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Ludovic de Gromard (E11) : « Chance vous aide à choisir le travail qui vous rendra heureux(se) »

Interviews

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06.08.2020

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ESSEC Alumni propose un parcours de coaching 100 % en ligne, en 3 mois, avec la plateforme Chance, fondée par Ludovic de Gromard (E11). Celui-ci vous en dit plus sur ce partenariat – et sur les résultats que vous pouvez en tirer. 

ESSEC Alumni : De quel constat est né Chance ?

Ludovic de Gromard : Je dînais avec un ami de l’ESSEC, qui me disait : « J’en ai marre de mon boulot, j’ai envie de changer. » Et puis 3 mois après, je le revoyais, et je lui demandais où il en était, s’il avait changé. Sa réponse : « Non toujours pas, mais je vais changer là, c’est décidé. » Et cela n’est jamais arrivé… Vous voyez de qui je parle ? Cet ami, vous en avez sûrement un comme ça, voire deux, et aussi bien, cet ami au fond, c’est un peu vous !

EA : Chance a pivoté plusieurs fois. Pourquoi ?

L. de Gromard : Au début, on plaçait les personnes qu’on accompagnait dans des entreprises partenaires, qui nous payaient des frais de chasse de tête. Ce business model nous permettait à la fois de proposer le service gratuitement à nos clients individuels et de faire un bon chiffre d’affaires – 1 million d’euros en 2017. Mais il induisait un biais, en nous incitant à orienter nos « talents » vers nos entreprises partenaires. Or on ne voulait pas devenir une boîte de recrutement comme les autres. On a donc décidé de repartir en phase de R&D, de réduire nos effectifs de 80 %, et de déménager le siège du Brésil en France. J’avoue que j’ai fait un burn-out par la même occasion… Mais le jeu en valait la chandelle : Chance a ainsi pu gagner un concours de startups organisé par Facebook en France et intégrer Station F pour développer son nouveau modèle.

EA : Aujourd’hui, quelle est l’offre de Chance ? 

L. de Gromard : Chance est un service de coaching digital pour choisir le travail qui vous rendra heureux(se). 100% en ligne, en 3 mois. Plus d’infos ici.

EA : Concrètement, un coaching 100 % en ligne, ça veut dire quoi ?

L. de Gromard : Après 5 ans de R&D et déjà 5 M € d'investissements, Chance est le pionnier de ce qu’on appelle la PsyTech, la psychologie propulsée par la technologie. Chaque étape du parcours Chance s’adapte à chaque individualité grâce à l’analyse en temps réel des données et des comportements. La PsyTech dessine un chemin propre à chacun, le conduisant à prendre une série de décisions informées au fil du parcours, pour déconstruire ce qui le bloquait, reconstruire le choix professionnel qui lui correspond le mieux, et faire aboutir son projet.

EA : Quels outils digitaux utilisez-vous ? 

L. de Gromard : Le parcours Chance est constitué de 24 heures d’autocoaching en ligne pour guider votre réflexion, développer votre connaissance de vous-même et vous mener à votre objectif, méthodiquement, à votre rythme, 2 heures par semaine. S’y ajoutent 6 séances de vidéo-coaching individuelles avec un coach professionnel choisi sur-mesure selon votre profil, pour travailler sur vos réelles envies, vos blocages et vous mettre en action, 2 heures par mois. Les 3 premières heures sont un essai gratuit, comprenant 30 minutes de vidéo-coaching sur le site de Chance. 

EA : Quelles sont les principales étapes du parcours Chance ? 

L. de Gromard : Vous commencez par 1 mois d’introspection pour identifier en profondeur vos aspirations profondes, vos compétences et vos contraintes personnelles. Ensuite, on utilise cette data algorithmiquement au démarrage de la phase 2 d’exploration pour vous recommander une liste de 40 pistes professionnelles alignées avec qui vous êtes. Vous les resserrez ensuite au regard de l'environnement de travail, de vos impératifs, et de la finalité à laquelle vous souhaitez contribuer. Vous aboutissez à une piste. Votre projet est de plus en plus net. Les deux dernières semaines consistent à re-tester et valider la solidité de votre choix final. Et c’est la fin des 3 mois. Chance vous accompagne même jusqu'à l'entrée dans votre nouveau travail !

