Les Mardis de l’ESSEC l’avaient accueilli il y a 15 ans en tant que jeune retraité et double champion olympique. C’est avec un profil plus divers, et politisé, que David Douillet est revenu sur le campus le 13 décembre 2016.
Le célèbre judoka ne s’est pas privé d’évoquer sa carrière sportive, terminée à 31 ans avec des « rêves d’enfant totalement assouvis » – un véritable problème, a-t-il assuré, mais aussi une source d’inspiration pour la suite. David Douillet définit ainsi l’ensemble de son parcours comme celui d’un « compétiteur » plutôt que d’un sportif. Est-ce à dire que la gagne est le motif de son engagement en politique ? Il prétend plutôt agir en véritable philanthrope, déclarant vouloir rendre à son pays ce qu’il lui a donné.
Le parcours d’un battant
Lui qui y a trouvé une porte de sortie à une vie devenue « fade » après des années sur les podiums, David Douillet aimerait que l’on fasse de la politique autrement – comme lui… À ses yeux, la politique doit être une vocation, non un métier, et nécessiterait un passage dans la « vraie vie » d’au moins dix ans – « et le judo, c’est la vraie vie ! ».
De fait, David Douillet a fourni un travail considérable depuis sa ceinture blanche, qui lui a permis, selon ses termes, de vivre « toute la transformation du monde tel qu’on le connaît aujourd’hui ». Il se définit ainsi comme un « athlète-entrepreneur », un champion olympique qui a profité de sa notoriété pour mener des projets tels qu’une agence de voyage, une marque d’équipements sportifs DD et la direction du développement sportif chez Canal Plus. Cette expérience acquise après sa retraite sportive, complétée par son engagement de neuf ans en tant que parrain de l’association des Pièces jaunes, légitime d’après lui son implication politique.
Entrée dans l’arène
Outre la députation, David Douillet rappelle la grande fierté qu’il a eue à servir la France en tant que membre du gouvernement, plus spécialement au sein du secrétariat d’État aux Français de l’étranger, qui perdure aujourd’hui. Désormais politicien, David Douillet se prononce également en faveur d’un « cumul intelligent des mandats », limités dans le temps, et dénonce le manque de représentativité de l’Assemblée nationale.
L’invité a confié qu’il regrettait la primaire ouverte et la défaite de Nicolas Sarkozy. Bien qu’estimant que l’adversaire le plus dangereux pour la droite en 2017 est bien la droite elle-même, David Douillet confesse que « l’objectif n’est pas de remettre la droite au pouvoir, mais de remettre la France sur les rails les plus beaux possibles pour les trente ou quarante prochaines années ». L’ancien judoka se verrait pourtant bien en ministre de l’Éducation nationale. Il en profiterait pour mettre « les premières phases d’application du judo à l’école, parce que l’on apprend à tomber, et ça fait faire des économies à la Sécurité sociale ». Visionnaire… Avec le recul, David Douillet estime d’ailleurs que le créateur du judo Jigoto Kano a créé un véritable système d’éducation, ce qui explique selon lui que 50 % des licenciés à la Fédération française de judo ont moins de 10 ans.
Propos recueillis par Jules Crépin (étudiant).
Article paru dans le n°117 de Reflets ESSEC Magazine. Pour s'abonner, cliquer ici.
Illustration : © Noir sur Blanc
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