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Viviane de Beaufort, responsable de Gender Equality ESSEC : « L’égalité femmes-hommes doit devenir un axe majeur de la stratégie de l’école »

Actus de l'ESSEC

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13/08/2018

Lancée en 2014, l’initiative Gender Equality ESSEC multiplie les actions en faveur de l’égalité femmes-hommes, en interne comme en externe. Les explications de Viviane de Beaufort, co-référente du dispositif sur le campus de Cergy.

ESSEC Alumni : Comment est née l’initiative Gender Equality ? 

Viviane de Beaufort : Tout a commencé lorsque l’ESSEC a signé la Charte en faveur de l’égalité femmes-hommes élaborée par la Conférence des grandes écoles (CGE). Engagée à titre personnel de longue date sur ces thèmes, j’ai accepté la mission de référente interne sur le sujet, aux côtés de Marie-Sophie Pawlak, à l’époque cadre au sein de l’administration, et par ailleurs fondatrice de l’association Elles Bougent. Ensemble, nous avons créé un groupe intégré au Centre d’excellence Management et Société (CEMAS), ouvert aux professeurs, salariés et étudiants bénévoles, qui a fini par devenir l’initiative Gender Equality à mesure que ses travaux se développaient.

EA : Quels sont vos objectifs ? 

V. de Beaufort : Le premier objectif est de se saisir de la question de l’égalité femmes-hommes et d’en faire un des axes majeurs de la politique RSE de l’ESSEC. Nous voulons être pionniers dans ce domaine, comme nous l’avons été sur le handicap ou dans le champ social avec le programme Pourquoi Pas Moi. Le second objectif est de contribuer à former des managers éthiques et respectueux, conscients et convaincus que la mixité est un enjeu de société. Cela relève plus largement de la responsabilité de notre école. Le troisième objectif est de renforcer la réputation de l’ESSEC en rendant visibles les actions qu’elle mène en faveur de l’égalité. Le quatrième objectif est d’ordre RH : des inégalités de traitement subsistent à l’égard des salariées et professeures de l’ESSEC, qu’il nous faut résorber. Le cinquième objectif est d’attirer des femmes à haut potentiel dans nos programmes, notamment ceux de l’ESSEC Executive Education (EEE), en leur montrant que nous servons activement leur cause.

EA : Quelles actions avez-vous engagées depuis 2014 ? 

V. de Beaufort : Après avoir analysé l’existant, nous avons ouvert de nombreux chantiers : organisation d’événements et d’opérations de sensibilisation ; lancement d’ateliers de négociation de salaires dédiés aux étudiantes pour les aider à rattraper le différentiel de 15 % qu’on constate dès le premier salaire entre les hommes et les femmes ; et en concertation avec la direction des ressources humaines, élaboration de plans de progression de carrière spécifiques à destination des salariées et promotion des professeures pour des nominations à des postes clés, pour la composition de divers comités ou encore pour des distinctions lors des Awards de la Fondation ESSEC. Les actions sont donc multiples, et prennent de plus en plus d’ampleur, portées en interne par la détermination de Vincenzo Esposito Vinzi, qui s’avère aussi déterminé à cet égard que son prédécesseur Jean-Michel Blanquer, et en externe Nicolas Glady et son équipe à la direction de la communication. Sans oublier l’implication depuis cette année de Séverine Jauffret, qui succède à Marie-Sophie Pawlak, et qui gère notamment les liens avec les RH et les services compétents ainsi que la participation de l’ESSEC au baromètre Égalité Femmes-Hommes et à l’enquête d’insertion des jeunes diplômés de la CGE.

EA : Vous avez également organisé des Gender Equality Days en mars dernier… 

V. de Beaufort : Cela faisait déjà quelques années que certains événements épars avaient lieu autour de la Journée de la Femme. Mais c’est la première fois que nous déclinons un programme structuré et commun à divers niveaux : partage des recherches sur la thématique « Gender » réalisées par les professeurs de l’ESSEC, hackathon sur l’entrepreneuriat au féminin en partenariat avec Orange, collecte de dons pour la Maison des Femmes orchestrée par l’association étudiante HeForShe, atelier carrière avec le réseau Business and Professional Women France (BPW)… 

EA : Quel bilan tirez-vous de cet événement ? 

V. de Beaufort : Un bilan enthousiasmant ! Pour la première fois, on ne s’est pas contenté de nous laisser faire, on nous a soutenus activement. Chacun a joué sa partition. Les professeurs se sont mobilisés, le Council on Business & Society (COBS) a édité une publication spéciale pour l’occasion…
Ceci étant, l’égalité femmes-hommes se construit au quotidien, pas seulement une fois par an. La prochaine étape est de pérenniser et systématiser ce mouvement au sein de l’école. Nous espérons ainsi organiser tous les trois mois environ un atelier dédié à une recherche « Gender » d’un de nos professeurs – le premier sera peut-être Laurent Bibard (E85). Nous allons aussi essayer de diffuser des exposés vidéos rapides de ces mêmes recherches sur le web, avec l’aide de Nicolas Glady et d’Adrian Zicari, directeur du CEMAS, et en partenariat avec les 3 autres écoles du COBS. Nous voulons en outre renforcer la collaboration avec les étudiants, notamment avec HeForShe, par exemple en les encourageant à participer au concours Stereotype Busters de la CGE.

EA : Plus largement, quels sont vos prochains chantiers ?

V. de Beaufort : La priorité, c’est le lancement d’un plan d’attaque contre le sexisme en interne. Plusieurs dispositions sont prévues : désignation pour chaque programme d’un référent habilité à recevoir et traiter d’éventuelles plaintes, sensibilisation des logisticiens pour les inciter à signaler les affiches étudiantes douteuses, rédaction d’une charte du respect d’autrui que des élèves ambassadeurs préparés par des coachs feront signer à chaque nouvel intégré dès la rentrée, formation du BDE pour éviter les dérapages en soirée… Une fois toutes ces mesures mises en place, ce sera tolérance zéro. On vise vraiment le changement de culture.

EA : Comment les alumni peuvent-ils soutenir votre travail ?

V. de Beaufort : On peut imaginer plein de choses à faire en commun : mentorer des jeunes ESSEC sur leurs postures managériales, lutter contre les stéréotypes, mobiliser les chapters au Maroc, à Singapour et à Londres pour faire des événements dédiés locaux… Et puis je vais être transparente : tout ce que nous avons fait jusqu’ici, nous l’avons fait avec des bouts de ficelle et de l’huile de coude. Si nous voulons aller plus loin, nous avons besoin de mécénat. Cela nous permettrait de rémunérer des intervenants, des coachs et des monitorats, d’organiser des cocktails après nos évènements, de développer les moyens et les compétences du groupe Égalite Femmes-Hommes au CEMAS… N’hésitez pas à me contacter pour en parler !

 

En savoir plus : 

http://gender-equality.essec.edu

 

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