« Ils sont jeunes, néo-ruraux et s’échangent des grains de kéfir en prônant la décroissance. Elles sont féministes et revendiquent la ‘puissance fermentative’ des femmes. Tels les rites d’une nouvelle religion, des fêtes de la fermentation réunissent de plus en plus d’adeptes. D’autres, moins zélés, se contentent de surveiller leur microbiote intestinal en cultivant une mère de kombucha. »
Pourquoi ce goût pour les champignons, bactéries, levures et autres pourritures, qui longtemps ont inspiré la répulsion ?
Avec sa génération marquée par la catastrophe climatique, l’autrice, qui est également rédactrice en chef de Philosophie Magazine, plonge dans le bocal de la fermentation. Elle documente comment l’alimentation, mais aussi la cosmétique, la médecine, l’économie ou le design vantent aujourd’hui les vertus du pourri. Et nourrit sa réflexion autant de la Physique d’Aristote ou de la pensée écologique que des mythes modernes comme Star Wars ou les films de Miyazaki. Ainsi, elle interroge le rapport au corps, à la santé, mais aussi les rêves de vie sous cloche ou de symbiose avec le vivant, jusqu’aux ferments de la révolution ou des entre-soi aigres en politique. Si la société de fermentation est travaillée par un «devenir humus », saura-t-elle puiser dans le moisi une forme de régénération ?
Fermentations - Kéfir, compost et bactéries : pourquoi le moisi nous fascine
Anne-Sophie Moreau (E10)
Éditions du Seuil
272 pages
21 €
De la même autrice : Le Sens de la tech
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