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Un mois, un Alumni engagé: Ludovic de Gromard E(15),“Votre passé ne dicte pas votre futur.”

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Sustainable Business

11.21.2023

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Ludovic de Gromard, diplômé de l'Essec en entrepreneuriat social, a créé en 2015 avec Clémence Coghlan une plateforme de coaching digital qui s'appuie sur les sciences comportementales. Il est l'invité du Club Entrepreneurs Challenges - Grant Thornton.

Chance est le pionnier de la psytech en France, dont la communauté vient de dépasser les 15.000 membres. Son travail consiste à croiser les différentes sciences comportementales pour construire un parcours unique à chacun. L'orientation est un marché qui accélère fortement. La rétention des collaborateurs ainsi que l'inclusion sont devenues des sujets majeurs pour les entreprises. Avec la crise sanitaire, les individus ont le désir d'avoir un travail qui ait du sens.

 E.S.B. : Quel est ton parcours et qu'est ce qui t'a amené à t'intéresser au sujet de la RSE ?

LdG : " Pour être tout à fait transparent je ne sais pas si je suis passionné par le sujet de la RSE; plutôt par celui de la justice sociale, de l’égalité des chances et des leviers qui peuvent contribuer à l’améliorer ! A l’Essec, je me suis engagé comme tuteur PQPM, ce qui a été une source d’inspiration importante. Par la suite, j’ai travaillé en recrutement aux Emirats Arabes, puis à San Francisco, avant de faire la rencontre en 2014 de mon rôle-model, le prix Nobel de la Paix et fondateur du micro-crédit: Muhammad Yunus, avec qui on a démarré ce qui était alors un projet utopique : Chance". 

E.S.B.: La RSE, concrètement dans ta vie?

LdG : " Chance! En France aujourd’hui, si tu fais partie des 25% des français aux salaires les moins élevés, alors il faudrait en moyenne 6 générations à ta descendance pour passer au-dessus du salaire médian dans la société. Alors que c’est 2 générations au Danemark. (Source OCDE 2018). Il n’y a donc statistiquement quasiment PAS de possibilité de mobilité sociale en France à ce jour. La mobilité sociale, nécessite la possibilité de mobilité professionnelle. Or l’équipe de Chance a déterminé que la mobilité professionnelle est entravée par 2 types de barrières : Une barrière interne : “Je ne sais pas quelle est ma place dans ce monde du travail, je ne connais que très peu d’options et je n’arrive pas à bien définir quelle devrait être ma prochaine étape professionnelle”Les barrières externes : “Si vous avez un parcours non linéaire et que vous n’avez pas fait exactement le même job que celui auquel vous postulez, alors avoir les compétences ne suffit pas pour être reçu en entretien d’embauche”. A cela vient s’ajouter toutes les discriminations illégales sur le genre, la religion, la couleur de peau, la sexualité, l’âge, etc. Chance c’est une communauté d’entraide de 15 000 personnes (dont des centaines d’Essec!) engagées pour permettre à chacun(e) - quel que soit son passé - de dépasser ses barrières, pour trouver sa place dans le monde professionnel, et donc dans la Société. Et cette communauté est sous-tendue par des méthodes d’orientation professionnelle, par exemple le format du Bilan de Compétences, dont Chance est désormais le leader en France avec 1 000 nouveaux talents chaque mois désormais."

E.S.B. : Comment définis-tu la RSE ? 

LdG : " A mon sens il en existe trois manières de faire de la RSE en fonction du type d'entreprise: "Impact native" pour celles dont la raison d'exister est de résoudre un problème environnemental ou social (ONG, Social BU), "Impact growth", dont l'opportunité de croissance se fait au service d’une cause déjà existante (souvent régalien: Santé, Éducation) , les autres qui contribuent en intégrant la dimension RSE au sein de leur activité primaire. Les modèles, l'objectif, la mesure de l’impact ne sont pas les mêmes.

E.S.B : Comment peut-elle être utile au business ? 

LdG: " Chaque jour on reçoit chez Chance jusqu’à 300 appels de jeunes, et moins jeunes, qui se demandent quel est le sens de la vie professionnelle. Cette tendance va croissante et va surement se généraliser. Les français ne choisissent plus leur job sur le prestige d’une marque et du salaire, mais réfléchissent au sens.On a défini chez Chance le travail par 4 piliers : 

Métier (activités au quotidien, motivation intrinsèque) | 

Finalité (en quoi mon organisation est utile, motivation extrinsèque) |

 Environnement de travail |

Impératifs de vie (financier, géographique, horaire). Un travail qui a du sens est un travail aligné avec ces 4 piliers. La RSE se décline dans chacun de ces 4 piliers: plus qu’un catalyseur, les applications sur ces 4 piliers d’une politique responsabilité SE active et différenciée va devenir un pré-requis pour attirer et fidéliser des talents.

E.S.B : Que voudrais-tu dire aux Alumni ESSEC du Club et autres ? 

LdG : "Prenez le temps de réfléchir méthodiquement à quelle est votre place, et quelle est votre role dans la Société et sur cette planète. Il y a beaucoup plus d’options pour vous que vous imaginez a priori. Et il n’y a pas qu’en s’appelant Greta qu’on peut trouver du sens et apporter sa pierre à l’édifice! Encore faut-il bien la déterminer. Et quand ce sera fait, si vous pouvez contribuer à aider les autres pour ce faire, c’est un beau cadeau que vous leur faites et une belle application de votre responsabilité sociale individuelle ! " 


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