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Livre : Les 100 mots de l'entreprise

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05.08.2016

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Du désir initial d’entreprendre jusqu’aux moyens d’éviter la liquidation en passant par les rouages de la compétitivité, David Simonnet (E93) dresse un état des lieux du monde de l’entreprise et scrute ses évolutions à l’heure de la mondialisation. Sont abordés, entre autres, les mutations que supposent la porosité des frontières, le défi numérique ou encore les relations avec les parties prenantes. Que ce soit sous l’angle technique, social, psychologique, juridique ou encore culturel, ce livre est l’occasion de revenir sur des notions qui rythment désormais le quotidien de tous.

En exclusivité pour ESSEC Alumni, David Simonnet a choisi de commenter trois mots essentiels.

Frontière. À la figure de l’entrepreneur innovant succède celle de l’entrepreneur sentinelle. Celui-ci doit identifier toutes les frontières de l’entreprise, y compris imaginaires, et apprendre à y agir.
Extrait : « L’entreprise est sur tous les fronts : le front de la concurrence mais aussi celui de l’innovation. Ce sont les 'fronts pionniers', hérités de l’histoire de la conquête de l’Ouest : cet espace mobile qui marque la limite provisoire de l’expansion d’une entreprise au sein d’un ensemble plus vaste qui est en cours de valorisation. »

Violence. Ignorer que la violence existe au sein des entreprises et entre elles, c’est dramatique ; la reconnaître, c’est fondamental pour la maîtriser et la réguler. C’est une notion complexe qui donne à penser l’entreprise dans son ambivalence car il faut parfois être capable de moments de rupture, avec des collaborateurs, avec un client, avec un fournisseur, avec une technologie, avec une activité...
Extrait : « Les relations au sein d’une entreprise nous renvoient à l’analyse du désir mimétique que développe René Girard dans La Violence et le Sacré : 'L’homme ne peut pas obéir à l’impératif imite-moi qui retentit partout, sans se voir renvoyé presque aussitôt à un ne m’imite pas inexplicable qui va le plonger dans le désespoir et faire de lui l’esclave d’un bourreau le plus souvent involontaire…'. Cette violence peut se traduire par un stress interne destructeur qui peut aller jusqu’à l’épuisement. »

Patron. Dans La Dépêche du midi en 1890, Jaurès a écrit un texte sur les patrons qui me sert de repère et que j’ai découvert dans la seule édition complète de ses Œuvres que mon père m’a transmise.  Jaurès reconnaît une conscience morale et le sens des responsabilités chez « beaucoup de patrons [qui] sont, à eux-mêmes, au moins dans une large mesure, leur caissier, leur comptable, et [qui] ont avec la fatigue du corps, le souci d’esprit que les ouvriers n’ont que par intervalle ». Il y aurait plusieurs réalités d’entreprises qui coexisteraient au sein d’une même économie. Voilà pourquoi il est si important d’entretenir une représentation plurielle des patrons, plus fidèle à leur diversité.

Les 100 mots de l'entreprise
de David Simonnet (E93)
Éd. PUF, coll. Que sais-je ?
128 pages
9 €

 

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