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Momentum Studio : l’ESSEC accompagne la deeptech à impact positif

Entrepreneurs

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09.17.2024

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L'ESSEC a récemment lancé le Momentum Studio qui connecte scientifiques, entrepreneurs et experts pour développer des entreprises technologiques viables économiquement et à fort potentiel basées sur la recherche, visant à transformer nos modes de vie et de travail de manière durable. Découvrez les explications de ses responsables Sarah Nokry, Jessica Angeli (BBA 05) et Romain Bauret (M10).

Reflets Magazine : Concrètement, que recouvre le secteur de la deeptech ?

Sarah Nokry : Le terme « deeptech » désigne des offres technologiques basées sur des innovations scientifiques de rupture qui ont le potentiel de transformer des industries entières et de répondre à des défis sociétaux majeurs. Exemples : intelligence artificielle, quantique, énergie renouvelable, recyclage, matériaux…

RM : Où en est le secteur de la deeptech en France ?

Jessica Angeli : Le pays a vu le lancement de plus de 2 100 startups grâce au Plan Deeptech avec 3,7 milliards d'euros de fonds levés depuis 2019. Des moyens massifs qui visent à structurer le secteur autour de trois axes : la création d’entreprises avec 500 nouveaux acteurs deeptech chaque année ; le développement des leaders de demain avec l’émergence de 10 licornes d’ici 2025 et 50 sites industriels par an à l’horizon 2030 ; et la dynamisation des écosystèmes d’innovation sur les territoires et par filière.

RM : Comment la France est-elle placée par rapport au reste du monde sur la deeptech ?

Romain Bauret : La France joue un rôle central dans l'essor européen de la deeptech : les montants levés dans le secteur progressent en continu depuis 8 ans et leur part à l’échelle continentale a doublé entre 2018 et 2023, passant de 10 % à 20 %. Cette croissance, qui surpasse celle de la tech traditionnelle de 15 %, atteste l'attractivité de l'écosystème national, qui a même rattrapé le Royaume-Uni l’année dernière. L’association France Deeptech, qui rassemble startups, investisseurs et établissements académiques dont l’ESSEC, a joué un rôle certain dans cette dynamique.

RM : Pourquoi l’ESSEC se positionne-t-elle dans ce domaine ?

S. Nokry : Notre positionnement unique à la jonction entre monde scientifique et monde business nous donne une forte capacité à projeter les innovations jusqu’au marché. C’est précisément ce dont a besoin la deeptech pour accélérer.

RM : Que propose le Momentum Studio ?

J. Angeli : Nous aidons les startups deeptech à répondre à trois défis majeurs. Primo, identifier et intégrer des talents (co-fondateurs, advisors, cadres dirigeants) alignés avec les besoins spécifiques des acteurs du secteur. Deuxio, amorcer le développement commercial, définir la stratégie de positionnement sur le marché, concevoir le modèle d'affaires et la stratégie de vente. Tertio, élaborer une stratégie financière robuste et cohérente pour soutenir la croissance.

RM : Concrètement, comment agissez-vous sur chacun de ces axes ?

R. Bauret : Nous proposons un programme d’accompagnement sur mesure incluant des ateliers pratiques, des séances de mentorat avec des experts, des sessions de jumelage pour tester la compatibilité entre porteurs de projet et futures recrues, ainsi que des mises en relation avec l'écosystème ESSEC et deeptech pour nouer des partenariats stratégiques.

RM : Qui peut bénéficier des services du Momentum Studio ?

S. Nokry : Nous accueillons tous les scientifiques et entrepreneurs engagés, désireux de combiner technologie et impact positif en valorisant la recherche.

RM : Quel est le processus de sélection du Momentum Studio ?

J. Angeli : Nous sélectionnons des briques technologiques innovantes en collaboration étroite avec des partenaires clés du secteur comme CYU, le CNRS, le Cerema ou encore le réseau SATT. Nous repérons en outre des talents prometteurs au sein de l'ESSEC et chez nos partenaires, notamment CentraleSupélec.

RM : Quels sont les premiers projets accompagés par Momentum Studio ?

R. Bauret : Citons par exemple Auressens, qui propose une alternative écologique aux décorations métalliques dans l’industrie du packaging. Nous avons aidé les cofondateurs à définir leur orientation stratégique grâce à un diagnostic approfondi, des rencontres avec des investisseurs et une révision de leur deck. Cet accompagnement a abouti au recrutement d’un advisor et à l’adoption d’une stratégie financière et d’un business plan ambitieux.

S. Nokry : On peut aussi évoquer Betic et sa solution de valorisation des déchets organiques. Nous avons réalisé un diagnostic du projet, mené des entretiens pour recruter un CEO et présélectionné des ingénieurs de procédé pour des postes d’advisors. Nous avons en outre contribué à l’élaboration des stratégies commerciales et financières pour renforcer le positionnement marché.

RM : Quels sont les projets et ambitions du Momentum Studio pour les mois et années à venir ?

J. Angeli : Nous nous apprêtons à lancer une plateforme qui rassemblera une large communauté de talents pour mobiliser efficacement des compétences complémentaires, des valeurs communes…

R. Bauret : Plus largement, nous voulons que la deeptech devienne le fer de lance des entrepreneurs de l'ESSEC et de nos écoles partenaires. Et en ciblant des domaines clés tels que le climat, la biodiversité, l'économie durable et la santé, nous espérons générer des retombées sociétales et environnementales mesurables et significatives qui marqueront le futur de l'innovation durable.

RM : De quels moyens le Momentum Studio est-il doté ?

S. Nokry : D’abord, nous avons noué des partenariats stratégiques avec des institutions de recherche de premier plan comme le CNRS. Ensuite, nous bénéficions du soutien de l'État, notamment via l'Agence nationale de la recherche (ANR) dans le cadre du Plan d'investissement d'avenir France 2030 (PIA 4). Enfin, nous nous rémunérons au forfait auprès des donneurs d’ordre ou des startups, en fonction de notre implication sur chaque projet – et articulant notre intervention autant que possible avec les dispositifs d’aide à l’innovation, afin de limiter au maximum la charge pour la trésorerie de l’entreprise.

RM : Comment les alumni peuvent-ils prendre part aux activités du Momentum Studio ?

S. Nokry : Vous pouvez vous manifester soit pour rejoindre notre vivier de talents désireux de jouer un rôle clé dans le développement d’une startup deeptech, soit pour intégrer notre réseau d’advisors (entrepreneurs, investisseurs, mentors…) afin de partager votre savoir-faire et votre expérience avec nos porteurs de projets. N’hésitez pas à me contacter : sarah.nokry@essec.edu.

 

Propos recueillis par Louis Armengaud Wurmser (E10), responsable des contenus ESSEC Alumni 

Paru dans Reflets Mag #152. Lire un aperçu du numéro. Recevoir les prochains numéros

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