La Quatrième Roue du Carrosse fait le bilan : « Il y a un vivier ESSEC sur la côte Ouest ! »
Soutenus par la Fondation ESSEC et par ESSEC Alumni dans le cadre de l'adhésion à vie, les 3 étudiants de La Quatrième Roue du Carrosse ont parcouru la Côte ouest américaine en Rosalie pendant plusieurs mois. Objectif : rencontrer et interviewer les alumni de la région. Bilan de leur périple quelques semaines après leur retour en France.
ESSEC Alumni : Pouvez-vous nous résumer votre périple ?
Jean-Baptiste Martinon : Nous avons atterri à Seattle le 4 avril. De là, nous avons gagné successivement Portland, puis San Francisco, Los Angeles et enfin San Diego, en longeant le Pacifique et en passant par des lieux emblématiques comme le Grand Canyon, le parc national de Yosemite, la plage de Malibu ou encore Las Vegas. En tout, nous avons pédalé près de 4 mois, parcouru environ 2500 kilomètres et rencontré une trentaine de diplômés de l’ESSEC.
EA : Au terme de ce voyage, quel état des lieux du réseau ESSEC aux États-Unis dressez-vous ?
Thomas Noslier : Nous avons pu constater qu’il existe un véritable vivier ESSEC sur toute la côte Ouest. Naturellement, une grande majorité des alumni vit et travaille à San Francisco ou Los Angeles, mais nous avons aussi rencontré des camarades à Portland ou San Diego. Les profils varient beaucoup selon la zone géographique : à San Francisco, les diplômés se concentrent dans la tech (Criteo, Turo…) ; à Los Angeles, dans l’entertainment (Disney, Paramount…) ; à Portland, dans le sport (Nike, Adidas…) ; à Seattle, dans le digital (Amazon, Microsoft…). Une chose les rassemble cependant : le lien fort qui les lie avec l’école, les expériences qu’ils y ont vécues et les amitiés qu’ils y ont forgées. Certains sont toujours sur des boucles WhatsApp avec leurs colocataires de la « Rèze » !
EA : La marque ESSEC vous a-t-elle paru reconnue sur le territoire américain ?
Alexandre Malfoy : Ne nous mentons pas, l’ESSEC est loin d’être aussi connue qu’en France. Mais c’est surtout lié à la profusion des universités de renom sur la côte Ouest. Quand on a Berkeley ou Stanford, pourquoi chercher des talents dans d’autres viviers ? D’autant plus que recruter des étrangers implique d’obtenir des visas, ce qui n’est pas une mince affaire.
EA : Quels souvenirs vous ont-ils le plus marqués ?
J-B. Martinon : Difficile de choisir ! Parmi les meilleurs souvenirs, nous garderons toujours à l’esprit notre arrivée sur le Golden Gate en Rosalie, après un trajet de 3 semaines et 1300 km au milieu de la nature… Autre souvenir magique : la route au niveau de Big Sur en Californie, à flanc de falaise avec vue imprenable sur le soleil couchant. Exceptionnel !
T. Noslier : Côté rencontres, comment ne pas mentionner Victor et Evon chez qui nous avons logé à Dayton, dans l’Oregon ? Nous sommes arrivés chez ces retraités américains en tant qu’illustres inconnus, et nous sommes repartis le lendemain en nous faisant des adieux déchirants, après une soirée à leur raconter nos vies, nos cultures et nos parcours. Nous ne nous attendions pas à un accueil aussi chaleureux et généreux.
A. Malfoy : Une autre rencontre marquante a été celle de deux cyclistes canadiens très attachants, un père et sa fille, qui se sont arrêtés au moment où nous avions un problème technique pour vérifier si nous avions besoin d’aide. Nous nous sommes suivis pendant 48 heures, en nous retrouvant dans le même camping à la fin de chaque étape. L’occasion de refaire le monde tous ensemble autour d’un feu à la nuit tombée, après des journées de vélo éreintantes.
EA : Qu’avez-vous appris sur les États-Unis grâce à vos échanges avec les alumni ?
J-B. Martinon : Tous les expatriés que nous avons rencontrés ont souligné les différences entre les États-Unis et la France. D’abord des différences dans le travail au quotidien. Les Américains semblent davantage tournés vers l’action que vers la réflexion. Ils prennent des décisions rapides et leur donnent immédiatement des suites concrètes, là où les Européens prennent un plus long temps de réflexion. Les Français en particulier ont tendance à multiplier les réunions et les présentations pour s’assurer qu’ils font le bon choix, alors que les Américains, apparemment, ne s’embêtent pas trop à faire des études de marché ou des analyses en amont, ils préfèrent exécuter d’abord puis s’adapter en fonction du résultat. Sans dire qu’une approche est meilleure que l’autre, il faut bien reconnaître que cet état d’esprit insuffle beaucoup d’enthousiasme chez les porteurs de projets et libère les énergies de ceux qui souhaitent entreprendre.
