L'avion fait sa révolution : synthèse de la table ronde du 24/11/22 sur le futur du transport aérien et la décarbonation
11.25.2022
L’avion fait sa révolution !
Décarboner n’est pas une option : voilà ce que nous pouvons retenir de l’impactante table ronde d’hier soir organisée par le Club Essec Travel Alumni dans les magnifiques locaux de l’hôtel Guenégaut. Nous remercions les intervenants de haut vol :
- Edward ARKWRIGHT (E96), Directeur Général Exécutif, Groupe ADP
- Sandra BOUR-SCHAEFFER, Présidente Directrice Générale, Airbus UpNext / Ho Airbus Demonstrators
- Nicolas GOURDAIN, Professeur à l’ISAE-SUPAÉRO, membre de l’association AÉRO DÉCARBO
- Anne RIGAIL, Directrice Générale, Air France
Ces acteurs majeurs de la filière ont osé aborder ce sujet au combien délicat et partager en toute transparence des éléments clés de leur feuille de route ainsi que leur vision de tout l’écosystème aérien. L’objectif est bien d’envisager ensemble un net 0 crédible et d’accélérer la décarbonation.
Voici les grandes lignes de notre soirée ci-dessous :
Un constat
- La prise de conscience est déjà faite et la sobriété est dans toutes les démarches dont quelques illustrations ont été citées hier :
- 50% des avions Airbus sont actuellement compatibles au carburant alternatif
- Air France renouvelle sa flotte, accélère l’achat de carburant durable notamment pour l’Europe avec un objectif de 10% de carburant durable d’ici 2030 . A noter qu’Air France continue également de faire évoluer certains de ses produits, en renforçant des partenariats avec le secteur ferroviaire
- Aéroports de Paris a enclenché des travaux majeurs sur la plateforme d’Orly afin de réduire les émissions de CO2 au sol
- Les accords de Paris sont non négociables
- La réussite de la décarbonation du secteur de l’aérien repose sur la robustesse des relations entre tous les acteurs de la filière
- La problématique dépasse les frontières françaises et la régulation est clé, pour peu qu’elle intervienne au niveau mondial, afin d’éviter toute distorsion de concurrence
Quelques chiffres et dates clés
- 20 à 25% des émissions émises aujourd’hui seront encore présentes dans 1 000 ans
- En 2022, lors d’un voyage en avion, il faut 5 fois moins d’énergie par km/passager que dans les années 1970
- 2025 : Aéroports de Paris aura finalisé l’aménagement des accès de l’aéroport d’Orly ; ce qui n’est pas sans impact car au sol, 35% des émissions de CO2 sont liés aux accès
- 2030 : Air France a pour objectif de réduire de 30% ses émissions de CO2 par passager-kilomètre, soit -12% en valeur absolue, notamment au renouvellement raisonné de sa flotte et à la transition vers du carburant durable
- 2035 : Airbus a pour objectif de commercialiser son premier avion à émission net 0 et de faire de tous les avions de la flotte, des avions compatibles au sustainable aviation fuel (SAF)
5 principaux leviers ont été identifiés
- Le carburant : le SAF malgré ses capacités de production pour l’instant limitées
- La flotte : renouvellement et nouvelles technologies de rupture des futurs appareils
- Les accès terrestres : fluidifier l’accès avec un développement des infrastructures au profit des transports collectifs
- Les usages : la façon de piloter les appareils, l’optimisation des trajectoires de vols pour une réduction de 10% de la consommation de carburant, l’allongement des temps de vol, le remplissage des avions , les avions suiveurs
- Les changements de comportement de consommation : l’inter-modalités avec les offres combinés air-fer, et surtout, la sobriété
Des complications à prendre en compte ont aussi été évoquées
- Long courrier VS moyen-courrier : les actions sont plus rapides à mettre en œuvre pour les vols moyen-courrier car il y a moins de frein technologique, or l’activité long courrier est majeure
- La réglementation n’évolue pas aussi vite que la technologie, or pour mettre en œuvre la rupture dont a besoin le secteur, il est nécessaire d’avoir à minima une réglementation au niveau européen qui autorise les évolutions technologiques et les nouveaux usages associés, particulièrement en matière de pilotage des appareils
- Cette mutation n’est pas sans impact financier pour un secteur qui autofinance ses investissements
Enfin, nous ne pouvions aborder ce sujet sans évoquer l’expérience client. Naturellement, nous nous sommes questionnés sur le rapport au temps qui évolue et les attentes des futurs passagers de 2050 ! Et comme l’a si bien dit un des participants de cette table ronde : Et si on redéfinissait la notion de voyage ensemble ?
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