IMHI 40 Years - 40 Alumni: Florence Provendier (Promo 88)
06.23.2022
Œuvrer à ma mesure pour un monde plus juste et plus durable
Cette réflexion nourrit depuis des décennies mes choix personnels et professionnels, en entreprise, dans l’humanitaire, dans mon engagement associatif et en politique.
Quand je suis rentrée à l’IMHI en 1986, après avoir fait l’école hôtelière de Dinard et travaillé à Londres dans un grand hôtel tout en allant à l’université, je n’avais pas d’idée arrêtée sur un plan de carrière. J’ambitionnais de voyager et de rejoindre un cabinet de conseil avant de passer à l’étape suivante.
C’est ce que j’ai fait les premières années, mais rapidement j’ai réalisé que de donner des conseils stratégiques à des personnes qui avaient une solide expérience et le double de mon âge n’était pas très sérieux. Nous étions alors aux prémices de la livraison de repas à domicile (début des années 90) et j’ai pris un main le développement d’une entreprise qui allait devenir une référence dans ce domaine.
De fil en aiguille, mon parcours s’est poursuivi dans un environnement professionnel où l’égalité salariale entre les femmes et les hommes n’était pas encore un sujet, et où le fait d’avoir des enfants pouvait être un véritable frein. Cela ne m’a pas empêché de commencer à m’engager bénévolement dans une ONG de lutte contre la pauvreté, puis rapidement dans une association de parents d’élèves.
Chemin faisant, j’ai eu l’opportunité de travailler comme commerciale Grands Comptes puis directrice du développement France auprès des collectivités territoriales pendant 8 ans pour le groupe Sodexo, que j’avais choisi pour ses valeurs humaines et je m’y suis régalée.
A cette époque, le monde économique prenait conscience de la nécessité d’intégrer les dimensions humaines et environnementales dans ses stratégies de développement, en étroite collaboration avec les acteurs publics et politiques. Je me suis emparée du sujet, résolue à m’appuyer sur les trois piliers structurants de la Responsabilité Sociale de l’Entreprise [RSE]. J’ai contribué à faire grandir des organisations avec au cœur ces enjeux et la volonté de fédérer les parties prenantes dans leurs différences et leurs complémentarités.
A force de travailler à l’amélioration de l’impact écologique, à une meilleure inclusion et à des partenariats avec des associations, j’ai décidé de m’engager dans l’humanitaire, après avoir pris le temps de la réflexion en faisant seule de bout en bout le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Au clair sur mon projet, même si ce n’est pas simple de « changer de métier » (envisager une autre voie peut encore paraître baroque pour de nombreux employeurs) je suis devenue CEO d’une association de solidarité internationale œuvrant pour les droits de l’enfant, qui sont toujours moteurs dans mon action. De plus, j’ai siégé à titre bénévole dans des Conseils d’Administration d’ONG et think tank.
Alors que je m’étais promis de ne jamais faire de politique mais étant depuis toujours passionnée par la politique, j’ai fait la campagne du président de la République en 2017, ai accepté de devenir la suppléante de Gabriel Attal aux élections législatives et suis un jour de novembre 2018, devenue députée.
A l’Assemblée nationale, j’ai travaillé d’arrache-pied pour que les droits de l’enfant soient mieux pris en compte. Commissaire aux affaires culturelles et à l’Éducation, je me suis pleinement impliquée dans la défense d’une information juste et indépendante, ainsi que pour un égal accès à la culture. Enfin, je suis fière d’avoir été missionnée sur le Premier ministre sur les objectifs de développement durable [ODD/SDG], sujet sur lequel j’ai commencé à m’investir en amont de l’adoption de l’Agenda 2030 par l’ONU en 2015.
Les crises que nous traversons ébranlent notre société et exacerbent les déficiences des modèles que nous avons construits. Si depuis 2015, de nombreux acteurs ont bien compris l’utilité des ODD, ces derniers sont encore trop peu connus et leur appropriation est très inégale. La période actuelle nous confronte à l’urgence d’agir et nous invite à penser des modes d’actions renouvelés pour accélérer la transformation vers un monde plus juste et plus durable.
Pour répondre à cette ambition, la matrice des ODD est le parfait logiciel dans un contexte mondialisé, qui doit nous permettre de prioriser nos actions en complémentarité, car tout est lié.
L’écologie ne peut s’envisager sans une économie innovante qui favorise la prospérité de tous, qui préserve nos biens communs et assure une réelle solidarité universelle.
Alors que mon mandat de parlementaire vient de s’achever (j’ai fait le choix de ne pas me représenter), j’ai la ferme volonté de poursuivre mon engagement pour les objectifs de développement durable et les droits de l’enfant sous d’autres formes encore à définir.
Et pour conclure, permettez-moi de vous donner un conseil : osez, allez au bout de vos rêves sans jamais renoncer à vos valeurs, faîtes des alliances et tracez votre voie.
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