Retour aux actualités
Article suivant
Article précédent

Constance Guisset (E98), designer : « Je tente de faire rêver »

Interviews

-

26/04/2017

En 2014, Reflets #106 faisait découvrir à ses lecteurs le parcours de Constance Guisset (E98), designer. Trois ans plus tard, ses créations aussi étonnantes que délicates font l'objet d'une exposition rétrospective, Actio !, au Musée des Arts Décoratifs à Paris. L'occasion de mettre en accès libre et d'actualiser son portrait. 

« J’ai toujours été bricoleuse. » Petite, Constance Guisset joue à l’ébéniste sur sa machine à bois. Étudiante, elle alterne cours de management et cours de menuiserie. Entrée dans la vie active, elle goûte aux loisirs créatifs. « Jusqu’à prendre conscience que j’avais besoin de placer mes activités parallèles au centre de ma vie. »

Elle abandonne tout pour faire l’École Nationale Supérieure de Création Industrielle (ENSCI). « Je me suis tournée vers le design pour sa dimension technique et synthétique. De quoi réconcilier ma créativité et mon intérêt pour les matières scientifiques. »

Ses précédents diplômes de l’ESSEC et de l’IEP Paris sont d’ailleurs un atout. Grâce à eux, elle devient administratrice chez Erwan et Ronan Bouroullec le temps de se former, puis crée sa propre SARL dès les premières commandes.

Du rêve…

« Mes projets d’école ont reçu des prix, et Next – Libération m’a consacré un article qui a attiré l’attention d’Angelin Preljocaj. » Le chorégraphe lui confie la scénographie de son solo Le Funambule, adapté de l’œuvre de Jean Genet. « On a exploré la notion de page blanche, avec un décor entièrement en papier. Un défi de taille… »

C’est le début d’une longue collaboration – et la naissance d’une marque de fabrique. « Je recherche le mouvement, les lignes épurées et les pieds de nez à la gravité. En changeant la perception habituelle des objets, je tente de faire rêver, d’apporter de l’émotion et de la douceur. »

… à la réalité

« J’aime aller au plus fou dans la conception, puis être rattrapée par la réalité. » Changements d’échelle, capacité des matières à s’injecter, coût des moules, transportabilité… « C’est cette alchimie entre idées et usage qui m’a poussée vers le design, plutôt que les arts plastiques. »

Elle adopte la même approche avec le monde du théâtre et le monde des objets. « Mon agence fait de la création appliquée. Nous nous efforçons de nous libérer des contraintes que les industriels et les architectes nous donnent pour faire avancer les projets. Nous cherchons le meilleur équilibre entre la forme, la fonction, l’ergonomie et la donne économique. »

Son parcours l’aide à parler la même langue que les entreprises. Aujourd’hui, elle mène des projets aussi nombreux que divers : collection capsule pour Monoprix donc, mais aussi scénographie pour la Fondation Cartier, monographie aux éditions Infolio, décor pour la compagnie Wang Ramirez, et toujours plus d’objets.

Le cœur à l’ouvrage

Le rapport de Constance Guisset à son métier est à la fois rationnel et passionnel. « L’agence porte mon nom car elle est le reflet de ma vision et le fruit de mon travail depuis quelques années. Mon équipe me permet d’aller plus loin dans mes recherches. Je dessine à leurs côtés mais nous avançons ensemble. Quand un objet sort, je suis exposée mais c’est le résultat de notre détermination et de notre plaisir commun à créer. » De fait, la créatrice mérite d’être l’objet de toutes les attentions.

 

Constance Guisset aux Arts Déco : Actio ! 

L'exposition Actio ! est une rétrospective célébrant dix années de création.

Le visiteur est invité à découvrir l'ensemble du travail du studio, entre design, scénographie d'expositions, décors de spectacles ou encore architecture intérieure et vidéo.

L'exposition se divise en deux parties : l'une consacrée au travail scénographique, l'autre au design d'objets.
Chaque salle est nommée par un verbe d'action : ravir, habiter, tourner, s'envoler, danser, surprendre, etc. Autant de mots évoquant la vie et les intentions des objets, au-delà de leurs usages. Ils s'accompagnent de textes manifestes éclairant le processus de création.

Le parcours est conçu comme une expérience totale dans laquelle des artistes, des musiciens et un artisan ont été invités à collaborer sur des créations in situ.

L'exposition est aussi l'occasion de découvrir de nombreux projets inédits.

 

Propos recueillis par Louis Armengaud Wurmser (E11) 

 

Extrait de Reflets #106. Pour accéder à l’intégralité, cliquer ici.

 

J'aime
726 vues Visites
Partager sur

Commentaires0

Veuillez vous connecter pour lire ou ajouter un commentaire

Articles suggérés

Interviews

Reflets Mag #154 | Nathalie Joffre (E05) : l’art et la mémoire

photo de profil d'un membre

Louis ARMENGAUD WURMSER

12 novembre

Interviews

Sandrine Decauze Larbre (E09) : « Rien ne prépare à faire face à 30 élèves »

photo de profil d'un membre

Louis ARMENGAUD WURMSER

12 novembre

Interviews

Mai Hua (E99) : « Mes docu-poèmes touchent à l'universel en explorant l'intime »

photo de profil d'un membre

Louis ARMENGAUD WURMSER

12 novembre