Club China in France : « Nos deux pays nourrissent des liens privilégiés qui se reflètent dans l’écosystème ESSEC »
Le Club China in France s’adresse non seulement aux diplômés et étudiants chinois en France mais plus largement à tous les ESSEC intéressés par les relations franco-chinoises, tant sur le plan économique que culturel. Explications de son responsable bénévole Bing Li (EXEC M13).
ESSEC Alumni : Quelles sont les données clés à connaître sur les relations franco-chinoises ?
Bing Li : L’année 2024 marquera les 60 ans des relations diplomatiques franco-chinoises. La France a en effet été le premier pays d’Europe à reconnaître la République populaire de Chine en 1964, sous la présidence du général de Gaulle. À l’occasion de cet anniversaire, la France participera, en tant qu’invité d’honneur, à la Foire internationale du commerce des services de Chine (CIFTIS) et à la 7e Exposition internationale d’importation de la Chine (CIIE). Les deux pays célèbreront en outre l’année sino-française du tourisme culturel. Et dès cette année, le président Emmanuel Macron a effectué une visite en Chine, trois ans seulement après la précédente. Autre signe des liens privilégiés entre les deux pays : le premier ministre chinois Li Qiang a choisi la France pour effectuer son premier déplacement à l’étranger après son entrée en fonction.
EA : Comment ces relations diplomatiques se traduisent-elles sur le plan économique ?
B. Li : Les douanes françaises indiquent que les exportations françaises vers la Chine ont atteint 24,1 Md € en 2022, notamment grâce au dynamisme de l’agroalimentaire, la maroquinerie, la chimie et la pharmacie. La même année, les importations en provenance de Chine ont bondi de 20,7 % pour s’élever à 77,7 Md € selon la Direction générale du Trésor. Dans les services aussi, les volumes sont importants : en 2021, la France affiche un excédent de 6,1 Md €, en hausse par rapport à 2020 et 2019, malgré la chute des dépenses des touristes chinois sur le territoire français depuis le début de la pandémie.
EA : Et côté investissements ?
B. Li : D’après la Banque de France, le stock des investissements français en Chine a augmenté en 2021 pour atteindre 32 Md €. En 2020, 2 085 entreprises françaises, essentiellement des grands groupes, étaient présentes sur le territoire chinois, employant près de 307 000 personnes (chiffres OFATS/Eurostat). Premier investisseur européen en Chine en terme de nombre d’entreprises, la France concentre la majorité de ses investissements autour des provinces côtières et des grandes métropoles, dans des secteurs divers (agroalimentaire, industrie, transports, urbanisation, grande distribution, services financiers) et selon des modalités variées (capitaux 100 % français ou co-entreprise avec un partenaire chinois).
EA : Quid des investissements chinois en France ?
B. Li : Toujours selon la Banque de France, le stock des investissements chinois sur le territoire français représentait seulement 3 Md € en 2021, soit 0,4 % des stocks totaux de la Chine continentale. La même année, un rapport de Business France recensait 53 projets d’investissements chinois en cours dans le pays, contribuant à la création ou au maintien de 2 169 emplois. Les acteurs économiques chinois s’intéressent particulièrement au marché français pour son envergure, ses connexions avec le reste de l’Europe et ses marques prestigieuses, mais aussi ses technologies avancées et sa main d’œuvre qualifiée. C’est pourquoi les entreprises chinoises sont nombreuses à y implanter des centres de R&D.
EA : Quelle place l’ESSEC et sa communauté occupent-elles dans cet écosystème franco-chinois ?
B. Li : L’ESSEC n’a certes pas de campus sur le territoire chinois mais ne compte pas moins parmi les premières écoles de commerce françaises à avoir ouvert un campus en Asie – à Singapour, dès 2005. Cette implantation a certainement contribué à renforcer son rayonnement en Chine et à faciliter la mise en œuvre de partenariats entre l’ESSEC et diverses universités chinoises pour des programmes d’échanges et de formation continue.
