Histoire : Rock’n’roll Justice, par Fabrice Epstein (E05)
Illustré de photos, ce livre raconte 60 histoires judiciaires du monde du rock. Il y est question de plagiats, de meurtres, d’escroqueries, d’injustice, d’interdictions, de drogues, de contentieux, de faits divers. La petite histoire croise la grande : le rock a eu un impact sur la société et le monde, dans les années 60 et 70, aujourd’hui encore.
On connaît les plus célèbres de ces affaires.
C’est Jim Morrison, le chanteur des Doors qui connaît les foudres d’un tribunal de Floride pour avoir (« allegedly ») montré la chose qui pend à une foule en délire. Il est condamné pour exhibitionnisme, et relaxé pour ivresse publique. Il écope d’une peine de 6 mois, quitte les États-Unis pour mourir à Paris. On connaît moins la fin de l’histoire : sous la pression de fans du chanteur, le gouverneur de Floride (en mal de réélection) n’aura d’autre choix, au début des années 2000, que de gracier l’outlaw le plus charismatique d’Amérique.
C’est George Harrison empêtré dans une affaire de plagiat subconscient. Pour écrire My Sweet Lord, son plus gros tube, le Beatle le plus discret avait clairement en tête la mélodie des Chiffons intitulée He’s so fine. Cette affaire ne trouvera une issue amiable qu’au début des années 1990.
C’est la manager Kelley Lynch qui dépouille Leonard Cohen avec l’aide d’un fiscaliste. En tout, 4 millions se sont évaporés. Il n’y a pas que l’argent, aussi des manuscrits, des aquarelles, la correspondance de l’homme au chapeau avec Bob Dylan. Le chanteur obtiendra des dommages et intérêts plus importants que la somme spoliée, et obtiendra une ordonnance de maintien contre l’intrigante, valable même après sa mort !
Mais le rock’n’roll peut aussi mener aux assises d’Épinal, qui a tranché la tentative d’homicide d’un sosie de Gainsbourg sur un sosie de Johnny, ou à des combats plus politiques, comme ceux de Dylan contre l’injustice pour sauver la tête d’Hurricane Carter ou pourrir la vie de William Zantziger, malheureux assassin d’Hattie Carroll.
Sans oublier certaines batailles judiciaires qui n’ont jamais eu lieu. L’auteur propose ainsi une plaidoirie imaginaire pour Sid Vicious, le bassiste des Sex Pistols, accusé par le procureur de New York d’avoir tué sa compagne Nancy Spungen, et un réquisitoire non moins imaginaire contre Jean De Breteuil, dealer du tout Paris, soupçonné sur la base de preuves solides d’avoir vendu à Morrison sa dernière dose d’héroïne.
Une passionnante anthologie judiciaire du rock.
Rock’n’Roll Justice
Fabrice Epstein (E05)
Éditions La Manufacture de livres
320 pages
25 €
À lire du même auteur : Un génocide pour l’exemple
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