IMHI 40 YEARS - 40 ALUMNI: Jean Louis Guilhamat (Promo 90)
07.26.2022
Nous avons récemment eu le plaisir d'échanger avec Jean-Louis Guilhamat (IMHI 90) sur son parcours et ses expériences:
AAIMHI:
Quel a été ton parcours professionnel après l’IMHI ?
Jean-Louis :
Après quelques mois comme directeur de la restauration pour l’ouverture de l’Aquaboulevard de Paris, j’ai ensuite rejoint une branche de la restauration du groupe Wagonlit incorporé aujourd’hui au groupe ELIOR.
En charge de la direction financière et du contrôle de gestion, j’ai mis en place un système de gestion opérationnel permettant une gestion en temps réels des stocks, ventes et ratios de performance…
Je suis resté dans ce groupe 5 ans, jusqu’en 1995. Puis je suis parti en Alsace pour prendre la direction générale du groupe des Hôtels & Restaurants Baumann comptant entre autres, la célèbre Maison Kammerzel de Strasbourg, et j’y suis resté 3 ans.
Mon retour à Paris était surtout motivé par des raisons familiales, car mon épouse Laurence Rabilloud (IMHI 89) était enceinte. A Paris, j’ai rejoint le groupe Andersen Consulting (Accenture aujourd’hui), et cela grâce à un ancien IMHI. Recruté pour participer à la mise en place du concept « virtual office », je suis finalement resté chez Accenture pendant 8 ans, comme Directeur des Operations et de l’Immobilier France.
J’ai ainsi découvert l’univers de l’Immobilier et j’ai décidé de retourner à l’ESSEC pour une formation de master en immobilier, et j’ai passé mon deuxième diplôme en 2007.
J’aurais pu continuer avec Accenture au niveau EMEA mais j’ai choisi d’intégrer le groupe CBRE, comme directeur du département « Corporate Solutions » en charge des grands comptes. CBRE avait plutôt un focus en France, mais très vite j'ai évolué au niveau international facilité par mon expérience en consulting.
En 2013, CBRE a connu quelques turbulences au niveau du « board » et deux membres du comité exécutif France ont décidé de quitter CBRE pour reprendre le groupe DTZ en pleine reconstruction. J’ai décidé de les accompagner en tant que directeur du pôle conseil qui combinait le consulting stratégique & financier, la transaction « corporate », le project management et le portfolio/property management avec une structure assez internationale. Puis DTZ a fusionné avec Cushman & Wakefield et j’ai été promu « International partner », avec les responsabilités sur le marché Europe et j’ai été ainsi rattaché au « P&L » de Londres.
Un nouveau périmètre avec des responsabilités internationales, des approches « multi-culturelles », des voyages réguliers en Europe, et la coordination du développement des grands comptes internationaux. Avec cette nouvelle fonction, je devenais membre du Board France et Europe.
En 2017, je décide de rejoindre le groupe Knight Frank en pleine restructuration, en tant que « Co-Directeur Agency » et membre du board France et Europe. Mais après quelques mois je me suis rendu compte que c’était une erreur de casting et j’ai quitté Knight Franck rapidement.
J’ai décidé à ce moment-là de créer ma propre structure.
AAIMHI :
Quels sont les raisons qui t’ont motivé de faire ce choix ?
Jean-Louis :
C’était le bon moment de me lancer en tant qu’indépendant et j’ai fondé Clear Estate France et après 2 ans, je viens de rejoindre en tant que directeur associé la foncière Atlantic-Reim, spécialisé en immobilier tertiaire & commerces.
Plusieurs raisons m’ont poussé à me lancer :
- Après 15 ans dans les grands groupes, j’avais l’impression d’arriver à la fin d’un cycle et j’étais en quête d’un nouveau défi !
- J’avais (et j’ai toujours) la conviction que les métiers de l’immobilier sont en pleine mutation et ont besoin de se « re-inventer » avec plus de transparence et d’indépendance, plus de technologies et un service plus personnalisé.
- Les structures indépendantes me semblent plus agiles et plus réactives face à ces nouveaux enjeux …
- Et peut-être le besoin de plus de liberté dans mes choix !
AAIMHI :
Nous avons cru comprendre que tu t’es aussi lancé dans le vin ?
