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Alexis Grardel (E13), podcasteur : « Il y a un pèlerin en chacun de nous »

Interviews

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10.28.2019

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Alexis Grardel (E13) est parti pour plusieurs mois à la rencontre des pèlerins contemporains aux États-Unis : fans d’Elvis, descendants des Sioux, anciens combattants… Une expérience qui va donner lieu à un podcast, Pèlerinages américains. Explications. 

ESSEC Alumni : Comment en êtes-vous venu à lancer le projet des Pèlerinages américains ? 

Alexis Grardel : Ce projet trouve ses racines dans mes études à l’ESSEC. Membre de la Chaire internationale de Marketing sportif de l’ESSEC, j’ai développé ma connaissance du comportement des fans et de leurs leviers d’engagement ; ce sont en quelque sorte les premiers « pèlerins » auxquels je me suis intéressé. J’ai en outre effectué un échange à Toronto, suivi d’un voyage en stop jusqu’à la Nouvelle Orléans avec mon camarade de promo Clément Pairot (E13) ; cette première traversée des États-Unis m’a donné le goût des voyages en Amérique du Nord.

EA : Que racontez-vous dans les Pèlerinages américains ?

A. Grardel : Je vais à la rencontre de gens qui font des pèlerinages sur les grands lieux de la culture et de l’histoire américaine – qu’ils partent à la recherche du bus d’Into the Wild en Alaska, qu’ils suivent les traces de Jimi Hendrix à Seattle, qu’ils se recueillent à Wounded Knee en mémoire du massacre des civils amérindiens ou qu’ils se rendent à Salt Lake City pour vivre leur foi mormone. Ces personnes font un voyage qui a du sens pour eux, qui vise à rendre un hommage ou, parfois, à opérer une transformation dans leur vie.

EA : Pourquoi avoir décidé de vous concentrer sur les États-Unis ?

A. Grardel : Je suis fasciné par la culture et l’histoire des États-Unis, et par son écho dans le monde entier. Quel pratiquant d’arts martiaux ne désire pas aller sur la tombe de Bruce Lee ? Quel amateur de rock n’a pas envie de se rendre sur la tombe d’Elvis à Memphis ? Ils sont 600 000 chaque année ! Je collecte leurs témoignages, ainsi que ceux des Afro-Américains qui célèbrent la mémoire de Martin Luther King et des pionniers des droits civiques à Selma, ou ceux des anciens combattants qui commémorent le Débarquement. Nous sommes tous concernés par ces sujets.

EA : À ce jour, quelle rencontre vous a le plus marqué ?

A. Grardel : Celle avec Alice, une Amérindienne qui me prend en stop à Wounded Knee, où reposent plus de 300 hommes, femmes et enfants sioux massacrés par la cavalerie américaine en 1890.

Alice m’invite dans son ranch, au sein de la réserve de Pine Ridge, l’endroit le plus pauvre des États-Unis, avec plus de 85 % de chômage. Elle me parle de l’association qu’elle a créée pour collecter des fonds en faveur de sa communauté, et elle me présente son fils, qui s’avère être champion du monde de bull riding rodéo. Pour toute la réserve, il est le symbole qu’il est possible de s’en sortir. Son objectif : « put the Oglala Sioux in the history books ».

Je me retrouve à passer 2 jours avec eux, à faire du taureau mécanique, des balades à cheval dans un décor paradisiaque et des rituels religieux amérindiens dans le noir complet, tout en discutant de la situation des Sioux et du scandale des réserves.

EA : Quelles sont les prochaines rencontres à votre programme ?

A. Grardel : Il y aura celles avec les pèlerins qui, comme moi, se rendront sur la tombe de Jack Kerouac pour les 50 ans de sa mort, dans le Massachussetts. Il y aura aussi celles avec les grands fans et collectionneurs du King à Graceland. Pour le reste, je me laisse surprendre.

EA : Imaginez-vous élargir votre concept à d’autres régions du monde ? 

A. Grardel : Ce projet n’est qu’un début. Les pèlerinages sont universels. Je suis convaincu qu’il y a un pèlerin qui sommeille en chacun de nous, rien qu’en France. Il n’y a qu’à regarder l’engouement actuel pour Jacques Chirac ou pour Johnny Hallyday… Je souhaiterais notamment couvrir des pays où les pèlerinages sont ancrés dans la culture, comme l’Inde, la Russie ou Israël. Le Royaume-Uni offre aussi de très bons sujets.

EA : Quel est votre business model ?

A. Grardel : Je suis en discussion avec plusieurs boîtes de production pour nouer un partenariat. Je leur apporte du contenu inédit, d’auteur, et une communauté qui me suit tout au long de mon voyage sur les réseaux sociaux. De leur côté, en plus d’acheter mon contenu, elles peuvent optimiser le montage et assurer la distribution.

EA : Comment les ESSEC peuvent-ils soutenir votre projet ?

A. Grardel : En me suivant sur mon compte Instagram, ou ma page Facebook. Plus ma communauté sera grande, plus j’aurai l’opportunité de continuer cette aventure ! Les ESSEC peuvent aussi me contacter directement s’ils souhaitent soutenir le projet financièrement : alexis@pelerinagesamericains.com.

EA : Quand pourrons-nous écouter votre podcast ?

A. Grardel : À partir de 2020, à mon retour en France !


En savoir plus :
http://pelerinagesamericains.com

Propos recueillis par Louis Armengaud Wurmser (E10), responsable des contenus ESSEC Alumni

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Image : Alexis Grardel (E13) et un fan de Jimi Hendrix en pèlerinage à Seattle

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