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Mardis de l’ESSEC : Stéphane Le Foll, politicien

Vie étudiante

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04/12/2017

En 2015, Stéphane Le Foll faisait son premier passage aux Mardis de l’ESSEC. Depuis, son navire a tangué mais n’a pas sombré ; à l’heure du bilan, l’ancien ministre de l’Agriculture et porte-parole du gouvernement Valls oscille entre justifications et recommandations – et résiste aux sirènes de la Macronie.

Origines rurales, BTS agricole… Stéphane le Foll tire de son parcours personnel une certaine légitimité. Il assume son bilan et se défend des accusations imputant la responsabilité historique de politiques publiques à un seul homme. Un réalisme qui irrigue toute sa pensée, notamment lorsqu’il souligne le paradoxe consistant à promouvoir le « manger bien quand certains n’ont pas assez ».

Irréductible Européen…

Ancien député européen et ministre de l’agriculture, Stéphane le Foll pourrait incarner la réconciliation des politiques publiques agricoles de l’Union et de la France. Il affirme d’ailleurs que la PAC est un pilier essentiel à la politique communautaire – tout en assurant que le Président Hollande mérite une place de choix au panthéon des grands hommes pour avoir su défendre son budget face aux réticences allemandes et britanniques.

Un jeu d’équilibriste résumant la stratégie selon Stéphane Le Foll. Celui-ci explique en effet que la négociation consiste à savoir choisir des alliés qui permettent de former une majorité. Un brin opportuniste ? On comprend mieux en tout cas le rapprochement avec la Pologne au moment de décider un budget ambitieux pour la PAC en 2012-2014 – en même temps que le refus d’adopter une posture de méfiance à l’égard de l’Allemagne.

Car pour Stéphane Le Foll, « le problème de la France, c’est qu’elle a la sensation que si elle ne réussit pas, c’est de la faute des autres ». Et de poursuivre en s’interrogeant : à quoi bon être insoumise si c’est pour se retrouver seule ? La référence à un danger Mélenchon paraît évidente puisqu’il poursuit : « ceux qui pensent s’abstraire de toute réalité locale et globale, ça fait comme Chavez, c’est sûr ». 

… et irréductible socialiste

Malgré les dissensions au sein de sa famille politique, Stéphane Le Foll revendique le bilan du quinquennat et sa loyauté sans faille pour François Hollande.

Bon joueur, il reconnait à Emmanuel Macron sa capacité à incarner une confiance dans la capacité de la France à s’insérer dans la mondialisation. Mais il reprend bien vite les armes en critiquant la réforme de l’ISF. Selon lui, les écarts de patrimoine sont plus importants que les écarts de revenus, étant donné que l’allocation du patrimoine est là où la rentabilité du capital est la plus élevée. Cette réforme creuserait les écarts de revenus et empêcherait la répartition des richesses par ruissellement.

Stéphane Le Foll garde espoir dans la capacité du Parti socialiste à renaître de ses cendres afin de proposer aux Français des projets « à la hauteur de l’abolition de la peine de mort et des 35 heures ».  L’enjeu aujourd’hui, dit-il : retrouver une ambition collective.

 

Propos recueillis par Amélie Rouillon (étudiante)

 



Illustration : © Noir sur Blanc
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