Inès Akpinar (E23) : « Partout, l'alimentation est altérée par la mondialisation »
Inès Akpinar (E23) a récemment réalisé un tour du monde des pratiques alimentaires. Objectif : comprendre les spécificités de chaque pays et anticiper leur influence sur le futur de la gastronomie.
ESSEC Alumni : Quels pays avez-vous visités ?
Inès Akpinar : J’ai visité six pays sur quatre continents. La Suède, parce que les pays nordiques remportent de plus en plus de compétitions culinaires et qu’on connaît encore peu cette cuisine qui s’exporte rarement. La Turquie, parce que le mélange des cultures parmi la population se traduit aussi dans la gastronomie locale, riche et diversifiée. La Thaïlande, parce qu’il s’agit du pays de l’Asie du Sud-Est le plus réputé pour son alimentation. La Corée du Sud, parce que ses traditions culinaires connaissent aujourd’hui une mondialisation accélérée. Le Mexique, parce que les liens entre la culture nationale et les pratiques alimentaires y sont très forts, notamment lors de la Fête des Morts. Et les États-Unis, parce que tout le monde dénigre leurs burgers et leurs fast-foods mais en même temps tout le monde ou presque en consomme.
EA : Comment avez-vous procédé pour mieux comprendre les pratiques alimentaires locales ?
I. Akpinar : J’ai collecté quelques informations avant mon départ mais je n’ai pas approfondi pour garder l’effet de surprise et ainsi pouvoir approcher l’exercice comme un rapport d’étonnement. Sur place, j’ai contacté divers professionnels via LinkedIn mais aussi échangé avec des habitants croisés lors d’événements « food » voire simplement dans la rue. Dans la continuité de cette démarche terrain, je me suis aussi rendue dans des exploitations, des supermarchés, des restaurants…
EA : Quels enseignements tirez-vous de cette expérience ?
I. Akpinar : Partout, la nourriture revêt une signification particulière, notamment symbolique. Pour autant, cette valeur est le plus souvent altérée par la mondialisation et le numérique qui tendent à lisser les différences et à générer des constances que j’ai retrouvées dans tous les pays que j’ai visités. Toutefois chaque destination conserve ses spécificités. Selon mon expérience, la Suède semble plus sensible à une nourriture saine, la Turquie parvient à concilier recettes généreuses et repas équilibrés par exemple en se contentant de fruits pour le dessert, la Thaïlande et la Corée consomment des quantités plus raisonnables et des portions plus petites, le Mexique et les États-Unis s’influencent mutuellement…
EA : Comment comptez-vous exploiter les informations collectées durant votre périple ?
I. Akpinar : Sur le plan professionnel, je m’oriente vers la restauration et je compte bien échanger avec des acteurs du secteur pour confronter mes observations à leur vision, car il est toujours fécond de mettre en perspective ses analyses. Et sur le plan personnel, je compte créer plein de recettes de cuisine fusion !
Propos recueillis par Louis Armengaud Wurmser (E10), responsable des contenus ESSEC Alumni
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