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Gérard Schoun (E77) : « Mon livre propose douze leviers pour une entreprise plus agile et résiliente »

Interviews

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05.19.2021

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Gérard Schoun (E77) publie Diriger après, vivre avec…, réflexion sur le rôle et les responsabilités du dirigeant dans la crise du COVID-19 – et dans son dépassement. 

ESSEC Alumni : Pouvez-vous nous présenter votre ouvrage ?

Gérard Schoun : Le titre évoque évidemment la pandémie. Au début, le confinement a plongé la France dans un état de sidération. Tout semblait figé dans un jour sans fin. Les dirigeants que je rencontrais s’interrogeaient : comment diriger après ce tsunami sanitaire, économique, social ? Mais petit à petit, le regard a changé. L’important devenait d’apprendre à vivre avec les séquelles de la crise et les conflagrations à venir. Car il y en aura d’autres. 

EA : Vous ajoutez en sous-titre : la loi Pacte, la révolution numérique, le réchauffement climatique, l’effondrement de la biodiversité, le coronavirus. Quel lien faites-vous entre ces différents éléments ?

G. Schoun : Bien avant la pandémie, un acronyme avait été inventé outre-Atlantique pour désigner le contexte socio-économique actuel : « VUCA » – volatilité, incertitude (uncertainty), complexité, ambiguïté. Le sous-titre évoque les principaux éléments qui, selon moi, nourrissent aujourd’hui ce quatuor.

EA : Selon vous, les entreprises et leurs dirigeants ont-ils une part de responsabilité dans l’avènement de la crise actuelle ?  

G. Schoun : Je me méfie des catéchistes qui aspirent à guider les dirigeants sur la bonne voie en les invitant à rompre avec leur passé de pécheurs. Les politiques, les économistes, les consommateurs, les citoyens, ont aussi leur part de responsabilité. Admettons simplement que la responsabilité augmente avec le pouvoir. 

EA : Votre ouvrage ne s’en achève pas moins sur un appel à plus de spiritualité, dans un chapitre consacré à la gouvernance… 

G. Schoun : La doctrine sociale chrétienne me semble, de ce point de vue, très actuelle en ce qu’elle prône d’une part la dignité de la personne, d’autre part la subsidiarité et la solidarité comme les deux pôles d’un même agir visant le bien commun.  

EA : Quelles autres idées proposez-vous pour parvenir à un changement de paradigme dans nos sociétés et économies ?

G. Schoun : L’ouvrage propose douze leviers que j’estime incontournables pour qu’un dirigeant puisse construire une entreprise plus agile et résiliente. Parmi ces leviers : créer du sens, interroger son modèle d’affaires, apprendre à apprendre, instiller de la qualité à tous les étages, accorder contributions et rétributions…

EA : Comment votre expérience professionnelle a-t-elle nourri votre réflexion ?

G. Schoun : La première partie de ma carrière a été marquée par l’international : Allemagne, États-Unis, Japon… On trouve la trace de ces expériences tout au long du livre – ainsi que de mon expertise en RSE. J’ai côtoyé Nicole Notat chez Vigeo puis cofondé plusieurs entreprises, toutes dédiées au développement de la RSE : Agence Lucie, Destination 26000, Compta Durable, RSE France. Aujourd’hui, je continue d’intervenir, en conseil et en audit, sur des problématiques de stratégie RSE, de communication extra-financière et d’achats responsables. Membre de l’IFA (Institut Français des Administrateurs) et administrateur de l’ADAE (Association des Dirigeants et Administrateurs d’Entreprises), je forme des administrateurs à la gouvernance et à la RSE. Et je préside un groupe de travail sur la raison d’être et la société à mission au sein de l’association Orée. 

EA : L’ouvrage est préfacé par Geoffroy Roux de Bézieux (E84). Quel regarde porte-t-il sur vos propositions ? 

G. Schoun : Laissons-lui la parole : « On ne compte plus aujourd’hui les livres qui analysent ce que sera ou devrait être ‘le monde d’après’ (…) Parmi tous ces ouvrages, celui de Gérard Schoun occupe indubitablement une place à part en ce qu’il propose de ‘refonder la légitimité de l’entreprise, d’interroger son éthique, de concevoir différemment sa création de valeur et de renforcer sa résilience’ (...) Ode à une responsabilité élargie de l’entreprise, désormais incontournable, l’ouvrage propose un éclairage stimulant à tout chef d’entreprise soucieux de rebondir après la crise sans précédent que nous venons de traverser. On n’y trouve aucune recette magique mais une analyse des fondamentaux du management, revisités à l’aune des nouveaux défis. L’auteur choisit de parier sur l’intelligence des dirigeants, leur capacité à allier humilité, courage, et hardiesse. Je suis convaincu que ce pari sera relevé. »

 

Propos recueillis par Louis Armengaud Wurmser (E10), responsable des contenus ESSEC Alumni 

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