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COVID-19 et réussite de carrière : la pandémie change-t-elle tout ? (Partie 2)

Avis d'experts

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03/02/2021

Jean-Luc Cerdin, professeur à l’ESSEC, étudie l’impact de la pandémie sur notre travail au quotidien et sur nos aspirations professionnelles. Il a présenté ses recherches aux alumni lors d’un mini-live en ligne le 18 janvier dernier. Synthèse des échanges.

Spécialiste des mobilités internationales, Jean-Luc Cerdin fait un constat : « On aborde de manière différente les carrières traditionnelles et les carrières sans frontières. Dans les carrières traditionnellse, l’élément déterminant est l’âge. Ce paramètre joue un rôle plus discriminant encore que le genre, l’origine ou l’ethnie, et ce, alors même qu’il ne s’agit évidemment pas d’une compétence. Il vaudrait mieux prendre en compte la notion d’apprentissage – tous les apprentissages qu’un individu cumule au fil de sa vie. » C’est d’ailleurs ce qu’encourage ESSEC Alumni avec son offre Lifelong Learning. « Et c’est ce qui prime dans les carrières sans frontières. Chez ces profils, on remarque non seulement un ancrage plus fort de la formation continue, mais aussi une tendance plus marquée à considérer le travail lui-même comme une opportunité d’apprendre. » Cette différence d’approche se reflète jusque dans la manière de mesurer la réussite professionnelle. « Dans les carrières sans frontières, on privilégie le travail qui a du sens. Alors que dans les carrières traditionnelles, on priorise l’augmentation de salaire, la progression hiérarchique, le statut. »

Ces critères ne sont pas les seuls. Jean-Luc Cerdin en a identifié tout un ensemble, dans le cadre d’une grande enquête internationale en collaboration avec le 5C Group, qui regroupe des chercheurs du monde entier. Aux critères précités s’ajoutent ainsi les opportunités d’apprentissage, dont on a déjà parlé, ainsi que l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, l’impact positif sur son environnement, la sécurité financière (qui permet de faire face aux besoins fondamentaux) et la réussite financière (qui permet de dépasser les seuls besoins pour atteindre un certain enrichissement). « Ces critères ressortent sur 35 pays. Ils ne revêtent pas forcément le même niveau d’importance selon les cultures, mais on peut considérer qu’ils sont universels. »

Ils constituent donc de bons indicateurs pour évaluer une éventuelle évolution des attentes professionnelles chez les travailleurs. D’où l’ambition de Jean-Luc Cerdin depuis un an : « Je cherche à analyser comment la pandémie a impacté ces différents critères.Par exemple, avant la crise vous pouviez prioriser l’ambiance de travail au bureau, et aujourd’hui, sous l’effet conjugué du travail à distance et de la crise, surtout vous soucier de votre rémunération. »

Car la carrière est une articulation entre vos aspirations personnelles et l’environnement dans lequel vous évoluez. « Pour que cette articulation fonctionne bien, vous devez vous poser les bonnes questions. À savoir : pourquoi (au-delà du fait de gagner votre vie) ? Comment (sur la base de quelles compétences) ? Avec qui (grâce à quels membres de votre réseau) ? Quoi (quelles opportunités s’offrent à vous) ? Quand ? Où ? » À vous de répondre !


Image : © AdobeStock

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