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Mardis de l'ESSEC : Prince Albert II de Monaco

Vie étudiante

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30/11/2016

Mécène, philanthrope et président de sa propre fondation, Albert II de Monaco a présenté aux Mardis de l'ESSEC son engagement personnel en faveur de la protection de l’environnement.

Le souverain souhaite tracer sa route dans le sillage de ses illustres aînés – son arrière arrière grand-père, le Prince Albert Ier de Monaco, visionnaire en matière de sciences et d'environnement ; et son père le Prince Rainier III, grand défenseur de la Méditerranée.

Les préoccupations écologiques étant nombreuses, Albert II, soucieux d’agir rapidement pour « répondre à une urgence », crée en 2006 une fondation à laquelle il donne son nom. Un peu imbu de lui-même ? Pas du tout, nous rassure-t-il ; le but était uniquement d’associer étroitement Monaco à la cause environnementale.

Pourtant, en tant que chef d’État, Albert II est parfois contraint de prendre des décisions potentiellement néfastes pour l’environnement. Il semble notamment difficile de concilier la stratégie monégasque de développement urbain par l'empiètement sur la mer et les aspirations écologiques de Son Altesse. Mais ce dernier l‘assure, « le cahier des charges est extrêmement rigoureux », à tel point que le premier projet d'extension en mer a dû être abandonné faute de respecter les exigences environnementales.

Un combat personnel pour un enjeu mondial

Que pense le Prince de la récente déclaration de Nicolas Sarkozy, son allié à l’époque de la création de l’Union pour la Méditerranée, qui affirme désormais que l’homme « n’est pas le seul responsable » du changement climatique ? Bien qu’il se refuse à tout commentaire, le Prince note avec regret que le climato-scepticisme reste persistant, et réaffirme l’importance du combat écologique et des accords internationaux.

L’accord de Paris a constitué, selon Albert II, une grande avancée qui va nécessiter un suivi très rigoureux. L’enjeu de la COP22 sera de savoir comment mettre en place ce suivi pour atteindre les objectifs fixés. Monaco y sera d’autant plus vigilant que la question maritime été le parent pauvre de la conférence de Paris. Son Altesse Sérénissime siègera à la COP22 lors de la journée consacrée aux océans afin de faire entendre la voix de Monaco, qui milite notamment pour que le GIEC consacre un chapitre entier aux océans. Un enjeu majeur est aujourd’hui de lancer une nouvelle étape dans les négociations sur la haute mer et ses réglementations, car celle-ci échappe pour l’heure aux règles internationales et se retrouve pillée et souillée.

En Méditerranée, le processus d’intégration a certes été ralenti par les Printemps arabes, mais la collaboration continue d’exister. Le Prince en atteste lui-même : en tant que président de la Commission Internationale pour l’Exploration Scientifique de la Méditerranée, il voit constamment des scientifiques du monde entier travailler main dans la main pour la protection des océans. L’enjeu est d’après lui d’amener tout le monde à discuter autour d’une même table. S'il concède que les pays pauvres accusent un retard en termes de développement durable, il reste convaincu qu’une entraide financière et technologique internationale est possible.

 

Propos recueillis par Yen Thi Tran et Louis Auvigne (étudiants)

 

Article paru dans le n°116 de Reflets ESSEC Magazine. Pour s'abonner, cliquer ici

 

 

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