Retour aux actualités
Article suivant
Article précédent

Reflets Mag #139 | Georgina Grenon : « On ne peut plus organiser les Jeux Olympiques comme avant »

Interviews

-

31/08/2021

Dans Reflets Mag #139Georgina Grenon, directrice excellence environnementale de Paris 2024 et titulaire de l’Advanced Certificate Women Be Board Ready de l’ESSEC Executive Education, explique comment elle prépare les premiers Jeux à contribution positive pour le climat. On vous met un extrait de l’article en accès libre… abonnez-vous pour lire le reste du numéro !

Reflets Magazine : Quelles sont vos missions ?

Georgina Grenon : On ne peut plus organiser les Jeux comme avant. Il faut que l’on puisse concilier le sport, la fête, l’émotion avec la maîtrise de notre impact. D’où notre rôle au département excellence environnementale : accompagner les directions de Paris 2024 ainsi que tous les partenaires institutionnels, privés et sportifs de l’événement pour atteindre tous ensemble les objectifs fixés en matière de durabilité et de responsabilité.

RM : Quels principaux chantiers avez-vous engagés jusqu’ici ?

G. Grenon : Nous avons commencé par définir des méthodes claires et ambitieuses pour atteindre nos objectifs. Si on veut réduire son impact climatique et environnemental, il faut d’abord le comprendre et l’anticiper pour ensuite identifier les leviers qui permettent de le maîtriser. Cela peut avoir l’air simple mais cela implique de changer en profondeur la manière de travailler et de planifier un événement. Nous avons donc défini des stratégies innovantes autour de plusieurs sujets comme la biodiversité, le carbone ou encore l’économie circulaire, puis avons lancé différents chantiers d’application opérationnelle. Parmi nos premières actions : l’élaboration et la mise en place d’une stratégie responsable des achats. 

RM : En quoi cette stratégie consiste-t-elle ? 

G. Grenon : Nous incitons les entreprises avec lesquelles nous nouons des marchés à s’engager sur 5 axes : économie circulaire, carbone et environnement, innovation sociale, handicap, et création de valeur sur les territoires. Nous envoyons ainsi un signal fort : chacun doit prendre ses responsabilités, de surcroît dans le cadre de l’organisation du plus grand événement sportif du monde. Évidemment, cette stratégie s’adapte au cas par cas ; en fonction de la maturité des marchés sur les enjeux de durabilité, nous travaillons avec les prestataires et partenaires pour trouver des solutions. 

RM : Vous avez également déployé un plan de management carbone particulièrement ambitieux…

G. Grenon : Nous avons pris l’engagement d’organiser les premiers Jeux alignés avec l’Accord de Paris. Concrètement, cela implique de diviser par deux les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux dernières éditions des Jeux d'été. Dans cette optique, nous avons fait des choix forts dès la phase de candidature, comme de construire notre projet autour d’infrastructures existantes ou temporaires à 95 %. Ensuite, nous avons défini « une empreinte carbone cible » dès la phase de préparation, en intégrant le carbone à la décision, contrairement à un « bilan carbone » réalisé ex-post. Avant de valider un marché ou de prendre une décision, nous étudions son impact climatique, ce qui constitue un véritable changement des mentalités. 

RM : Quelles actions supplémentaires comptez-vous mener sur ce front ? 

G. Grenon : Tous les sites des Jeux seront alimentés par une électricité 100 % renouvelable et générée en France grâce à notre partenaire domestique EDF. Nous prévoyons en outre des transports propres pour les déplacements de la famille olympique et paralympique, des constructions bas carbone, la seconde vie des matériaux intégrée dès la phase de marché, une restauration bas carbone et durable… Et pour toutes les émissions qui n’auront pas pu être évitées ou réduites, nous allons compenser au-delà des 100 %, sur un large périmètre incluant jusqu’au transport des spectateurs. Les projets de compensation soutenus répondront en outre aux meilleurs standards internationaux et apporteront des co-bénéfices sociaux et environnementaux. Nous irons même encore plus loin en soutenant des initiatives en France et en travaillant avec toutes nos parties prenantes pour contribuer à leur développement.

RM : Comment le siège de Paris 2024 en Seine Saint Denis, Pulse, reflète-t-il vos ambitions sociales et environnementales? 

G. Grenon : Sur les 15 marchés que nous avons passé pour le siège, 55 % sont issus de l’économie sociale et solidaire et 35 % sont portés des TPE/PME. La structure du bâtiment qui nous accueille constituée d’un mix bois et béton labellisé construction bas carbone. Il est approvisionné en énergie 100 % renouvelable et française, dont une partie produite par des panneaux en toiture et le reste fournie par notre partenaire EDF. Nous avons également travaillé sur la manière dont les collaborateurs vivront le lieu : le restaurant propose une offre bas carbone et végétalisée avec une option végétarienne quotidienne au minimum et 20 % de produits locaux et produits à moins de 200 km. Nous évitons en outre le gaspillage alimentaire en redistribuant les invendus et en collectant les déchets organiques pour de la méthanisation. Dans les étages, des fontaines et de la vaisselle en dur permettent de supprimer le plastique à usage unique. On pourrait multiplier les exemples : collecte d’eau de pluie, utilisation de moquettes issues du réemploi, potager sur le toit, parkings à vélo sécurisés pour encourager les mobilités douces…  

RM : Les futures infrastructures olympiques répondront-elles au même niveau d’exigence ?

G. Grenon : Rappelons que Paris 2024 a fait le choix de la sobriété sur ce plan : seuls deux sites seront construits pour les besoins des Jeux – et ils répondront aussi aux besoins de la Seine-Saint-Denis qui les accueille. Le Village olympique et paralympique deviendra ainsi un quartier durable et accessible pour les habitants du département, tandis que le Centre aquatique permettra à ces derniers de bénéficier d’un nouvel équipement sportif. 

RM : Vous souhaitez également appliquer les principes de l’économie circulaire dans l’organisation de Paris 2024. Comment ? 

G. Grenon : […]

 

Propos recueillis par Louis Armengaud Wurmser (E10), responsable des contenus ESSEC Alumni

Paru dans le dossier spécial JO de Reflets Mag #139. Pour voir un aperçu du numéro, cliquer ici. Pour recevoir les prochains numéros, cliquer ici.

J'aime
1634 vues Visites
Partager sur

Commentaires0

Vous n'avez pas les droits pour lire ou ajouter un commentaire.

Articles suggérés

Interviews

Bruno Patino (E90) : « Sans accès à une information fiable, notre démocratie est malmenée »

photo de profil d'un membre

Louis ARMENGAUD WURMSER

03 octobre

Interviews

Didier Pourquery (E77) : « Nous donnons les clés pour choisir les bonnes sources d’information »

photo de profil d'un membre

Louis ARMENGAUD WURMSER

03 octobre

Interviews

Jamal Ouazzani (E14) : « Je propose une révolution de l’amour »

photo de profil d'un membre

Louis ARMENGAUD WURMSER

16 septembre