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Michel Wendling (E03) : « Nous œuvrons pour l’égalité des chances dès l’enfance »

Interviews

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04.27.2021

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Avec les Ateliers Amasco, Michel Wendling (E03) propose des activités ludiques et pédagogiques pendant les vacances pour favoriser l’épanouissement des enfants et l’égalité des chances. Il appelle à la solidarité des alumni pour changer d’échelle. 

ESSEC Alumni : Comment est née l’idée des Ateliers Amasco ? 

Michel Wendling : Issu d’un milieu populaire, j’ai connu une promotion sociale notamment grâce à l’excellence des écoles publiques que j’ai connues, et aux bourses de l’ESSEC. Arrivé à la quarantaine, j’ai voulu rendre un peu de ce que j’ai reçu en travaillant pour la mobilité sociale.

EA : Que proposent les Ateliers Amasco ? 

M. Wendling : Notre association regroupe des parents, des enseignants, des étudiants et d’autres personnes qui s’engagent pour l’égalité des chances, avec une focalisation sur les vacances, qui selon nous peuvent offrir l’opportunité de redonner confiance aux enfants dans leurs capacités, alors qu’aujourd’hui elles tendent plutôt à creuser les difficultés pour beaucoup.

EA : Pourquoi et comment les vacances génèrent-elles des inégalités entre les enfants ? 

M. Wendling : Des études établissent que les grandes vacances en particulier creusent un fossé entre des enfants qui connaissent de vrais parcours éducatifs avec leur famille et des activités extrascolaires de qualité mais coûteuses, et des enfants qui n’ont pas cette chance. La perte d’acquis peut ainsi atteindre plusieurs mois pour les plus défavorisés. Elle aggrave aussi des problèmes comme l’obésité et les difficultés de socialisation.

EA : Quelles activités proposez-vous aux enfants ?

M. Wendling : Nous proposons des ateliers ludiques et pédagogiques d’une durée d’une semaine, inspirés des pédagogies actives Montessori et Freinet. Ils sont accessibles à tous grâce à leur amplitude horaire et par une tarification au quotient familial, de 10 à 200 euros. Nos ateliers sont très personnalisés avec 5 enfants par adulte, ce qui permet notamment d’accueillir des enfants à besoins particuliers comme l’autisme ou des dyslexies. Notre objectif : aider les enfant à prendre confiance en eux et à développer le goût d’apprendre, grâce à la robotique, aux jeux de société, au théâtre, à l’éloquence ou encore à des activités de plein air.

EA : Quelles sont les prochaines étapes de développement des Ateliers Amasco ?

M. Wendling : Nos ateliers touchent aujourd’hui plus de 200 enfants à chaque semaine des vacances, dans 20 villes d’Île-de-France et d’Auvergne-Rhône-Alpes. Nous venons de créer une antenne à Strasbourg, et prévoyons d’en ouvrir une autre dans le Grand Ouest pour début 2022.

EA : Visez-vous un essaimage à l’échelle nationale ? 

M. Wendling : D’ici 3 ans, nous prévoyons de prendre en charge plus de 1000 enfants à chaque semaine de vacance, soit 7000 chaque année, en moyenne 2 semaines par an chacun, dans 6 régions et 160 villes. Au-delà de ces chiffres, nous concevons aussi nos ateliers comme un laboratoire pédagogique pour les centres de loisirs. Nous cherchons à diffuser nos pratiques par la formation, et aussi par le biais des membres à nos équipes. Celles-ci sont en effet composées d’enseignants et d’animateurs en activité dans d’autres établissements, ainsi que de futurs enseignants qui trouvent chez nous un champ d’expérimentation et d’apprentissage au contact de pairs plus expérimentés.

EA : Ce type d’accompagnement peut-il suffire à résorber les inégalités entre enfants ? 

M. Wendling : Familles et enseignants sont nombreux à nous confirmer que les enfants gagnent nettement en confiance à l’issue d’une ou plusieurs semaines de nos ateliers – en particulier ceux aux besoins éducatifs spécifiques. Nous sommes un outil de réussite éducative au sein d’un écosystème complexe, et nous avons conçu notre action en complémentarité de l’action de l’école, des collectivités et des centres sociaux. Il s’agit d’apporter notre pierre à un travail collectif.

EA : Comment les alumni peuvent-ils soutenir vos activités ?

M. Wendling : Notre association vit à 50 % des contributions des familles et des soutiens de la CAF ou d’organismes publics. Pour l’autre moitié, elle fait appel à la solidarité et aux mécénats. Un moyen très simple pour les alumni de nous aider est de nous faire un don ou de nous mettre en lien avec leur entreprise (direction de l’engagement, fondation, comité social et économique…) pour que nous puissions explorer des partenariats avec eux. N’hésitez pas à me contacter !


Propos recueillis par Louis Armengaud Wurmser (E10), responsable des contenus ESSEC Alumni 

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