T. Noslier : Nous avons aussi noté des différences dans les relations sociales. Les Américains sont très extravertis ; pas étonnant qu’ils soient réputés comme des communicants hors-pairs. En France, il serait assez mal vu d’interpeller un inconnu dans la rue pour lui parler. Aux États-Unis, nous étions sollicités partout où nous allions avec notre Rosalie, par des passants qui nous posaient plein de questions sur notre projet. Avec une limite toutefois : si l’approche est agréable, elle reste souvent superficielle. On dit que les Américains sont des pêches : le premier contact est très facile, mais on finit par se heurter à un noyau. Difficile de tisser de vrais liens d’amitié. Les Français, eux, ressemblent plutôt à la noix de coco. La coque est dure, mais une fois transpercée, l’eau coule à flots et est riche en apports…
A. Malfoy : Autre différence : les Américains ne séparent pas nettement leur vie professionnelle de leur vie personnelle. Ils peuvent traiter leurs e-mails le week-end, ou à l’inverse sortir du bureau pour surfer dans l’après-midi. Ce qui ne signifie pas qu’ils travaillent moins. Au contraire, ils se lèvent très tôt, vers 5 heures du matin, et arrivent au bureau vers 6 heures. En fait, ils vivent au rythme du soleil.
J-B. Martinon : Dernier point, les Américains ne gèrent pas leur carrière comme nous. Ils cultivent généralement plusieurs casquettes. Par exemple, vous pouvez être directeur commercial d’une entreprise du lundi au jeudi, freelance pour un coffee shop le vendredi et donner des cours de surf après le bureau deux fois par semaine. Même les expatriés que nous avons rencontrés s’inspirent de cette culture du « slash ». Vincent Marçais (E89), par exemple, occupe un poste haut placé en marketing chez Paramount à Los Angeles, tout en consacrant un jour par semaine à l’architecture d’intérieur. Et ils sont des dizaines comme ça !
EA : Vos aventures ont-elles été suivies comme vous l’espériez par la communauté ESSEC ?
T. Noslier : Oui, nous avons reçu beaucoup de soutien et bénéficié d’un grand nombre de relais. Cela a aussi été l’occasion de faire du réseau : des diplômés nous ont sollicités après nous avoir découverts sur les réseaux sociaux, et des étudiants sont entrés en contact avec des alumni que nous avions rencontrés après avoir visionné leur interview.
EA : Quelles suites imaginez-vous pour La Quatrième Roue du Carrosse ?
A. Malfoy : Nous espérons de tout cœur que cette initiative perdurera dans le temps, en évoluant dans la forme. L’idéal serait qu’un autre projet émerge, qui garderait les rencontres étudiants-diplômés en fil rouge, avec un moyen de transport et dans une zone géographique différents, pour continuer d’explorer et de faire vivre la communauté ESSEC dans le monde.
Alexandre Malfoy, Jean-Baptiste Martinon et Thomas Noslier sont en fin de cursus du programme Grande École de l’ESSEC.
Passionné de sport et de voyages, Alexandre Malfoy a notamment passé 2 mois au Vietnam pour une mission humanitaire avec l’association ESSEC Tuonglaï, puis 4 mois à New York pour un stage dans une start-up. Il vient d’achever un contrat d’apprentissage chez Décathlon, où il continue en CDI.
Comme Alexandre, Jean-Baptiste Martinon termine l’ESSEC cet été et est parti deux mois au Vietnam avec Tuonglaï en fin de 1ère année. Intéressé par l’hôtellerie-restauration, il a effectué un stage dans la chaîne hôtelière Sandals en Jamaïque, puis un apprentissage à la Compagnie de Phalsbourg au sein de l’équipe hôtellerie. Parallèlement, il a monté avec quelques amis une association autour du monde du Solex. Sportif, il essaie de relever un défi physique par an.
homas Noslier a effectué trois stages, le premier en conseil financier, le second en fonds de capital-investissement et le dernier chez Lazada à Singapour pendant 6 mois. Sportif passionné, il a effectué son collège et son lycée en section sportive et se dédie désormais à la voile, au VTT et à la randonnée.
Depuis la rentrée 2017, les étudiants deviennent adhérents à vie d’ESSEC Alumni dès leur scolarité. Ils versent un forfait unique inclus à leurs frais de scolarité, et bénéficient des services de l’association et d’un accès au réseau des diplômés pendant leur cursus puis tout au long de leur parcours professionnel. Un système qui rapproche les jeunes générations d’ESSEC Alumni et qui renforce le continuum entre élèves et diplômés de l’ESSEC.
Dans ce cadre, ESSEC Alumni a décidé de soutenir chaque année un projet étudiant, sélectionné après une séance de pitch selon les critères suivants :
1. La pertinence et la cohérence de la présence d'ESSEC Alumni dans le projet
2. Le recours à des outils de communication concrets, quantifiables et exploitables par ESSEC Alumni
3. L’adéquation du projet avec les valeurs clés d’ESSEC Alumni : esprit pionnier, excellence, diversité, humanisme
4. Si possible, la mise en pratique d’une démarche réseau dans le cadre du projet
À la clé : une dotation de 4000 €, un accompagnement opérationnel et un soutien de communication.
En savoir plus :
www.laquatriemeroueducarrosse.com
Illustration : Jean-Baptiste Martinon, Thomas Noslier et Alexandre Malfoy (étudiants)
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