Jean-Louis :
En effet, on n’oublie pas si facilement la partie hôtellerie et restauration de l’IMHI qui reste encore une passion ! En 2021, j’ai créé Emovin, une société qui commercialise du vin mais qui puise son originalité au travers d’un esprit de club privé pour les amateurs et passionnés de l’art de vivre autour du vin.
« Pas de chi-chi, ni de bla bla, juste la vérité de l’instant ».
Pour en savoir plus : www.emovin.fr
Avis aux amateurs … je vous promets un traitement de faveur pour les anciens IMHI/ESSEC
Je suis aussi actionnaire d’une start-up pionnière dans l’impression 3D et qui connait une forte expansion grâce à une technologie de pointe et des levées de fond successives : XtreeE.
AAIMHI :
Quel est le rôle des anciens d’IMHI pour toi ?
Jean-Louis :
J’ai toujours essayé de recruter des anciens IMHI. Par exemple, nous avons récemment parlé de Jérôme Bosc (ndlr : IMHI 05) qui a travaillé dans mes équipes pendant une dizaine d’années chez Accenture puis chez CBRE. Nous avions également plusieurs IMHI chez Accenture, en apprentissage.
Chez Cushman & Wakefield j’ai eu aussi l’occasion de recruter des IMHI. J’ai toujours eu un regard très attentif pour les diplômés IMHI et je les ai toujours intégrés dans mes équipes avec grand plaisir… et je n’ai jamais été déçu 😊 !
AAIMHI :
Si tu devais prodiguer un conseil aux jeunes qui veulent se lancer à leur compte, qu’est-ce que tu leur dirais ?
Jean-Louis :
D’abord, je préfère parler de retour d’expérience plutôt que de conseil.
- Je pense donc qu’il faut un soupçon d’insouciance, mais pas trop.
- Il ne faut surtout pas penser qu’on a trouvé l’idée que personne n’a eu. Il faut rester très humble. Et quand on a une idée il faut la tester et vérifier si le marché est réceptif et savoir s’entourer des bonnes personnes.
- Enfin, Il faut que le contexte familial le permette (concession sur le salaire … au moins au début ! concession sur les temps de loisirs et peut-être un peu la vie de famille)
Il y a des moments dans la vie et des tranches d’âge, qui sont plus simples que d’autres pour la création d’une entreprise.
A mon sens, une des erreurs à éviter est de se lancer tout seul ou tout du moins sans prendre l’avis d’autres personnes, il est important d’avoir un groupe autour de soi… pour bien gérer les périodes de doute.
Mais quand on se lance, les satisfactions sont infinies. L’excitation de « créer », l’interaction directe et immédiate avec le business, la satisfaction quand « ça marche » ….
Il y a une certaine adrénaline, un état d’esprit qu’on ne trouve pas dans les mêmes proportions dans les entreprises classiques.
Mais on ne se réveille pas entrepreneur, on a cela un petit peu en soi.
Une situation peut déclencher l’étincelle, mais à ce moment il faut savoir « raison gardée » et prendre le temps de la réflexion (… et l’incontournable « Business Plan »).
La chance frappe à toutes les portes, et il faut savoir l’entendre.
AAIMHI :
Est-ce que le réseau AAIMHI a pu t’aider dans ta carrière ?
Jean-Louis :
Le réseau ESSEC est très riche et il m’a personnellement beaucoup apporté puisque la majorité de mes postes ont été générés via le réseau. Par exemple, j’ai eu mon poste chez Accenture à la suite d’un dîner entre anciens.
Quand quelqu’un de l’IMHI me contacte, forcément j’écoute.
Il faut savoir alimenter son réseau, partager son expérience, je suis un fervent défenseur des réseaux d’anciens.
AAIMHI :
As-tu un mot pour la fin ?
Jean-Louis :
La formation IMHI est juste magnifique, il faut savoir profiter de chaque instant !
La valeur du diplôme ne dure que quelques années, puis il faut s’investir personnellement et rester curieux. Le diplôme est un formidable accélérateur, profitez au maximum de ce que ça peut vous amener et restez investi … pour vous et pour les autres !
La réputation de l’école passe aussi par « après l’école » !
AAIMHI:
Merci beaucoup Jean-Louis pour cet échange très enrichissant.
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