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Reflets Mag #151 | Jérôme Schatzman (E94) : « L’ESSEC est pionnière dans l’accompagnement des entrepreneurs sociaux »

Entrepreneurs

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27/02/2024

Reflets Mag #151 célèbre les 15 ans d’Antropia ESSEC, premier accélérateur d’entreprises sociales de France porté par une école de management. L’occasion de dresser le bilan et de réfléchir à l’avenir avec son directeur Jérôme Schatzman (E94) – ainsi que de relayer l’appel à candidatures pour les programmes Start Up et Scale Up, ouvert jusqu’au 8 mars. Découvrez l’article en accès libre… et pour lire les prochains numéros, abonnez-vous !

Reflets Magazine : Pouvez-vous présenter Antropia ESSEC ?

Jérôme Schatzman : Antropia ESSEC a été créé en 2008 par la Chaire Innovation sociale de l’ESSEC pour accompagner les porteurs d’innovations sociales et écologiques au service de la transition vers un monde inclusif et durable. Aujourd’hui, notre offre se décompose en plusieurs programmes adaptés à différents stades de maturité : Start Up, pour les entrepreneurs ayant fait la preuve de concept de leur produit ou service et souhaitant se projeter sur une stratégie d’amorçage à 3 ans ; Scale Up Entreprise et Scale Up Association, pour les organisations souhaitant passer leur solution à l’échelle et maximiser leur impact (fois 5 en 5 ans) ; et Size Up, pour aider les entrepreneurs sociaux à devenir autonomes dans leur démarche d’évaluation d’impact social.

RM : Vous proposez aussi des programmes en partenariat avec d’autres organisations… 

J. Schatzman : En effet. Nous avons récemment lancé Expérimentation 95 pour accompagner l’implantation en Val-d’Oise et la collaboration avec le Conseil départemental d’entrepreneurs sociaux répondant aux enjeux spécifiques de ce territoire où l’ESSEC est installée depuis 50 ans. Et nous menons divers programmes de collaboration entre entrepreneurs sociaux et grands groupes, à l’image d’Innov&Vous qui permettra au groupe de protection sociale IRCEM (5 millions de bénéficiaires) d’intégrer à son offre de service des solutions portées par les entrepreneurs alumni de nos programmes.

RM : Le milieu de l’entrepreneuriat social a-t-il changé depuis les débuts d’Antropia ESSEC ?

J. Schatzman : En 2008, nous étions parmi les pionniers de l’accompagnement d’entrepreneurs sociaux. L’écosystème s’est énormément densifié depuis : développement des fonds d’impact investing, vote de la loi relative à l’économie sociale et solidaire de 2014 créant le statut d’entreprise d’utilité sociale, multiplication des offres d’accompagnement, création du Mouvement Impact France, implication croissante des entreprises et des collectivités sur les sujets de transition… Avant, on comptait plus de projets que de financements ou d’aides disponibles. Aujourd’hui, la tendance s’est inversée et l’exigence s’est aussi accrue, notamment sur la viabilité économique des projets. L’enjeu n’est plus de montrer qu’on peut faire autrement, mais de prouver et de valoriser l’impact des actions engagées, avec en ligne de mire un changement systémique, pour régler les problématiques sociétales à leur racine.

RM : Quel bilan peut-on dresser des actions d’Antropia ESSEC ?

J. Schatzman : En 15 ans, nous avons accompagné près de 500 porteurs de projets dans toute la France, dont plusieurs diplômés de l’ESSEC. 75 % des projets restent aujourd’hui en activité, contre 66 % au niveau national. Deux tiers estiment avoir augmenté leur impact depuis leur accompagnement et 95 % recommandent nos programmes. Plus de 5 000 emplois ont été créés, ce qui est à la fois beaucoup et pas assez !

RM : Des alumni ESSEC sont-ils passés par l’un de vos programmes ?

