Reflets Mag #142 | Julien Neutres (E00) : « Nous formons les responsables publics de demain »
Reflets Mag #142 inclut un dossier sur les ESSEC qui s’engagent pour la démocratie. Parmi eux : Julien Neutres (E00), co-fondateur du Collège citoyen de France, école qui identifie, prépare et accompagne les responsables publics de demain. On vous met l’article en accès libre… abonnez-vous pour lire le reste du numéro !
Également directeur de la création, des territoires et des publics au Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), Julien Neutres se retrouve aux premières loges de la crise du secteur culturel lors du confinement de mars 2020. « J’ai vu les limites de nos politiques comme les exploits des acteurs sur le terrain. J’ai alors repensé au jour où j’avais décidé de m’engager dans l’action publique. Et à l’école que j’aurais rêvé de faire pour m’y préparer... De fil en aiguille, je me suis retrouvé à élaborer un projet pédagogique avec une petite démocratie de 10 associés venus de tous les mondes professionnels et de toutes les générations, et opérant la synthèse de tous mes réseaux et de toutes mes expériences. »
Ainsi naît le Collège citoyen de France, bientôt présenté comme « l’ENA du terrain » dans les médias. « L’idée est de préparer les responsables publics de demain, avec des profils plus variés que ceux qui prévalent aujourd’hui. » Le cursus se déploie sur 200 heures de visioconférences et 2 bootcamps de 4 jours, autour de trois axes : les fondamentaux, comme le droit constitutionnel ou les finances publiques ; les thématiques de politiques publiques, comme l’environnement ou la santé ; et le leadership politique, comme le media training ou la préparation mentale. « Chaque élève est en outre suivi par au moins deux mentors, et tous travaillent ensemble sur les projets de chacun, voire initient de nouvelles collaborations. »
Les profils accompagnés sont variés. « Ce sont des entrepreneurs, responsables d’associations, agriculteurs, élus locaux… qui font déjà beaucoup et veulent faire plus, développer un projet d’intérêt général, déployer leurs actions à grande échelle, voire se présenter à des élections. Je les appelle les ‘rêveurs faiseurs’. »
Parmi eux, un certain Maxime Renault (E17). Il témoigne : « J'ai porté plusieurs projets entrepreneuriaux à dimension sociétale – dont l’association Entourage – en obtenant des résultats rapides et concrets. Mais les startups jouent surtout le rôle d’accélérateurs de changement ; seul le monde politique peut initier et mener des transformations systémiques. » Il a donc postulé au Collège citoyen de France. « Là, j'ai eu la chance de rencontrer la co-fondatrice de l’ONG A-Voté, qui lutte contre l’abstentionnisme des 18-35 ans. Nous avons décidé de nous associer. » Il estime que la mise en réseau constitue l’un des points forts du programme. « D’une part, j’ai côtoyé une cinquantaine d’élèves aussi différents qu’inspirants, dont je n’aurais jamais eu l’occasion de croiser le chemin autrement. D’autre part, j’ai pu échanger avec des personnalités habituellement inaccessibles, ce qui m’a permis de démystifier leurs fonctions. »
Des initiatives de ce type peuvent-elles changer la donne ? Julien Neutres veut y croire. Il cite en exemple RenovaBR au Brésil. « Ils ont formé plus d’un millier d’élèves en 5 ans, et visent plus de 100 députés aux prochaines élections législatives. » Il voit en outre dans le remplacement de l’ENA par l’ISP le signe que sa vision essaime. « Nous aurons gagné quand chaque citoyen se pensera en politique et chaque politique en citoyen. »
Propos recueillis par Louis Armengaud Wurmser (E10), responsable des contenus ESSEC Alumni
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