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Dorian Perron et Romain Palmieri (étudiants), co-fondateurs de Groover : « Trouver des relais d’influence est crucial pour faire vivre un projet musical »

Interviews

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05.21.2018

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Dorian Perron (E17) et Romain Palmieri (E17) viennent d’intégrer The Media House, l’incubateur de médias émergents lancé par ESSEC Ventures, la Chaire Media & Digital de l’ESSEC et l’accélérateur Media Maker. Leur projet : développer Groover, plateforme qu’ils ont créée avec Rafaël Coen et Jonas Landman, et qui aide les artistes à promouvoir leur musique.

ESSEC Alumni : Quel service proposez-vous avec Groover ? 

Dorian Perron : Groover vise à réinventer les relations presse dans l’industrie musicale. Il s’agit d’une plateforme web grâce à laquelle les artistes et leurs représentants peuvent envoyer facilement leur musique à des blogs, playlists et labels, pour un tarif abordable, en étant assurés de recevoir des retours de qualité – et plus si affinités : partage en playlists, sur des blogs, sur les réseaux sociaux… 

EA : Comment l’idée vous est-elle venue ?

Romain Palmieri : Nous avons commencé à travailler sur Groover avec Dorian, Jonas et Rafaël en septembre 2017 dans le cadre du programme Learn2Launch à UC Berkeley, encadré par Schoolab et l’École Polytechnique. Nous avons interrogé et rencontré près de 200 personnes du monde de la musique, artistes comme professionnels, et nous nous sommes rendus compte que la promotion comptait parmi les principaux problèmes auxquels se heurtent aujourd’hui les artistes en développement.
Mais c’est aussi de nos expériences personnelles que nous est venue l’envie d’innover dans le secteur de la musique. Dorian a fondé un média de musique indé et rétro, Indeflagration.fr, en 2013, Jonas est claviériste dans le groupe de musique protodancepop Abraxas depuis 10 ans, et j’ai moi-même sorti un premier EP sous le nom de Sévigné juste avant mon passage à Berkeley.

EA : Quel est le business model de Groover ?

D. Perron : Nous visons principalement deux types de clients : les artistes en promotion cherchant à contacter des médias, et les représentants d'artistes (RP, agences, labels managers).

R. Palmieri : Notre business model repose sur un système de commission à plusieurs étapes. L’artiste ou son représentant envoie son morceau à un ou plusieurs influenceurs de son choix, en s’acquittant de 2 € par influenceur. Si l'influenceur écoute le morceau et fait un feedback à l'artiste, il perçoit 1€, et ce, qu’il partage le morceau ou non – ainsi il garde sa totale indépendance éditoriale. De son côté, Groover conserve donc 1 € sur les 2 € payés par l’artiste. Et si l’artiste ne reçoit aucun feedback, nous le remboursons intégralement.

EA : Quels sont les chiffres clés de votre structure ?

D. Perron : Dès nos deux premiers mois d’existence, nous avons enregistré 1 200 soumissions de morceaux à des influenceurs, qui ont obtenu 900 retours écrits et 246 partages dans des blogs, radios, playlists ou sur les réseaux sociaux.

R. Palmieri : Aujourd’hui, nous avons près de 70 influenceurs (blogs, playlists, webradios, journalistes indépendants, labels, bookers) qui utilisent régulièrement notre produit-test, parmi lesquels Délicieuse Musique, Électro Posé, Soul Kitchen, la Playlisterie ou encore La Vague Parallèle. 

EA : Quels artistes recourent-ils à Groover ?

D. Perron : Plusieurs artistes français comme étrangers (américains, canadiens, belges…) ont déjà utilisé Groover pour envoyer leurs morceaux à nos influenceurs musicaux. Avec déjà plusieurs « success stories » à la clé ! Par exemple, Surma, jeune artiste portugaise, a sensiblement accru sa visibilité médiatique en prévision de sa prochaine tournée en Europe grâce à Groover. Si vous voulez en savoir plus sur cette jolie réussite, vous pouvez visionner l’interview vidéo de Hugo Ferreira, manager de son label Omnichord Records, que nous avons réalisée lors du festival d’Eurosonic 2018 aux Pays-Bas.

R. Palmieri : Mais beaucoup d’autres artistes ont aussi eu de très bons retours, comme le groupe indie folk/rock Boston Toledo qui s’apprête à sortir son premier album Saint Sebastian, ou encore les Français Black Lilys et Indolore.

EA : Quelles sont les prochaines étapes de votre développement ?

D. Perron : Deux développeurs de l’école 42 nous ont rejoints pour préparer le passage du produit-test à la v1 de notre plateforme. En parallèle, nous continuons d’étendre notre base clients d’artistes en testant en permanence de nouvelles méthodes d’acquisition.

R. Palmieri : Autres enjeux d’envergure : le recrutement et la fidélisation de nouveaux médias et influenceurs musicaux, et l’extension de notre offre à de nouveaux genres musicaux, comme le rap et la musique urbaine, ainsi qu’à de nouveaux pays européens – Royaume-Uni, Allemagne, Scandinavie notamment.

EA : Envisagez-vous de diversifier vos activités en vous tournant vers d’autres secteurs ? 

D. Perron : Très bonne question ! Nous avons effectivement observé beaucoup de similarités avec les secteurs du cinéma ou de l’édition, avec partout la même difficulté à entrer en contact et obtenir des réponses de la part de professionnels des milieux artistiques, qui s’avouent sursollicités au quotidien. Il faudra bien évidemment tester et reprendre le processus d’apprentissage déjà effectué pour la musique, mais c’est une de nos ambitions pour le futur.

 

Propos recueillis par Luisa Maschio, responsable communication et relations médias ESSEC Ventures

 

En savoir plus : 

www.groover.co

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