J. Schatzman : Tout à fait – même si ce n’est pas du tout un critère de sélection. On peut citer Pauline Arnaud-Blanchard (E08) avec H’up entrepreneurs ; Olivier Arnaud-Blanchard (E08) avec Linklusion ; Benjamin Athuil (E15) avec CareGame ; Olivier Lenoir (E98) avec Osons Ici et Maintenant ; Guillaume Hermitte (E05) avec Puerto Cacao ; Lélio Lemoine (E09) avec Les Marmites Volantes ; Jean Moreau (E07) avec Phenix ; Pauline Chatin (E12) avec Vigne de Cocagne ; Marion Chapulut (E94) avec CitizenCorps ; Kévin André (E99) avec Kawaa ; Emmanuelle Touilloux (E10) avec Marguerite ; et Camille Fayet Agopian (E97) avec Visitatio.

RM : Quelles sont les perspectives d’Antropia ESSEC pour les années à venir ?

J. Schatzman : Nous souhaitons en particulier encourager les collaborations – entre les entrepreneurs sociaux, entre ces derniers et les grands groupes ou encore les collectivités locales, mais aussi entre les acteurs de l’accompagnement eux-mêmes : par exemple, nous participons à la co-création du Kiif qui regroupe 10 accompagnateurs de 10 régions françaises. Même logique en interne : nous échangeons en permanence avec la Chaire Innovation sociale, la Chaire Talents de la transition écologique, la Chaire Philanthropie, la Chaire Global Circular Economy ou encore la Chaire Food Business Challenges, ainsi qu’avec le Laboratoire E&MISE (Évaluation et Mesure d’Impact Social et Environnemental), le Master in Sustainability Transformation, le Bachelor Act, le Centre Égalité Diversité et Inclusion… 

RM : D’autres ambitions ?

J. Schatzman : Nous voulons faciliter l’engagement des étudiants. Parmi nos actions en ce sens : nous avons récemment organisé un Social and Sustainable Innovation Seminar qui a permis aux 512 étudiants des Masters spécialisés de découvrir les success stories de 20 entrepreneurs sociaux ; nous mobilisons notre réseau pour le prochain Forum des métiers à impact à Cergy ; nous incitons les étudiants à voter chaque année pour le Prix de l’Entrepreneur environnemental et social co-organisé avec le BCG ; nous aidons certains à travailler avec les entrepreneurs alumni de nos programmes… Et nous cherchons également à développer notre impact aux portes de l’ESSEC, dans l’agglomération de Cergy-Pontoise et sur le département du Val-d’Oise. Objectif : faire de notre territoire un modèle d'inspiration pour les autres.

RM : Comment les alumni peuvent-ils s’impliquer dans vos activités ?

J. Schatzman : Si vous portez un projet, vous pouvez postuler à nos programmes : les candidatures sont ouvertes jusqu’au 8 mars pour nos dispositifs Start Up, Scale Up Entreprise et Scale Up Association. Si vous avez déjà de l’expérience, vous pouvez devenir « accompagnateur stratégique » et suivre un de nos projets pendant un an, comme le font déjà Olivier Chanut (E93), Kevin André (E99), Gaëtan Baudry (E08) et Emmanuelle Touilloux (E10). Nous recherchons également des experts métiers pour animer des sessions de formation ou donner des conseils ponctuels aux entrepreneurs. Enfin, vous pouvez nous aider à mettre en place des partenariats entre Antropia ESSEC et votre organisation afin de promouvoir l’engagement, la responsabilité sociale ou encore l’intrapreneuriat auprès de vos collaborateurs.

 

En savoir plus :
antropia-essec.fr
centre-innovation-sociale-ecologique.essec.edu

Propos recueillis par Louis Armengaud Wurmser (E10), responsable des contenus ESSEC Alumni

Paru dans Reflets Mag #151 . Lire le numéro (exceptionnellement en accès libre). Recevoir les prochains numéros

 


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