Jean-Baptiste Martinon (E18), fondateur de Baba au Run : « Je veux créer une communauté de coureurs solidaires »
On l’avait déjà croisé en Rosalie sur la Côte Ouest américaine avec La Quatrième Roue du Carrosse. On retrouve désormais Jean-Baptiste Martinon (E18) dans les rues de Paris et sur les routes de France, qu’il sillonne en courant pour livrer des invendus alimentaires. Un projet malicieusement appelé Baba au Run, qui lui permet d’attirer l’attention sur un sujet sérieux : la lutte contre le gaspillage.
ESSEC Alumni : Quel est le concept de Baba au Run ?
Jean-Baptiste Martinon : Tout a démarré quand j’ai voulu prouver à ma sœur que je pouvais livrer 100 babas au rhum en courant dans tout Paris. Chose faite un mois plus tard. J’ai alors décidé de prolonger l’expérience, d’une part en continuant mes livraisons, d’autre part en lançant des défis absurdes – comme livrer un Paris-Brest de Paris à Brest – dans l’idée d’en faire un documentaire pour la télévision.
EA : Aujourd’hui, tu ajoutes une dimension solidaire à Baba au Run…
J.-B. Martinon : Les pâtisseries jettent un volume considérable de produits le soir venu. C’est pourquoi j’ai créé les Maraudes Baba au Run avec des bénévoles. Les Baba Runners passent dans les boulangeries partenaires pour récupérer les invendus et courent les distribuer aux sans-abri. C’est facile, ça pousse à faire du sport, ça évite le gaspillage et ça permet de faire de superbes rencontres, le tout sans polluer.
EA : Quelles sont les plus jolies histoires que tu aies vécues avec Baba au Run ?
J.-B. Martinon : J’aime beaucoup les livraisons quand il s’agit d’une surprise commandée pour un proche, ou quand je peux rester pour discuter. Les aventures Baba au Run comme le Paris-Brest sont particulièrement riches en rencontres, car je m’invite chez des gens de tous horizons pour dormir sur le trajet. Lors des maraudes aussi, je croise des personnes formidables qui font preuve d’une grande humanité malgré leur situation difficile.
EA : Et quel est le dernier défi sportif que tu as relevé avec Baba au Run ?
J.-B. Martinon : J’ai livré un Pithiviers de Pithiviers jusqu’à Paris en run&bike, accompagné d’un aventurier à vélo que j’apprécie beaucoup : Stéven Le Hyaric. En une seule journée, nous avons couru l’équivalent d’un marathon chacun et pédalé 45 km, le tout avec un Pithiviers remis en bon état.
EA : Quelles sont tes ambitions pour Baba au Run ?
J.-B. Martinon : Je veux créer la plus grande communauté possible de coureurs solidaires, à Paris mais aussi dans d’autres villes de France, et demain je l’espère à l’étranger. Je cherche en outre à signer des partenariats avec de belles marques pour financer mes différents projets. Je suis déjà soutenu par l’enseigne Décathlon City Batignolles, qui m’équipe, et avec laquelle nous allons prolonger le zéro gaspillage solidaire en distribuant aux sans-abris des produits (sacs de couchage, manteaux, pulls…) ramenés par les clients mais encore utilisables. Enfin, je rêve de trouver un producteur et un distributeur pour mon projet de documentaire.
EA : Le projet Baba au Run t’occupe-t-il à temps plein ?
J.-B. Martinon : J’ai démarré Baba au Run en parallèle d’autres activités professionnelles, mais je suis désormais à temps plein sur le projet. Ça pourrait devenir mon métier, être une sorte de journaliste aventurier qui raconte ce qu’il apprend au cours de ses péripéties. Cependant j’hésite aussi à relancer Le Gratin, service de traiteur que j’ai développé pendant un temps avec Margaux Durand (E19). Nous livrions (en moto cette fois…) des menus entrée-plat-dessert, que nous cuisinions nous mêmes, à nos copains qui travaillaient tard en conseil et en finance.
EA : Comment les ESSEC peuvent-ils soutenir Baba au Run ?
J.-B. Martinon : En commandant des pâtisseries évidemment, en partageant mes aventures, en faisant vous-même des maraudes ou encore en devenant partenaires financiers du projet avec votre société ou à titre personnel. Je peux aussi organiser une conférence dans votre entreprise, au cours de laquelle je présenterai le projet avant de vous emmener faire une maraude en courant. C’est génial pour faire une action solidaire tout en renforçant la cohésion de vos équipes.
EA : Et comment peut-on suivre tes aventures ?
J.-B. Martinon : Je partage mes aventures essentiellement sur Instagram et sur Facebook. Pour retrouver toutes les informations et les vidéos des premières aventures, rendez-vous sur mon site !
Propos recueillis par Louis Armengaud Wurmser (E10), responsable des contenus ESSEC Alumni
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