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Soirée de passation et conférence sur l'avenir du voyage - 13 mars 2024

04.01.2024

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Une soirée de passation du Bureau ESSEC Travel placée sous le signe de l’ouverture au monde, et des grandes tendances du voyage !

 

Le bureau d’ESSEC Travel s’était réuni à La Maison des ESSEC autour de son ancien président, Stéphane Chirié, pour le remercier de son investissement de 8 années à animer le club en organisant tables rondes, conférences, speed meetings et autres afterworks autour du tourisme, du transport, du loisir et de l’hospitalité. De prestigieux intervenants ont attiré de nombreux professionnels et curieux de tous horizons lors des évènements de ces dernières années, faisant du Club ESSEC Travel l’un des plus dynamiques de la communauté comme l’a rappelé Isabelle Frappat, Directrice des Communautés France pour ESSEC Alumni, lors de son discours d’ouverture.

 

Aujourd’hui fort de 1000 membres, le Club ESSEC Travel Alumni poursuit sa mission avec une nouvelle présidente, Isabelle Daubié, qui nous a rappelé les trois valeurs clés du Club ESSEC Travel : collaboratif, responsable et ouvert. Les sujets traités sont divers et représentatifs du secteur - au même titre que le bureau – et le prisme de durabilité plus que jamais présent. Isabelle Daubié aura à cœur de poursuivre l’ouverture du club vers des partenariats avec d’autres écoles – l’IMHI par exemple, mais aussi l’EHL ; l’ESCP et HEC à travers le CTM (club travel management) – ainsi que l’ouverture sur l’international et l’inclusion de plus d’étudiants dans l’organisation. Un Save the Date est d’ailleurs lancé pour une table ronde le 6 juin 2024, organisé en collaboration avec le CTM sur un thème en cours de définition.   

 

Pour inaugurer ce mandat, nous avons accueilli la pétillante et très engagée Sophie Baillot, CEO Nexstep2 et Vice-Présidente de l’association Femmes du Tourisme, pour explorer ensemble l’avenir du voyage en 2024/2025.

 

D’abord, un peu de contexte avec un retour sur la brutale interruption des voyages en 2020 avec la crise COVID, qui a amené les professionnels à prendre conscience des obsolescences de leurs systèmes et à mettre en place un système d’avoir pour les voyageurs pénalisés. Entre 2021 et 2022, les ouvertures et fermetures successives des pays pousse les voyageurs à basculer leurs avoirs dans le temps et parfois à changer de destination en fonction des opportunités de voyage offertes par ce contexte inédit. Puis en 2023, année de véritable réouverture mondiale arrive le revenge tourism, phénomène de croissance incroyable dans tout le secteur du tourisme qui voit également la relance des longs courriers. Le comportement des consommateurs a été totalement modifié par ces quelques années d’incertitude autour de la faisabilité des voyages, il est plus volatile car le doute s’est installé… même si la volonté de voyager est toujours bien présente. Pour des raisons économiques et dans un contexte géopolitique mondial de plus en plus tendu, 2024 s’annonce comme une année à croissance modérée voire nulle – s’il est indéniable que le panier moyen des voyageurs français a augmenté de +8%, c’est principalement à cause de l’inflation, et aujourd’hui le coût en hausse des voyages, même en France, limite l’essor du secteur.

 

Le comportement d’achat des consommateurs du voyage subit actuellement une disruption « climatique » : entre constat des changements liés au climat partout où ils voyagent, et volonté de poursuivre leurs voyages avec certaines habitudes bien ancrées, les voyageurs se retrouvent par exemple cette année nombreux à la montagne pour skier… en sachant pertinemment que la neige en est absente ! Si la Grèce est toujours une destination très appréciée des voyageurs français pour l’été, malgré les températures extrêmes constatées ces dernières années sur la destination, ces dernières finiront sans doute par dissuader les consommateurs de s’y rendre pour cette saison. Pour suivre l’évolution climatique du monde et limiter les risques, Sophie Baillot invite les professionnels du voyage à se remettre en question au sujet des saisonnalités : elle suggère de se diversifier suffisamment pour pouvoir vendre du voyage toute l’année en considérant tout d’abord les « ailes de saison » pour les mêmes destinations, et en promouvant des pays limitrophes aux grands hits habituels.

 

Selon Sophie Baillot, le rôle des professionnels du tourisme est avant tout de rassurer. Le besoin de voyager durable est désormais une grande tendance des consommateurs qui répondent à 74% positivement à la question posée sur ce sujet (sondage Booking.com). Aujourd’hui la stigmatisation du voyage sur les grands bateaux de croisière comme le tout nouvel Icon of the Seas, plus grand bateau de croisière jamais construit, dont le lancement a été fustigé par la presse lui semble surdimensionné. Tout comme le secteur aérien, les croisiéristes s’attèlent à la réduction de leur impact carbone.  Les bateaux sont en effet équipés de nombreuses technologies pour traiter les fumées ou encore pour traiter l’eau pour qu’elle soit rejetée propre dans la mer. Sur le sujet particulier du surtourisme, elle estime que le mot n’est pas utilisé à bon escient et fait aujourd’hui très peur aux voyageurs – une des solutions serait de mieux gérer les flux sur un lieu.

Une autre manière de rassurer le voyageur est selon elle de toujours recommander de partir assurer pour faire face aux aléas grandissants que l’on peut rencontrer en voyageant, que ça soit une assurance pour l’annulation, ou le rapatriement (catastrophe climatique, insécurité géopolitique…). Si les grands voyagistes se concernent au sein du SETO (Syndicat des Entreprises du Tour Operating) pour essayer d’anticiper au mieux un contexte mondial toujours mouvant, grâce aux recommandations du Ministère des Affaires Etrangères, et de s’harmoniser sur les recommandations de sécurité des pays de l’UE, le risque n’est jamais absent. Il n’existe plus aujourd’hui d’endroit complètement exempt de risques pour voyager : un tour operator qui propose un voyage doit s’engager un an avant l’organisation du voyage – comment les voyagistes auraient ils pu anticiper la guerre en Israël lorsqu’ils avaient choisi de mettre en avant la Jordanie par exemple ? Les assureurs constatent déjà une hausse du recours à leurs produits pour se prévenir des risques lors d’un voyage : si 27% des consommateurs prenaient une assurance voyage avant COVID, le chiffre passa à 50/60% juste après la pandémie ! Aujourd’hui, le chiffre s’est stabilisé autour de 35/40% des voyageurs assurés, ce qui marque une nouvelle tendance de consommation.

 

Sophie Baillot conclut sur une note positive en rappelant que les voyagistes gardent bien en tête que le voyage « ce sont les vacances : un moment précieux pour le consommateur, auquel il accorde une importance toute particulière ». Le rôle des professionnels est donc de fabriquer des souvenirs !

Elle martèle trois notions clés pour l’ensemble du secteur : flexibilité, souplesse, juste prix. Malgré les appels à une restriction drastique du voyage pour limiter l’impact sur la planète, elle constate que le voyage reste une envie bien ancrée, qui fait référence aux rêves et aux bons moments partagés... la découverte du monde avant tout, même si c’est pour constater qu’il va mal : le voyage permet une ouverture qui fait grandir et de se remettre en question.  N’a-t-elle pas aussi évoqué la croisière en train ?


Article écrit par Alice Gay 

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