EA : Tout au long de ces 3 mois, sur quels axes de réflexion travaillez-vous ?

L. de Gromard : Chez Chance, un travail est défini par 4 piliers : « Finalité + Métier + Environnement de travail + Impératifs personnels ». Les utilisateurs mènent une réflexion à la fois profonde et pragmatique sur l’ensemble de ces points, et cherchent à arriver à un choix aligné avec chacun d’eux – que cela passe par une reconversion complète, par un changement d’environnement et/ou de finalité, ou encore par une activité extra-professionnelle comblant des besoins d’équilibre et d’utilité.

EA : À qui le parcours Chance s’adresse-t-il ?

L. de Gromard : Nos clients sont pour la majeure partie des cadres supérieurs, diplômés de grandes écoles, en crise de la trentaine ou de la quarantaine. Ils se disent qu’ils ont bien suivi le parcours qu’on leur avait dicté comme de bons élèves, mais qu’il est maintenant temps de réfléchir à ce qui a du sens pour eux, et de poser méthodiquement tous les tenants et les aboutissants (notamment les contraintes financières) de leur futur choix professionnel. La méthode Chance les aide à aller de l’avant ! 

Nous avons en outre mis en place de nombreux partenariats – avec le ministère du Travail, avec Google.org, ou encore avec des ONGs comme Bayes Impact, Génération de McKinsey, Article 1…

EA : Pourquoi avoir développé une offre spéciale avec ESSEC Alumni ?

L. de Gromard : Des dizaines d’ESSECs ont déjà fait Chance, et c’est leur enthousiasme qui nous a donné envie de renforcer les liens avec la communauté en nouant un partenariat privilégié avec ESSEC Alumni. Par ailleurs notre équipe est constituée de 5 alumni – Marie Brassier (E09), directrice des programmes, Laurène Lengrand (E10), CFO, Anaïs Col (E13), directrice des partenariats sociaux, Adrien Bisson (E11), directeur des opérations, et moi-même ; il nous a donc paru tout naturel de mener cette opération !

EA : Quels résultats vos clients obtiennent-ils ? 

L. de Gromard : 8 000 personnes ont démarré Chance depuis le début de l'année, avec un doublement de l'activité depuis le début du confinement. Le taux de satisfaction actuel moyen est de 87 %, mais on dit toujours aux gens de tester par eux-mêmes notre essai gratuit pour voir ce qu’ils en pensent directement ! 

EA : Avez-vous des success stories à partager ? 

L. de Gromard : Elles sont nombreuses : le parcours Chance aide réellement les gens à déconstruire leurs blocages, à surmonter leurs peurs et à s’apercevoir qu’une vie professionnelle heureuse leur ouvrira un socle solide vers l’équilibre, le sens. Pas besoin de tout changer : la révolution n’est pas la destruction, au contraire ! On peut citer la reconversion réussie de Fredéric Jousset (E11), qui a trouvé l’équilibre en changeant d’environnement et de finalité dans son travail. Et on vous encourage à participer à notre Live Q&A sur le partenariat Chance – ESSEC Alumni le jeudi 11 juin à 14h, lors duquel Romain Vandamme (E09) témoignera de son propre parcours Chance. Inscriptions ici !

EA : Avec la crise du COVID, constatez-vous une augmentation de la demande ? 

L. de Gromard : Selon une étude de Monster, 55 % des Français pensent que la crise actuelle a eu des répercussions sur le sens qu’ils accordent à leur travail. Donc oui, de plus en plus de Français semblent avoir le courage de se poser les vraies questions et de « faire leur révolution » s’il le faut. 

