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Mardis de l’ESSEC : François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France

Vie étudiante

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01/07/2019

Le 26 mars 2019, les Mardis de l’ESSEC ont reçu François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France. Plongée dans les coulisses d’une institution au rôle décisif pour notre économie. 

Énarque, Polytechnicien, et accessoirement fils d’un diplômé de l’ESSEC, François Villeroy de Galhau défend avec conviction les deux missions fondatrices de la Banque de France : l’instauration d’une relation de confiance dans la monnaie, en garantissant stabilité et faible inflation, et sa diffusion efficace dans notre économie, ce que le gouverneur désigne comme le « bon financement ». 

Car François Villeroy de Galhau l’assure : « Avoir des institutions de régularisation de la finance constitue une force de l’économie française. » Et d’illustrer son propos en lisant les actions menées par la Banque de France. Contre le surendettement par exemple : « En 2018, nous avons pu constater une baisse de 30 % du nombre de dossiers, notamment grâce à la loi Lagarde. » Ou pour la responsabilisation des banques : « Nous avons récemment imposé aux banques de se constituer un coussin contracyclique, c’est-à-dire des provisions en capital pour faire face à un éventuel retournement de cycle. »

Une prudence à laquelle la Banque de France s’astreint elle-même. « Une fake news circule depuis quelques mois : la Banque de France songerait à vendre de l’or. C’est faux ! Nous pourrions certes puiser dans nos réserves – nous disposons de 2 436 tonnes, pour une contre valeur de 89 milliards d’euros – mais cela serait trop sensible sur le plan émotionnel. Nous préférons considérer ce gisement comme un placement. » Ceci étant, François Villeroy de Galhau remarque : « Préserver la valeur de la monnaie à travers une inflation proche de 2 %, voilà où est la confiance, bien plus que dans un stock d’or. » Une mise au point qui rappelle le cœur de la mission du gouverneur : « Je suis payé pour être vigilant en permanence. » 

Dans ces conditions, ne comptez pas sur lui pour faire l’éloge de Donald Trump, tête brûlée de l’économie mondiale. « L’incertitude entourant les décisions des États-Unis pèse lourdement sur le commerce mondial. » Autre facteur, toujours américain, du ralentissement global constaté depuis 2018 : la politique protectionniste du président républicain. « Il cherche à sauver la croissance avec une politique budgétaire de relance très forte, mais ce faisant il creuse le déficit commercial. En réalité, Donald Trump est un ennemi de la croissance ! »

À l’inverse, François Villeroy de Galhau loue le modèle européen. « Nous connaissons nos propres difficultés. Mais grâce à l’euro, nous avons des prix plus bas, avec une inflation divisée par trois depuis le passage à la monnaie unique, ainsi que des coûts de financement de l’économie moins élevés : par exemple, le différentiel de taux à dix ans entre la France et l’Allemagne s’élevait à 1,9 % en moyenne avant Maastricht ; aujourd’hui, cette différence est de seulement 0,4 %. » N’en déplaise aux eurosceptiques… 

De fait, François Villeroy de Galhau est convaincu des vertus de l’action publique – au niveau international comme au niveau national. « Je vous souhaite d’être toujours fier de votre pays et de l’Europe.Nous portons des valeurs, un modèle social. » Ancien dirigeant de grande entreprise, il refuse l’opposition entre le public et le privé, affirmant que l’un et l’autre servent le pays, « chacun à sa manière ». Dans la même veine, il balaye d’un revers de la main l’antagonisme entre fonction publique et innovation. Pour lui, les entreprises ne sont pas « les parents bons de la modernité ». Et d’ajouter : « On peut avoir 219 ans d’histoire, comme la Banque de France, et être totalement tourné vers l’avenir ! C’est même ça la République. » Avant de conclure : « Où que vous soyez, vous avez une capacité à modifier les choses. Croyez-y. »


Retrouvez l’intégralité du débat en vidéo


Illustration : ©Noir sur Blanc

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