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Mardis de l'ESSEC : Jack Lang, président de l'IMA

Vie étudiante

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23/07/2016

Le mardi 17 mai 2016, les Mardis de l’ESSEC ont reçu Jack Lang, ancien ministre de l’Éducation nationale, ex-ministre de la Culture sous François Mitterrand et actuel président de l’Institut du monde arabe, à Paris.

Serein, souriant, Jack Lang semble un vieux sage, détaché des préoccupations communes à ceux qui ont des aspirations urgentes – disons qu’il n’a plus à surveiller attentivement son portefeuille… Pour autant, il n’est pas à la retraite, et s’exclame, lorsqu’on suggère cette idée : « Jamais ! ». Il continue d’observer la vie publique française, et donne volontiers son avis. Il dit ainsi regretter le manque de verdeur et de passion dans le paysage actuel, à gauche comme à droite, faiblesses bien regrettables quand la politique est un instrument destiné à changer la vie. On sent chez lui de l’ambition, sans doute en partie personnelle mais aussi commune, voire nationale. Le Général n’a pas le monopole de cette « certaine idée de la France », inspirée aussi bien par le sentiment que par la raison.

Jack Lang est nostalgique, nostalgique de projets ambitieux, tels que les Grands Travaux de Paris, conduits avec François Mitterrand, un acolyte dont il parle avec fierté, car tels Achille et Patrocle, Xanthe et Balios, Castor et Pollux, « rien ne nous aurait arrêté ! ». On vilipende souvent les hommes politiques sur leur bilan, mais c’est un authentique palmarès que détient Jack Lang. Fête de la musique, accent sur la fréquentation des arts dans le secondaire, Journées du patrimoine, il a exercé à une époque faste entre toutes où le budget du ministère de la Culture était en constante augmentation – un véritable âge d’or. Il ne s’agit d’ailleurs pas tant de ramasser les lauriers que de donner à l’art une place particulière dans la société – d’en faire non « un colifichet dont le sérieux de l'existence peut aisément se passer », dit-il reprenant les mots accusateurs de Nietzsche, mais l’âme d’un peuple. Les affaires culturelles semblent de nos jours bien plus ternes. Mais Jack Lang reste vague sur les reproches qu’on pourrait adresser à ceux qui sont et qui étaient en charge de ce ministère : s’il ne possède plus de portefeuille, il lui faut néanmoins prendre garde à ses affaires.

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Quand est abordé le sujet de l’éducation, Jack Lang retrouve un peu de la verdeur et de la passion qui lui tiennent tant à cœur. Il utilise sans trembler le terme « exigence », et le lie à l’idée d’excellence – cela n’a l’air de rien, mais cette connexion logique est régulièrement évincée des discours politico-pédagogiques actuels. Favorable aux internats d’excellence, aux classes préparatoires, à une grande présence de l’art au sein de l’école, il s’oppose à tous ceux qui prônent une hyper égalisation des parcours scolaires, ou qui subordonnent l’éducation aux problématiques de l’entreprise.

En somme, Jack Lang n’envisage pas de céder à la bassesse, dès lors qu’il s’agit d’élever les Français, par l’éducation comme par la culture, et rappelle que « c’est en visant haut qu’on atteint large ». De sages paroles pour conclure un débat de haute volée.

 

Propos recueillis par Eugénie Bapst (étudiante).

 

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