EA : Ceci étant, ce mouvement semble enclenché depuis plusieurs années…

L. de Gromard : En effet, il existe une tendance de fond à se questionner davantage sur l'utilité et le sens de son travail, ainsi que sur son équilibre de vie. Après le graal des grandes banques et cabinets de conseil, puis la mode des startups, on a vu l’attrait des PMEs grimper en flèche, croisée avec la notion d'utilité, qu’elle soit sur la personne juste à côté de soi, sur la société, ou l’environnement. Je crois que la grande nouveauté, c’est la libération du diktat de l’entourage et de « ce qu’il est bien de faire ». On a de plus en plus le courage de faire ce qui est aligné avec qui l’on est. C’est plutôt une évolution positive de la société, non ?

EA : Dans ce contexte, les solutions de coaching se multiplient. Comment s’y retrouver ? 

L. de Gromard : On voit en effet apparaître beaucoup de solutions de coaching, mais peu utilisent des outils tech, et quand elles le font c’est le plus souvent à la marge. La grande spécificité de Chance est la PsyTech, qui en fait le seul pure player en ligne, où psychologie et technologie ont été pensées de manière imbriquée pour se renforcer l’une l’autre. 

EA : Vous êtes partenaire de Facebook et de Google en R&D. En quoi ces partenariats consistent-ils ?

L. de Gromard : Google.org, le bras philanthropique de Google, est le partenaire historique de Chance depuis ses premiers mois d’existence, techniquement et financièrement. Chance a en outre gagné le concours de startups de Facebook France en 2018, qui nous a incubés et accompagnés techniquement pendant 1 an. Chance est néanmoins indépendant de Google et de Facebook en matière de gouvernance, et ces partenariats n’impliquent en aucune façon des échanges de données. 

EA : Chance est une entreprise de l’économie sociale et solidaire. Comment cela se traduit-il dans vos activités et votre business model ?

L. de Gromard : Guidée par notre président d’honneur, le prix Nobel de la Paix Muhammad Yunus, la mission fondamentale de Chance s’inscrit dans la mouvance Tech for Good et – comme son nom l’indique – vise à améliorer l'égalité des chances et à accélérer la mobilité sociale, en partant du principe que l’engagement au travail est une condition nécessaire à la performance au travail, elle-même condition nécessaire à la mobilité sociale. 

Par ailleurs, les statuts de Chance stipulent qu’au moins 25 % de ses bénéficiaires annuels doivent avoir eu un dernier salaire inférieur ou égal 1400 € net par mois.

Enfin, Chance contribue à quatre des Objectifs de Développement Durable (SDGs) de l’ONU : 3 – Bien-être, 5 – Égalité entre les sexes, 8 – Travail décent, et 10 – Inégalités réduites. 

EA : Avez-vous pour ambition, comme d’autres startups de la tech, de « résoudre le problème du chômage » ? 

L. de Gromard : Si nous avons la prétention de construire le système d’orientation professionnelle le plus avancé au monde, et de le rendre accessible à tous, nous n’avons certainement pas celle de « résoudre le problème du chômage ». Celui-ci résulte de nombreux sous-problèmes et de dynamiques macro-économiques qui nous dépassent très largement. Ce que nous pouvons améliorer fortement, c’est l’engagement au travail, en faisant sauter par notre méthode les barrières internes, comme tous les biais et les barrières psychologiques, et les barrières externes, comme le recrutement uniquement sur une expérience professionnelle passée identique, par exemple.  

EA : Quels sont les objectifs de Chance pour les années à venir ? 

L. de Gromard : Passer la barre des 500 ESSECs qui ont fait Chance ?! Et que vous n’ayez plus d’amis qui vous répètent tous les 3 mois, toute leur vie, qu’ils en ont assez de leur boulot, sans jamais rien faire pour que ça change. 


Je découvre le parcours de coaching Chance – ESSEC Alumni


Propos recueillis par Louis Armengaud Wurmser (E10), responsable des contenus ESSEC Alumni

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