Retour aux actualités
Article suivant
Article précédent

Vanessa Barros (E93) : « Un bon manager international doit détecter les valeurs culturelles propres à chacun »

Interviews

-

07/10/2020

Vanessa Barros (E93) vient de publier Ne Touchez pas à mon professionnalisme !, guide pratique de gestion des relations interculturelles dans l’entreprise et au-delà, disponible en anglais et en français. Une lecture précieuse pour tout cadre soucieux de réussir à l’international.

ESSEC Alumni : Votre propos se nourrit-il de votre propre expérience ? 

Vanessa Barros : Absolument. J’ai géré pendant 20 ans des équipes multiculturelles pour des clients du monde entier et j’ai vécu sur les quatre continents. Le livre se nourrit aussi et surtout des témoignages recueillis lors des 200 interviews que j’ai réalisées auprès de cadres supérieurs internationaux, de 66 nationalités différentes, couvrant plus de 20 secteurs d’activités.

EA : Quelles évolutions récentes avez-vous constatées dans le domaine du management interculturel ? 

V. Barros : Le cadre international d’aujourd’hui s’est fortement « globalisé » et ressemble peu aux stéréotypes de son pays d’origine. Les préférences culturelles restent avant tout individuelles. La véritable nouveauté réside dans la nécessité de dépasser les stéréotypes afin de permettre aux individus de détecter les valeurs culturelles propres à chacun lorsqu’elles se manifestent pour pouvoir les gérer efficacement.

EA : Les approches varient-elles d’un pays ou d’une région à l’autre sur ces questions ? 

V. Barros : J’ai plutôt l’impression qu’il existe un consensus global sur la valeur d’un leadership inclusif, qui non seulement invite à la diversité, mais aussi lui donne la parole.

EA : Avez-vous des exemples de différences culturelles majeures, relatives à la vie professionnelle, entre les grandes régions du monde ? 

V. Barros : La question est périlleuse car encore une fois, bien qu’ils soient utiles pour comprendre les différences, les stéréotypes sophistiqués s’avèrent souvent des raccourcis réducteurs. C’est bien la définition de l’individu en tant qu’entité indépendante ou interdépendante qui reste l’une des plus grandes différences entre les cultures – et qui soulève de nombreuses questions. Dois-je dire ce que je pense ou ce que l’autre veut entendre ? Quel rapport à la hiérarchie ai-je en fonction des structures et des types de management dans lesquelles je me trouve ? Quel rapport au temps dois-je adopter entre la linéarité et la ponctualité de certains et la conception plus circulaire et relative du temps pour d’autres ?

EA : Quels outils et méthodes proposez-vous pour éviter les malentendus professionnels dus aux différences de cultures ?

V. Barros : Mon livre est un guide pratique avec un cadre simple autour de trois axes. Primo, réduire les tensions qui parasitent nos capacités cognitives. Deuxio, contextualiser les conflits afin de distinguer les deux parties du contexte culturel dans lequel elles évoluent. Tertio, se constituer une palette de stratégies de résolutions de conflits pertinente et à utiliser à bon escient.


Propos recueillis par Louis Armengaud Wurmser (E10), responsable des contenus ESSEC Alumni

Vous avez aimé cet article ? Pour que nous puissions continuer à vous proposer des contenus sur les ESSEC et leurs actualités, adhérez à ESSEC Alumni !

1 J'aime
2144 vues Visites
Partager sur

Commentaires0

Vous n'avez pas les droits pour lire ou ajouter un commentaire.

Articles suggérés

Interviews

Caroline Renoux (EXEC M10) : « À terme, on ne pourra plus faire carrière sans maîtriser la RSE »

photo de profil d'un membre

Louis ARMENGAUD WURMSER

10 décembre

Interviews

Blandine Cain (M04) : « Mon livre répond à 80 % des problématiques des entrepreneurs »

photo de profil d'un membre

Louis ARMENGAUD WURMSER

07 décembre

Interviews

Reflets #154 | Guillaume Heim (E21) & Emma Rappaport (E19) : « La France se positionne comme grande puissance de la deeptech »

photo de profil d'un membre

Louis ARMENGAUD WURMSER

25 novembre