Paul de Marnix (M14) : « Nous accélérons les solutions aux nouveaux enjeux sociaux et sanitaires »
Paul de Marnix (M14) a récemment été nommé directeur général de 21, accélérateur d’innovation sociale de la Croix-Rouge française. Il explique les actions qu’il mène – et comment vous pouvez les soutenir.
ESSEC Alumni : Comment êtes-vous arrivé à la direction de 21 ?
Paul de Marnix : Passionné par la politique et la fabrique de la loi, j’ai fait mes débuts professionnels à l’Assemblée nationale et au Sénat puis à Bruxelles, au Parlement européen. Je suis ensuite passé dans le conseil en engagement et positionnement public auprès d’entreprises privées, avant de retrouver les bancs du Parlement puis de rejoindre le ministère du Travail dans le gouvernement de Jean Castex. J’ai alors découvert le monde de l’insertion et de l’inclusion, une vraie prise conscience sur le terrain qui m’a conduit à bifurquer vers l’action sociale auprès de Nexem, principal syndicat d’employeurs du secteur – et partenaire de La Croix-Rouge française au sein de 21 comme co-actionnaire. C’est ainsi que je suis arrivé à mon poste, mission que j’assume avec beaucoup d’humilité.
EA : Quelles actions menez-vous avec 21 ?
P. de Marnix : 21 est la fois un accélérateur dédié à l’innovation sociale et une communauté. Notre équipe d’une dizaine de personnes accompagne des entrepreneurs et accueille une centaine de co-workers de l’économie sociale et solidaire sur un campus de 1 000 m2 à Montrouge.
EA : Quels types de projets 21 accompagne-t-il ?
P. de Marnix : Nous accompagnons des startups dans la conception et l’expérimentation de solutions qui répondent à des problématiques émergentes et/ou non-couvertes dans le champ du handicap, de la protection de l’enfance, de l’autonomie et de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion. Il s’agit d’un défi majeur identifié par la Croix-Rouge française dont la mission est d’agir pour protéger et relever sans condition les personnes en situation de vulnérabilité.
EA : Concrètement, quelles sont les synergies entre 21, La Croix Rouge et Nexem ? Ensemble, qu’apportez-vous aux projets accompagnés ?
P. de Marnix : 21 est une filiale de la Croix-Rouge française et Nexem, son partenaire. Nous travaillons en lien direct et quotidien avec les réseaux des deux organisations. Concrètement, cela permet aux entrepreneurs de tester leur solution sur un terrain d’expérimentation unique en France avec plus de 11 500 établissements et services ainsi que 380 000 professionnels du secteur. L’accès à cette expertise permet d’innover en dentelle, au plus proche des besoins.
EA : Pouvez-vous donner des exemples de « success stories » dans le cadre de 21 ?
P. de Marnix : Je pense à Kurage qui aide à la rééducation des patients hémiplégiques en développant des dispositifs qui renforcent ou remplacent les fonctions motrices du cerveau à l’aide d’une intelligence artificielle et d’un vêtement adapté. Je pense à Cantoo qui aide les enfants confrontés aux troubles « dys » à suivre le programme scolaire et à passer leurs examens dans de meilleures conditions grâce à la combinaison de différents outils numériques les aidant à lire, à s’exprimer ou encore à organiser leurs idées et leur travail. Je pense à Nomad, logiciel qui facilite et optimise l’organisation du transport des personnes à mobilité réduite pour les chauffeurs des établissements médico-sociaux. Je pense à Bonjour Henry, tablette avec assistant vocal pensée pour aider les personnes âgées à envoyer un e-mail ou un sms et à appeler des proches en visio grâce à une technologie adaptée à leurs besoins. Je pourrais en citer beaucoup d’autres !
EA : Plus largement, quel a été l’impact de 21 depuis son lancement ?
P. de Marnix : En 4 ans d’existence, nous avons accompagné 85 entrepreneurs, sur une moyenne de 150 candidatures reçues chaque année, et nous avons accueilli plus de 110 coworkers. À noter également, 32 salariés et bénévoles de notre réseau associatif sont devenus intrapreneurs. Cette dynamique très encourageante nous pousse à grandir encore.
EA : Quels sont les projets et perspectives de 21 pour les années à venir ?
P. de Marnix : Nous voulons développer de nouvelles thématiques comme la santé mentale et l’incubation d’innovations par des personnes vulnérables. Autre objectif : créer des ponts avec le secteur privé classique et en particulier avec toutes les entreprises qui veulent avoir un impact positif, utile et efficace à travers le « S » de leurs engagements RSE.
EA : Comment les ESSEC peuvent-ils soutenir les activités de 21 ?
P. de Marnix : Justement, vous pouvez nous aider à nouer des partenariats avec votre entreprise. L’idée est de nourrir et concrétiser les ambitions RSE de celle-ci en la rapprochant de startups ou d’associations qui se mettent au service des besoins réels sur le terrain. La volonté de construire un monde de progrès juste et durable est inscrite dans les valeurs de l’ESSEC et d’ESSEC Alumni. Nous n’avons plus qu’à nous rencontrer !
Propos recueillis par Louis Armengaud Wurmser (E10), responsable des contenus ESSEC Alumni
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