EA : Aujourd’hui, combien de diplômés et d’étudiants chinois le réseau ESSEC compte-t-il ?
B. Li : Sur le réseau social WeChat, incontournable en Chine, on dénombre environ 2 000 diplômés chinois. Et on peut estimer qu’environ 10 % d’entre eux sont restés en France après leur cursus.
EA : Votre club s’adresse-t-il uniquement aux alumni chinois en France ?
B. Li : Une part de notre mission consiste à fédérer les diplômés et étudiants chinois en France, notamment pour leur donner accès aux services ESSEC Alumni. Cependant nous sommes ouverts à tous les ESSEC sinophiles, diplômés comme étudiants. Plus de 20 % des membres inscrits sur notre page ESSEC Alumni ne sont pas d’origine chinoise. Certains s’intéressent à la culture et à l’économie chinoises ; d’autres reviennent de Chine en tant qu’expatriés ; d’autres encore cherchent à nouer des relations de travail ou d’affaires avec la Chine ou des Chinois…
EA : Votre club a-t-il vocation à entretenir le lien entre les ESSEC chinois et sinophiles en France et les ESSEC en Chine ?
B. Li : Tout à fait. Nous travaillons main dans la main avec nos homologues bénévoles en Chine pour nourrir des échanges et effectuer des mises en relation locales : Matthieu David-Experton (E09), président du Chapter Chine et du Chapter Shanghai ; Xueying Bai (E16), présidente du Chapter Beijing ; Jonathan Ly (E16), président du Chapter Hong Kong ; et Nan Zhao (MBA 21), président du Chapter Shenzhen.
EA : En France, quelles actions menez-vous ?
B. Li : Nous privilégions les moments de loisir et de convivialité : il n’y a pas que le travail dans le réseau ! Récemment, nous avons organisé des afterworks entre diplômés et étudiants, une visite et dégustation en Champagne ainsi qu’une Fresque du Climat sinophone grâce à Qian Xiao (M09) et Jingxiao He (E21). Notre prochain événement aura lieu le 7 décembre à la Maison des ESSEC (11 avenue de Friedland Paris 8e) autour de Carole Gabay (E92), experte en études de marché et data management, expatriée depuis 16 ans dont 10 à Shanghai, qui a vécu la pandémie en Chine de bout en bout et qui va nous présenter l’ouvrage qu’elle a tiré de cette expérience, Planète Chine Zéro Covid, trois ans sur orbite.
EA : Quels liens entretenez-vous avec le reste de l’écosystème ESSEC ?
B. Li : Nous collaborons régulièrement avec les autres clubs professionnels d’ESSEC Alumni, par exemple le Club Transition et le Club Finance, Banque & Assurance ; avec l’Ecole, où nous participons notamment à la Semaine internationale ; et avec certaines associations étudiantes, principalement ESSEC Chine, via laquelle nous présentons ESSEC Alumni aux nouveaux étudiants chinois du BBA et de la Grande École chaque année, ou plus récemment Melt’ESSEC, qui nous a conviés à la soirée Melt’Working durant laquelle des diplômés internationaux travaillant en France ont partagé leurs parcours et leurs expériences professionnelles avec 80 étudiants internationaux souhaitant suivre la même voie. Par ailleurs, je siège personnellement au Conseil d’administration d’ESSEC Alumni.
EA : Qui sont les membres de votre équipe ?
B. Li : Je tiens à remercier tous les bénévoles qui s’engagent pour faire vivre le club, notamment Zhiting Shen (E14), Xiyao Yu (M16), Rui Qi (E19), Jian Luo (MBA 20), Bingqian Guo (M16), Pingping Tian (EXEC M22) et tant d’autres… N’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez participer !
Propos recueillis par Louis Armengaud Wurmser (E10), responsable des contenus ESSEC Alumni
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Image : © AdobeStock
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