Nicolas Guerrero (E04), avocat à la Cour, signe un nouveau recueil de la célèbre collection destinée aux néophytes… et aux autres.
ESSEC Alumni : Comment êtes-vous devenu auteur « Pour les nuls » ?
Nicolas Guerrero : J’ai simplement proposé le projet aux éditions First, qui l’ont accepté. Le droit peut faire l’objet d’une connaissance théorique. Mais il est, surtout, partout autour de nous : il irrigue l’ensemble des aspects de notre vie sans même que nous y prêtions attention. On découvre souvent le droit trop tard… lorsque l’on est embourbé dans un problème juridique ! Ce livre a pour objet de donner aux lecteurs une boussole pour les guider dans le dédale du droit et des droits.
EA : Quelles qualités faut-il pour écrire un ouvrage de cette collection ?
N. Guerrero : La synthèse, d’abord, est indispensable pour présenter une discipline aussi vaste que le droit ou l’histoire. La clarté, ensuite, car le propos doit être compréhensible par le plus grand nombre. L’empathie, car l’auteur doit être capable de se mettre à la place des lecteurs, de comprendre les questions qu’ils se posent. L’humour, enfin, car il est dans l’essence même de la collection : le ton est complice et partageur, le propos doit comprendre anecdotes et traits d’esprit célèbres. J’espère que le lecteur les retrouvera dans mon livre.
EA : Vous a-t-on donné un cahier des charges ?
N. Guerrero : Sur le fond, il rejoint les qualités que nous avons évoquées. S’y ajoute le respect de trois éléments essentiels : l’organisation de l’ouvrage en parties et en chapitres, l’existence, à la fin, de la « partie des Dix » que les lecteurs de la collection connaissent bien, et, naturellement, une longueur qui ne doit être ni trop courte, ni excessive.
EA : Le sujet n’est-il pas trop vaste ?
N. Guerrero : Tel est, précisément, l’objet de la collection : montrer aux lecteurs qu’une matière qui paraît monumentale, technique, effrayante, n’est pas réservée aux spécialistes – même si certains en font leur métier – et peut être présentée de manière claire en expliquant ses grands principes. André Gide écrit dans Les Nouvelles Nourritures : « Il est bien peu de monstres, qui méritent la peur que nous en avons ».
EA : Comment avez-vous décidé d’articuler cet ouvrage ?
N. Guerrero : La première partie, « Pourquoi s’intéresser au droit aujourd’hui ? », montre le rôle essentiel que le droit a joué dans l’histoire et les métiers variés auxquels il mène. La deuxième partie, « Mais au fond qu’est-ce que le droit ? », précise la distinction fondamentale entre le droit objectif (law en anglais) et les droits subjectifs (rights en anglais). La troisième partie, « Les branches du droit », présente le droit privé, le droit public, le droit pénal, ainsi que les différentes juridictions associées. La quatrième partie, « Les sources du droit en France et leur hiérarchie », distingue la Constitution, les traités internationaux, les règlements et directives de l’Union européenne, les lois, les actes administratifs, mais également la coutume, la jurisprudence et la doctrine. Enfin, comme pour chaque ouvrage de la collection, les lecteurs trouveront une « partie des Dix », qui évoque dix grands juristes, dix droits fondamentaux, dix grandes lois, dix traités internationaux majeurs et, parce que le droit en raffole, dix locutions latines juridiques célèbres.
EA : À qui s’adresse ce livre ?
N. Guerrero : À tous ! Car nous sommes tous à la fois, probablement, conjoint, parent, dirigeant de société, salarié ou agent public, membre d’une association, contribuable, administré, consommateur, client d’un établissement bancaire et d’une compagnie d’assurances, conducteur d’un véhicule, voisin, copropriétaire, bailleur, locataire, titulaire d’un abonnement de téléphonie mobile et d’un abonnement à Internet… Nous sommes liés par des dizaines de contrats… que, pour la plupart, nous n’avons pas lus ! Dans notre monde complexe, nous sommes pris dans un ensemble de relations qui toutes sont encadrées par des règles.
EA : Est-il plus compliqué d’écrire pour les professionnels ou pour les « nuls » ?
N. Guerrero : Les deux exercices sont intellectuellement différents. Lorsque l’on écrit pour des non-juristes, il faut se mettre dans la peau de quelqu’un qui n’a jamais fait d’études de droit, qui ne connaît pas le vocabulaire que les juristes utilisent au quotidien. Le souci de clarté et de pédagogie doit être permanent. Lorsque l’on écrit pour des professionnels, il s’agit non d’expliquer des concepts et des principes, mais d’analyser le droit existant et ses évolutions majeures.
Le droit pour les nuls
de Nicolas Guerrero (E04)
Éd. First
432 pages
22,95 €
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