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Mardis de l’ESSEC : Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances

Vie étudiante

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30/01/2019

Le 21 novembre 2018, les Mardis de l’ESSEC ont reçu Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances. Au programme : bilan politique et perspectives économiques.

Bruno Le Maire s’est fixé un cap clair : « Le financement public passe aussi et d’abord par la croissance », et celle-ci « sera portée par les entreprises innovantes », seules à même de maintenir la compétitivité de la France « face aux technologies produites et vendues en Chine » et de renouer avec les excédents commerciaux du milieu des années 1990. Mais comment financer notre R&D nationale quand la stratégie adoptée par le ministre repose sur « plus de fonds propres et moins d’entreprises qui recourent à la dette » ? Certes, Bruno Le Maire a affiché lors du G20 Finance de Buenos Aires l’ambition française de devenir « la place des ICO ». Sur la scène des Mardis de l’ESSEC, il a aussi évoqué « la création d’un nouveau fonds d’investissement technologique » grâce aux privatisations de la loi Pacte. Reste qu’aucune mesure incitative n’a encore été annoncée pour favoriser les investissements.

D’autant que Bruno Le Maire a répété que la vocation des entreprises ne devait pas se réduire à la seule recherche du profit. Le ministre s’est ainsi attardé sur le volet sociétal de la loi Pacte, notamment sur la modification de l’objet social, censé refléter le fait qu’une entreprise ne se contente pas de faire des bénéfices, mais « transforme notre vie quotidienne », et doit de ce fait donner un sens à son action. Il préfère cependant que cela passe « par l’incitation, non par l’obligation ». Son exemple phare : la suppression du forfait social de 20 % lié à l’intéressement au sein des TPE et PME.  

La politique du balancier

Pour le ministre de l’Économie, la « seule chose à laquelle il faut être fidèle, c’est ses convictions ». Il ne voit pas de contradiction entre cette ligne de conduite et le fait qu’il a quitté les Républicains pour La République En Marche. Il justifie son départ en affirmant qu’« un homme qui promet de se retirer de la campagne électorale en cas de condamnation et qui ne tient pas parole ne mérite pas d’être soutenu », et en condamnant le choix qu’a fait la droite de ne pas donner de consigne de vote lors du second tour des élections présidentielles. La rupture semble bel et bien consommée avec ses anciens pairs.

Pour autant, Bruno Le Maire reconnaît que sa nouvelle famille « doit encore clarifier et incarner ses projets ». Lui-même s’autorise parfois quelques oscillations. Il se dit ainsi favorable au mariage pour tous depuis toujours, mais opposé à la GPA – tout en se montrant ouvert au débat et prêt à « prendre conscience de nouveaux modes de vie, afin d’enrichir sa réflexion ». Une approche qui s’inscrit dans un rejet revendiqué des « carcans et traditions de la droite », une droite qui se « radicalise » selon lui, et dans laquelle il ne se reconnaît plus. Dans le même esprit, il refuse de discuter d’une « identité française », préférant parler d’une « culture française » plus consensuelle – et évite le sujet des conditions d’octroi de la nationalité française. Décidément, Bruno Le Maire tient à ne se laisser enfermer ni dans un parti ni dans un débat… Ou comme il le dit lui-même : « Il faut être libre non pas à moitié, ni même à 10 ou 15 %, mais être libre tout simplement, en n’écoutant, au bout du compte, personne d’autre que soi-même ».

 

Retrouvez l’intégralité du débat en vidéo ici.

 



Illustration : © Noir sur Blanc
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