Les étudiants ESSEC s’engagent pour le respect d’autrui
La mobilisation continue à l’ESSEC contre les comportements et propos sexistes, racistes et homophobes. Et le mouvement ne vient pas seulement de l’administration de l’école ; les étudiants eux-mêmes jouent un rôle moteur dans le changement.
Pierre Burtin (E21), membre du BDE 2019-2020 de la Grande École, l’assure : « Les mentalités évoluent sur le campus, qu’il s’agisse de sexisme ordinaire, de harcèlement sexuel lors des fêtes, de racisme, d’homophobie ou de toute autre atteinte au respect d’autrui. Les étudiants s’approprient le sujet, et proposent eux-mêmes des solutions. »
Il cite notamment les actions menées par son BDE : « Nous avons par exemple noué un partenariat avec Consentis pour lutter contre le harcèlement lors de nos grands événements comme la Nuit de l’ESSEC. »
Et pas de risque que la dynamique soit brisée par le renouvellement annuel des équipes : les responsables effectuent un reporting précis des mesures engagées dans l’année, sur lequel leurs successeurs peuvent capitaliser.
Le BDE n’est pas seul sur le front : d’autres associations se mobilisent (voir encadrés), incitées par l’école. « Chaque année, les présidents d’associations signent la Charte Respect d’autrui, se voient rappeler leur responsabilité juridique et suivent une formation dédiée avec les membres de leurs bureaux. »
L’ESSEC veut ainsi que les étudiants, sensibilisés dès leur arrivée puis en cours, participent activement à la dynamique de changement. Hakim Fekih (E21), qui a contribué à initier et réaliser des sondages visant à connaître le ressenti des étudiants sur les questions de sexisme, racisme et autres discriminations sur le campus, salue la méthode : « Il est bon que les critiques ne viennent pas seulement ‘d’en haut’, mais aussi des étudiants eux-mêmes. Cela donne beaucoup plus de légitimité au discours. »
Pierre Burtin abonde en son sens : « Je crois en un équilibre entre l’intervention de l’administration et la mobilisation des étudiants pour faire avancer la cause. Il reste bien des choses à faire, mais nous sommes sur une lancée positive. »
He for She : Contre le sexisme, l’activisme
He for She est une antenne d’ONU Femmes qui lutte contre le sexisme sur le campus. Sa vice-présidente Valentine Jacob-Xaé (E23) explique : « Le problème reste d’actualité, notamment en soirée, où un nombre encore important de filles, mais aussi certains garçons, subissent des comportements déplacés voire agressifs. »
Pour y remédier, l’association a mis en place un système de « Party Angels » dans les soirées du Global BBA, en partenariat avec leur BDE : « Deux membres de He for She circulent parmi les étudiants pour s’assurer que chacun profite de la fête tout en respectant les autres. On a pris le parti de ne pas intervenir, car ce n’est pas notre rôle, mais plutôt de proposer notre aide aux personnes qui se sentent menacées par certaines attitudes. » Objectif : étendre ce dispositif aux soirées de la Grande École.
Cependant l’association n’intervient pas qu’en milieu festif. « Nous assurons la fonction de référente au sein de la Commission Égalité Femmes-Hommes mise en place par l’école, nous participons à l’organisation des Gender Equality Days, et nous organisons divers événements et conférences de sensibilisation. »
Unite : Les sexualités dans toute leur diversité
Unite, l’association LGBTQ+ de l’ESSEC, propose à la fois « un espace sécurisé où l’on peut échanger librement sur sa sexualité ou son identité de genre, sans crainte d’être jugé » et « des événements ouverts à tous, pour promouvoir la diversité et l’inclusion sur le campus. » L’équipe vient notamment de lancer un cycle de conférences donnant la parole à des personnalités LGBTQ+. Première invitée : Marie Cau, première femme transgenre élue maire en France.
Melt ESSEC : Intégration internationale
Melt ESSEC vise à faciliter l’intégration des étudiants internationaux sur le campus. Dîners cosmopolites, sorties festives et culturelles, voyages à la découverte de la France… L’association multiplie les événements pour à la fois permettre aux étudiants internationaux d’échapper à l’isolement, et inciter les étudiants français, souvent habitués à rester entre eux, à aller à leur rencontre. Édouard Léty (E22) voudrait aller plus loin en mettant en place un ‘buddy system’ : « On associerait un ‘buddy’ français à un étudiant international, et on compterait sur le buddy pour initier le nouveau venu au fonctionnement et aux valeurs de l’école et de la France. »
Raid ESSEC : La course pour tous
Raid ESSEC a créé un poste de responsable RSE pour développer des courses sportives plus inclusives. Sa mission, comme la détaille Eugénie Gros (E22) : « rendre nos événements plus respectueux pour l’environnement et accessibles aux personnes en situation de handicap. »
L’association a ainsi noué un partenariat avec Dunes d’espoir pour accueillir des enfants en situation de handicap physique grâce à des joëlettes, fauteuils spécialement conçus pour la course, et portés par des athlètes valides. Prochain projet : « trouver des VTT en tandem pour permettre à des sportifs aveugles de participer. »
Bon cours bon genre
Souvenez-vous : pendant le premier confinement, le BDE lançait le « Digital Campus Life », initiative donnant la possibilité aux étudiants d’animer des conférences en ligne sur des sujets qui les intéressaient. Clara Lefèvre (E21), titulaire d’un Master 2 d’Histoire à l’Université Paris Sorbonne, a saisi cette occasion pour proposer un cours d’histoire du genre. « L’idée était de prendre du recul sur une des préoccupations majeures de notre temps, en donnant des éléments de contexte. J’ai ainsi proposé de lire des lettres de pères de famille du XIXème siècle se confiant sur leur paternité, dont le contenu détonne par rapport à l’image très viriliste que nous avons des hommes de cette époque. »
Le poids des mots, le choc des images
En coordination avec l’école, les associations He for She, Melt ESSECet Unite ont lancé pour la rentrée 2020 une campagne d’affichage pour promouvoir la Charte Respect d’autrui. Parmi les slogans : « La lessive est la seule chose qui doit être séparée par couleur » ou encore « Ta pression, personne n’a à la subir » (jeu de mot avec les demis de bière). Efficace !
En savoir plus :
http://gender.vivianedebeaufort.fr/category/egalite-femmes-hommes-a-lessec/
Propos recueillis par Viviane de Beaufort, référente à l’ESSEC pour le respect d’autrui, et Louis Armengaud Wurmser (E10), responsable des contenus ESSEC Alumni
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Image : © AdobeStock
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