Ils sont là parmi nous, jamais où tu regardes, à circuler dans les angles morts de la vision humaine. On les appelle les furtifs. Des fantômes ? Plutôt l’exact inverse : des êtres de chair et de sons, à la vitalité hors norme, qui métabolisent dans leur trajet aussi bien pierre, déchet, animal ou plante pour alimenter leurs métamorphoses incessantes.
Lorca Varèse, sociologue pour communes autogérées, et sa femme Sahar, proferrante dans la rue pour les enfants que l’éducation nationale, en faillite, a abandonnés, ont vu leur couple brisé par la disparition de leur fille unique de quatre ans, Tishka – volatilisée un matin, inexplicablement. Sahar ne parvient pas à faire son deuil alors que Lorca, convaincu que sa fille est partie avec les furtifs, intègre une unité clandestine de l’armée chargée de chasser ces animaux extraordinaires. Là, il va découvrir que ceux-ci naissent d’une mélodie fondamentale, le frisson, et ne peuvent être vus sans être aussitôt pétrifiés. Peu à peu il apprendra à apprivoiser leur puissance de vie et, ainsi, à la faire sienne.
Les Furtifs vous plonge dans un futur proche et fluide où le technococon a affiné ses prises sur nos existences, où chacun est à la fois tout à fait libre et parfaitement tracé, soumis au régime d’auto-aliénation consentant propre au raffinement du capitalisme cognitif. Un roman qui invite à réfléchir sur la direction que prend notre société, par un auteur rare mais acclamé par la critique comme par le public.
Les Furtifs
Alain Damasio1 (E91)
Éd. La Volte
704 pages
25 €
1 Pseudonyme
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