Metalab : l'ESSEC à la pointe de l'IA et de la data
Connaissez-vous le Metalab de l'ESSEC ? Ce centre d’expertise et d’influence vise à positionner l'école au premier rang européen de la recherche et de l'enseignement sur la data et l’intelligence artificielle, ainsi que du débat public sur l'impact de ces technologies pour l'entreprise et la société. Explications de Julien Malaurent (M09 & PHD 12), Guillaume Chevillon et Benoît Bergeret, respectivement co-directeurs académique et directeur exécutif.
ESSEC Alumni : Pourquoi l’ESSEC a-t-elle décidé de créer le Metalab ?
Julien Malaurent : L’ESSEC a pris la décision d’intégrer la data, l’intelligence artificielle et les technologies disruptives parmi les 3 piliers de sa stratégie RISE compte tenu de leur développement rapide et de leur importance croissante au sein des organisations, ainsi que des bouleversements qui en résultent en termes de stratégie, de gouvernance, voire de modèle économique.
Guillaume Chevillon : Le Metalab répond à cette ambition en concentrant l’expertise de l’ESSEC sur ces sujets et en la diffusant, tant au sein de l’école, pour irriguer l’enseignement et la recherche, que dans la société, pour influencer le débat public.
Benoît Bergeret : Objectif à terme : contribuer à former les futurs cadres et dirigeants d’entreprises à l'utilisation des technologies numériques de rupture basées sur les données (science des données et intelligence artificielle, apprentissage automatique et technologies génératives, réalité virtuelle et augmentée, gouvernance distribuée, « smart contracts »…) et les préparer à répondre aux problématiques managériales, sociétales, éthiques et économiques que celles-ci amènent.
EA : Dans cette optique, quels sont les axes d’action du Metalab ?
J. Malaurent : Premier axe : l’intégration de la data et de l’intelligence artificielle dans les programmes de l’ESSEC, avec la création de modules et de cours dédiés pour l’ensemble de la communauté étudiante, l’organisation de séminaires et la mise en place de formations spécialisées comme le Master Data Sciences & Business Analytics ou le Bachelor of Science in AI, Data & Management Sciences, l’un et l’autre en partenariat avec CentraleSupélec.
G. Chevillon : Deuxième axe : le soutien à la recherche avec le développement et le financement des travaux de nos professeurs via la mise en relation avec des partenaires industriels, la diffusion de ces travaux au-delà de la communauté scientifique et la mise en place d’une plateforme d’expérimentation à l’état de l’art (PLEXIA) pour les projets de machine learning nécessitant d’importantes ressources en calcul.
B. Bergeret : Troisième axe : porter une voix originale, argumentée et légitime, dans une conversation publique encore souvent trop technique sur ces sujets, avec le développement de partenariats stratégiques, l’organisation de conférences et de séminaires thématiques, et la contribution à des travaux et rapports des pouvoirs publics et d’organisations comme le CNNum (Conseil national du numérique) ou l’OCDE.
EA : De quelles ressources le Metalab dispose-t-il ?
J. Malaurent : Le Metalab est doté d’un budget de fonctionnement annuel qui mêle autofinancement et co-financements externes. Il disposera en outre d’un espace dédié au sein de la Research Green Tower, l’un des nouveaux bâtiments qui viendront agrandir le campus de Cergy fin 2023. Ce lieu moderne bénéficiera d’équipements et de ressources matérielles complémentaires pour organiser des séminaires et ateliers à destination des différents acteurs de l’école et de nos partenaires externes.
EA : Quelles actions le Metalab a-t-il menées depuis sa création ?
G. Chevillon : Le Metalab a d’abord joué un rôle d’animation de communauté, avec notamment la création de la Guilde de l’IA, qui regroupe des professeurs et chercheurs de l’ESSEC échangeant régulièrement et partageant leurs travaux académiques et expériences pédagogiques, ainsi que le lancement du think tank IDEAS, qui rassemble une quarantaine d’étudiants publiant des articles sur la blockchain, l’impact environnemental de l’utilisation de la donnée, l’avenir du travail, ou encore l’impact de l’intelligence artificielle sur la créativité.
B. Bergeret : Nous organisons également de nombreux événements, séminaires et ateliers, parfois en partenariat avec nos partenaires industriels, comme récemment une session à destination du staff sur l’utilisation de ChatGPT, une formation pratique au métavers pour le comité exécutif étendu de l’ESSEC, ou encore une conférence intitulée « Intelligence artificielle : un appel aux politiques et à la société civile pour définir un espace de conscience démocratique ».
J. Malaurent : Les professeurs impliqués dans le Metalab ont en outre développé des contenus pédagogiques pour divers programmes de l’école, comme le SPOC « Artificial Intelligence for Business », », le track « Business Analytics Methods », le module de l’ESSEC Executive Education « Maîtriser les modèles économiques numériques ou encore des cours et interventions auprès de la chaire Accenture Strategy Business Analytics, de la chaire Digital Disruption, de la chaire Média et digital ou encore de la chaire Stratégie et gouvernance de l’information. À cette offre s’ajoute le lancement récent d’ESSEC Online, campus numérique augmenté et espace d’apprentissage immersif qui accroît l’expérience des apprenants via des contenus digitaux et du peer-learning.
