Jean-Pierre Scotti (E75), co-créateur de la Maison des ESSEC : « Les alumni doivent soutenir l’association »
Il y a vingt ans, sous l’impulsion de Jean-Pierre Scotti (E75), 115 alumni décidaient d’unir leurs moyens pour acquérir ce qui allait devenir la Maison des ESSEC, au 70 rue Cortambert. Interview anniversaire.
ESSEC Alumni : Votre attachement à l’ESSEC n’est un secret pour personne. Comment l’expliquez-vous ?
Jean-Pierre Scotti : Je suis issu d’une promo qui a connu à la fois Assas et Cergy. Quand nous sommes arrivés sur le nouveau campus, il y avait juste la préfecture et nous. C’était difficile d’accès, nous étions contraints de nous arrêter en gare de Pontoise ; les copains passaient nous chercher en voiture ; nous partagions des appartements. C’était une autre époque. Sorti en 1975, je n’avais pas payé ma scolarité à l’ESSEC, en tant que boursier de l’enseignement supérieur. Forcément, cela crée un lien indéfectible avec l’institution.
EA : Votre carrière professionnelle vous a donné beaucoup de satisfaction. Mais sans jamais vous éloigner de vos camarades ?
J.-P. Scotti : Dès la sortie de l'ESSEC avec Bernard Caiazzo (E77), nous avons créé Phone Marketing, qui est devenue rapidement leader européen des call centers, et que nous avons cédée douze ans plus tard ; puis dans d'autres activités (marketing direct, cartes téléphoniques prépayées, fontaines d'eau…). Après toutes ces années ponctuées de travail et de succès, vient un temps où on ressent le besoin impérieux de renvoyer l’ascenseur.
EA : Où se situait ESSEC Alumni à l’époque ?
J.-P. Scotti : À l’époque, l’association possédait un local de 100 m2 rue de Liège. L’endroit était parfait pour l’administration, mais ne suffisait plus pour répondre à notre croissance. Ma promo comptait 220 personnes, mais en 1996, c'était plus de 700 ; il fallait donc au moins 1 000 m2 avec salles de réunion et restauration afin d'accueillir les clubs et apporter de véritables services aux alumni. J’ai proposé au président Henri Bouvet (E63) de m'en occuper.
EA : Nous sommes à la fin des années 1990, sans Internet. Comment avez-vous réussi à mobiliser les futurs fondateurs ?
J.-P. Scotti : J’ai appelé, un à un, plus de 400 anciens pour leur proposer d'entrer au capital de la SA MDE, avec la promesse de faire don à termes de leurs actions à l'association - ce qu'ils ont tout effectivement fait, à quelques exceptions près. Par fax, j’envoyais ensuite les statuts à ceux qui avaient montré de l’intérêt.
Au total, 115 personnes ont donné leur accord. Nous avons visité une trentaine de lieux, mais c’est Yves André (E63) qui a trouvé la rue Cortambert. C’était parfait pour ce que nous souhaitions en faire : suffisamment d’espace pour l’administration, pour recevoir les clubs et les déjeuners et dîners, mais aussi pour en sous-louer une partie. Nous l’avons acheté en 1998 environ 1 500 € du m2.
EA : C’est une belle opération financière pour les alumni et pour l’association…
J.-P. Scotti : Oui, en particulier pour l’association qui n’a pas eu besoin d’avoir recours à l’emprunt. Et tous les ans depuis 20 ans, nous célébrons cela par un dîner très convivial. Tout le monde se connaît et des dizaines de cadeaux sont offerts par les fondateurs. Chacun a le symbole d’une petite maison devant son nom dans l’annuaire.
EA : Aujourd’hui, dans la lignée des fondateurs, quel message faut-il adresser à la communauté ?
J.-P. Scotti : Le message est que chacun d'entre nous, qui avons eu la possibilité de faire de belles études et de réussir, dans notre magnifique pays, devons faire preuve de solidarité et d’engagement, envers notre communauté, bien sûr, mais aussi auprès de toutes organisations caritatives, en engageant une partie de ses ressources, de son temps, de son énergie et de sa créativité.
Illustration : Jean-Pierre Scotti (E75)
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