David Ringrave (E92), organisateur des re.start awards : « Nous voulons changer le regard de la société sur l’échec »
David Ringrave (E92) organise la première édition des re.start awards au Grand Rex à Paris le 20 septembre. Objectif : changer le regard sur l’échec. Alumni, venez nombreux à la remise de prix : vous bénéficiez d’un tarif préférentiel – et vous découvrirez de nombreux parcours inspirants !
ESSEC Alumni : Qu'est-ce qui vous a mené à lancer les re.start awards ?
David Ringrave : Comme le veut l’adage, plusieurs chemins mènent à Rome !
D’une part, j’ai rencontré beaucoup d’entrepreneurs lors de l’écriture du livre Réussites Françaises avec Rémi Raher, et le constat est le même pour beaucoup de créateurs d’entreprises : la route est rarement conforme à l’idée de départ… et le chemin vers la réussite est souvent parsemé d’embûches. Et si le frein pour entreprendre est parfois de trouver la bonne idée, c’est aussi et surtout la peur de l’échec. C’est pourquoi il nous a paru intéressant de mettre la focale sur le dépassement de l’échec.
D’autre part, j’ai fait mon coming-out d’entrepreneur assez tard (vers 33 ans), le temps de me défaire des schémas classiques qui encombraient mon cerveau, mais aussi par crainte de ne pas y arriver. D’ailleurs, mon premier projet, l’édition d’un beau livre de photos, a été un four commercial et financier ! Mais il a aussi été un succès personnel car j’en ai tiré de précieuses leçons. Cela m’a donné confiance en moi, et envie de relancer d’autres choses.
Enfin, étant mécène au sein d’Entreprendre & +, je soutiens et conseille des entrepreneurs sociaux au stade d’amorçage – donc je suis aussi animé par une envie d’être acteur social.
EA : Quelles sont les modalités des re.start awards ?
D. Ringrave : Il ne s’agit pas d’établir qui est tombé le plus ou s’est fait le plus mal, ni qui a rebondi le plus haut ou réussi le plus. D’ailleurs, la notion de réussite est quelque chose de très personnel et, comme nous l’illustrions dans Réussites Françaises, n’a pas uniquement une portée sociale ou patrimoniale. L’objectif des re.start awards est plutôt de mettre un coup de projecteur sur des héros du quotidien qui entreprennent, se plantent et se relèvent, afin de dédramatiser voire de positiver l’échec.
À vrai dire, la forme du concours est (un peu) un choix marketing. Je préfère le terme de distinction. Tous les 21 nominés sont à l’honneur avec la diffusion des vidéos de leurs témoignages sur Facebook. Il y a 7 catégories qui couvrent différents aspects de l’échec et du rebond : l’aventure industrielle, l’économie numérique, l’économie sociale et solidaire, le monde sportif, l’univers culturel, l’accident de la vie et l’échec scolaire. Pour chaque catégorie, après investigation, nous avons retenu 3 parcours de vie inspirants. Puis un jury composé de 8 personnalités publiques a choisi les 7 lauréats, avec une question simple : « quel parcours vous touche par sa force d’inspiration universelle et d’espoir ? »
La cérémonie de remise des prix aura lieu le 20 septembre au Grand Rex et proposera différentes animations : un concert de rock, un sketch de Gaspard Proust, un spectacle de danse… Mais au-delà de la récompense qui est symbolique, tous les participants sont très enthousiastes à l’idée de partager leur expérience.
EA : Quel est votre objectif en organisant cet événement ?
D. Ringrave : Nous voulons changer le regard de la société sur l’échec. Les mentalités évoluent certes, avec l’arrivée de la jeune génération, l’assimilation d’une culture anglo-saxonne où l’échec est valorisé, l’intérêt grandissant pour les start-up… Mais il reste à accompagner et amplifier ce mouvement. Cet événement apporte sa pierre.
EA : Concrètement, comment les re.start awards peuvent-ils contribuer à revaloriser l'échec, ou du moins à apprendre à le dépasser ?
D. Ringrave : Aux États-Unis, des conférences comme Failcon ou Fuck up Nights rencontrent facilement leur public : on y découvre de belles histoires et on y trouve une forme de catharsis, un effet « cheer up ». En France, il faut encore un ajustement culturel – mais cela rend d’autant plus nécessaire le fait d’offrir une tribune à ceux qui ont dépassé l’échec, pour que leur histoire puisse inspirer ceux qui en ont peur et donner de l’espoir à ceux qui le traversent. Quand on en parle publiquement et positivement, on crée les conditions d’une prise de conscience collective et de débat public. Le média, le format et la répétition sont importants pour faire passer un message… C’est pour cela qu’interviendront dans la soirée des intellectuels comme le philosophe Charles Pépin, des danseurs et des chanteurs, des entrepreneurs avec leur témoignage et leur ressenti pour finalement répéter le même message : on apprend de ses échecs, on rebondit et on transforme sa vie, généralement en mieux.
EA : Quelles suites comptez-vous donner à l’événement ?
D. Ringrave : De nombreuses associations travaillent au quotidien et sur le terrain pour aider les entrepreneurs qui se plantent ou les jeunes en situation d’échec scolaire, et bien d’autres œuvrent à faire bouger les choses. Nous sommes donc partenaires avec certaines organisations comme 60 000 rebonds, Second Souffle, Osons Ici et Maintenant, la Fondation Entreprendre, Le Projet Imagine… L’événement les met aussi à l’honneur, et devrait contribuer à doper leurs dons et le rayonnement de leurs actions. Par ailleurs, si la première cérémonie des re.start awards rencontre le succès, nous travaillerons dès le 21 septembre pour une édition suivante.
EA : D’autres ESSEC sont-ils impliqués dans les re.start awards ?
D. Ringrave : Bolewa Sabourin, un des nominés au parcours incroyable qui force le respect, porte un projet incubé à l’ESSEC. Par ailleurs, Philippe Rambaud (E76), président fondateur de 60 000 rebonds, et Olivier Lenoir (E98), fondateur d'Osons Ici et Maintenant, sont diplômés de l’ESSEC.
La préparation des re.start awards m’a d’ailleurs permis de constater que les écoles de commerce mènent à tout. Charles Pépin est un ancien HEC par exemple ! Je pense aussi à tous ceux qui s’engagent dans l’entrepreneuriat social, comme Matthieu Dardaillon, qui a créé Ticket for Change à sa sortie de l’ESCP, ou Félicie Goyet (E06), co-directrice d’Entreprendre & +.
EA : Comment les ESSEC peuvent-ils soutenir les re.start awards, ou y prendre part ?
D. Ringrave : Les ESSEC peuvent tout d’abord parler de l’événement autour d’eux. Nous communiquons sur la plupart des réseaux sociaux, il est donc facile de partager nos visuels et nos vidéos.
Par ailleurs, nous avons monté le projet très rapidement, donc beaucoup d’entreprises qui auraient aimé nous soutenir financièrement n’ont pas pu le faire car les budgets étaient bouclés pour l’année… Mais les sponsors, entreprises et mécènes sont les bienvenus pour l’édition 2019 des re.start awards !
Enfin, la cérémonie de remise des prix aura lieu le jeudi 20 septembre à 20 h au Grand Rex. La billetterie est ouverte – et nous proposons des tarifs (très) privilégiés aux diplômés et aux étudiants de l’ESSEC. Profitez-en !
Propos recueillis par Louis Armengaud Wurmser (E11), responsable des contenus ESSEC Alumni
En savoir plus :
www.restart-awards.com
Commentaires0
Veuillez vous connecter pour lire ou ajouter un commentaire
Articles suggérés