EA : Quelles autres initiatives le Metalab a-t-il porté au-delà de l’ESSEC ?
G. Chevillon : Sur le plan financier, nous avons noué des partenariats avec des acteurs de la tech et des entreprises pour lesquelles l’utilisation de la donnée revêt une importance significative – notamment onepoint autour de la thématique « Éthique de l’intelligence artificielle » et répondu à divers appels à manifestation d’intérêt (AMI) publics sur des sujets comme la cybersécurité et l'augmentation de l’offre de formation aux métiers de l’intelligence artificielle.
B. Bergeret : Nous avons contribué à la production et à la rédaction de nombreux contenus : un livre blanc sur les enjeux liés à l’adoption de l’intelligence artificielle dans les PME et ETI françaises en partenariat avec l’AmCham ; un rapport dans le cadre de la mission exploratoire sur le développement des métavers commanditée par le ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance, le ministère de la Culture et le secrétariat d’État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques ; une étude avec Kantar Public France et la French Tech Corporate Community sur le futur des métiers de la data vu par les grands groupes français ; une étude comparative sur l’adoption de l’intelligence artificielle par les entreprises et la transformation des métiers avec l’OCDE ; un « Position Paper » avec le Hub France IA sur l’AI Act, règlement qui sera prochainement adopté par l’Union européenne en matière d'encadrement des systèmes d’intelligence artificielle ; sans oublier de nombreux articles dans Le Monde des Grandes Écoles, L’Opinion, L’ADN, etc.
J. Malaurent : Enfin, nous nous sommes aussi engagés dans différents projets multipartenariaux en réponse à des appels à projets nationaux. Citons par exemple le projet REFCO-IA, piloté par l'association Hub France IA et financé par le gouvernement, qui vise à établir un référentiel détaillé des compétences dont les entreprises françaises ont besoin en data et en intelligence artificielle.
EA : Quel a été l’impact de toutes ces actions ?
G. Chevillon : Le SPOC « AI for business » a déjà permis de former 800 étudiants en 2022-2023 et sera étendu à l'ensemble des programmes dès l'année suivante, pour toucher plus de 2 000 personnes par an. Le Master Data Sciences & Business Analytics accueille 180 étudiants en moyenne chaque année et se classe premier en Europe et troisième mondial en moyenne ces 4 dernières années selon le classement QS – une excellence confirmée par le lancement prochain d’un double diplôme avec Columbia. Le Bachelor of Science in AI, Data & Management Sciences accueillera quant à lui entre 40 et 50 étudiants par an dès la rentrée 2023.
EA : Le Metalab a-t-il des équivalents dans d’autres établissements d’enseignement supérieur – en France ou à l’international ?
B. Bergeret : De nombreux instituts se sont créés dans le domaine en France, notamment grâce aux financements publics ; on pense à l’Institut DATAIA de Paris-Saclay ou à l’IDEX de l’Université Côte d’Azur. Le Metalab peut également être rapproché, à certains égards, de Stanford HAI (Human-centered Artificial Intelligence) ou de l’Alliance for Inclusive Artificial Intelligence (AIAI) de UC Berkeley - Haas School of Business. Bien entendu, toute structure de ce type a ses spécificités et évolue dans un environnement qui lui est propre.
EA : Comment l’ESSEC est-elle positionnée dans l’écosystème de l’intelligence artificielle, de la data et des nouvelles technologies ?
J. Malaurent : D’autres écoles de management françaises ont intégré ces thématiques dans leur offre de formation, comme SKEMA et son « AI School for Business ». De manière générale, ces programmes connaissent une forte expansion actuellement. L’ESSEC est cependant la seule en Europe à avoir développé une expertise aussi large, grâce notamment au recrutement de professeurs provenant des meilleures universités (Harvard, Oxford…) et des meilleurs centres de recherche (Riken à Tokyo…), publiant dans les meilleurs revues et intervenant lors des conférences les plus prestigieuses.
EA : Associez-vous les diplômés de l’ESSEC à vos activités ?
G. Chevillon : De nombreux diplômés de l’ESSEC interviennent dans nos programmes, pour des masterclasses, des tables rondes ou des enseignements plus poussés. Mais nous sommes ouverts à d’autres formes de collaborations. Par exemple, nous aimerions inviter des experts ESSEC lors de conférences et d’autres événements publics que nous organisons, ou relayer les contenus qu’ils réalisent auprès de nos parties prenantes. Et nous serions preneurs d’aide et de mises en relation pour des partenariats avec des acteurs du secteur.
B. Bergeret : À noter, le think tank IDEAS développe actuellement une série de podcasts avec l’association Tech ESSEC. Les étudiants seraient ravis d’interviewer des diplômés dans ce cadre.
J. Malaurent : N’hésitez pas à contacter Déborah Guidez (guidez@essec.edu). Elle vous mettra en relation avec l’un des membres de l’équipe en fonction de votre demande ou proposition !
En savoir plus :
metalab.essec.edu
Propos recueillis par Louis Armengaud Wurmser (E10), responsable des contenus ESSEC Alumni
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Image : © AdobeStock
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