Hinde Daoui (E04) : « Je m’autoproclame la Katy Perry de l’humour »
La journée au bureau, le soir sur scène : en parallèle de sa carrière en entreprise, Hinde Daoui (E04) présente son one-girl-show Fille unique au théâtre Le Bout à Paris jusqu’en janvier. Au programme : le clash entre les rêves de jeunesse et la vie d’adulte, des chansons de pop parodiques… et la mère culpabilisatrice de Christophe Colomb. Rencontre.
ESSEC Alumni : Comment votre parcours vous a-t-il menée au stand-up ?
Hinde Daoui : J’ai toujours aimé le spectacle vivant, que ce soit sur scène, en coulisses ou dans la salle en tant que spectatrice. À l’ESSEC, j’ai intégré l’association Musical avec laquelle j’ai eu la chance de jouer à l’Olympia en 2001 – pour les plus jeunes, c’était en -17 avant Tik Tok… Une fois dans la vie active, j’ai continué à jouer dans des comédies musicales amatrices avec les anciens de Musical, j’ai aussi chanté dans divers concerts, pris des cours d’improvisation puis des cours de théâtre et de comédie musicale improvisée. Et en 2019, j’ai franchi les portes d’un cours d’essai de one-man-show amateur au Cours Clément, par pure curiosité. Dès le premier cours, j’ai été séduite. Je trouve particulièrement stimulant d’écrire son propre texte puis de l’interpréter et de voir immédiatement son impact sur le public : faire rire… ou pas.
ESSEC Alumni : Comment êtes-vous passée d’une pratique amatrice au stand-up professionnel ?
H. Daoui : Après un an au Cours Clément, j’ai passé des auditions pour les cours professionnels du soir de l’École du One Man Show. La formation dure deux ans, la première année étant consacrée à l’apprentissage des techniques d’humoristes de stand-up et de sketch, la deuxième au développement de notre propre univers avec nos textes, notre manière d’interpréter. Chaque année se conclut par un passage au Point Virgule, lieu parisien mythique de l’humour. Dans ce cadre, j’ai monté un « 30/30 », spectacle avec un autre humoriste dans lequel chacun se produit environ 30 minutes sur scène. Jusque là, je continuais de travailler en entreprise en parallèle. Puis j’ai pris un congé sabbatique pour développer mon propre spectacle.
EA : Par quelles étapes êtes-vous passée pour monter votre spectacle ?
H. Daoui : Je me suis entourée de coachs en jeu (professeurs, amis), en écriture (l’auteur Jérémie Desrochers) ainsi que de la metteuse en scène Delphine Grand, rencontrée à l’Ecole du One Man Show, et du studio créatif Studio Maje pour réaliser l’identité visuelle du spectacle. Mes proches m’ont aussi soutenue dans ma démarche. Après, il ne restait plus qu’à se lancer : j’ai d’abord joué deux dates exceptionnelles au théâtre Le Bout à Paris avant de participer au Festival d’Avignon sur la scène du café théâtre La tache d’encre. Et maintenant, je suis de nouveau programmée au théâtre Le Bout, une fois par mois jusqu’à janvier.
EA : Que raconte votre spectacle Fille unique ?
H. Daoui : Il s’agit d’un one-girl show acidulé. On dit que les filles uniques sont des princesses. Moi, je dis que je suis non seulement fille unique, mais aussi et surtout une fille unique. Je vous invite ainsi dans un conte de fées barré, mêlant stand-up, sketchs et chansons, pour rire ensemble du défi d’être adulte sans oublier ses rêves de jeunesse. C’est un spectacle qui se veut pétillant et qui réveillera votre enfant intérieur !
EA : Comment définiriez-vous votre humour ?
H. Daoui : Je m’autoproclame la « Katy Perry de l’humour » en attendant qu’elle se proclame la « Hinde de la chanson »… Mon humour est acidulé : rose bonbon à première vue et piquant au bout d’un moment, avec sa pointe d’humour noir. Je présente des personnages hauts en couleurs, de la mère culpabilisatrice de Christophe Colomb à l’amie toxique qu’on a tous eue un jour, en passant par l’adolescente « Queen of the boum » que j’étais. J’aborde aussi dans certains passages les clichés sur les enfants uniques, le racisme ordinaire, les rêves de jeunesse trop vite oubliés dans une vie d’adulte minée par le syndrome de la bonne élève, la quasi impossibilité de faire la fête avec ses amis devenus parents… Enfin, j’entonne parfois des chansons parodiques pour révéler ma douce folie, un mélange de passion malaisante pour Disney, d’obsession pour Céline Dion et de wannabe pop star.
EA : Jusqu’ici, comment a été reçu votre spectacle ?
H. Daoui : Pour l’instant les retours du public sont plutôt enthousiastes ! Parmi les formules que je vois revenir souvent : « énergique », « coloré », « touchant », « se reconnecter à son enfance ».
EA : Quelle suite souhaitez-vous donner à ce spectacle ?
H. Daoui : Je veux continuer de jouer mon spectacle à Paris mais j’aimerais aussi être programmée en province et participer à des festivals, notamment revenir à Avignon en 2024, cette fois avec une proposition complète.
EA : Vous paraît-il possible de concilier votre carrière en entreprise et votre carrière d’humoriste ?
H. Daoui : De fait, j’y parviens. Au début, j’ai consacré mes soirées et mes week-ends à ce projet. J’ai ensuite négocié un 4/5ème pendant plusieurs mois avant de libérer 100 % de mon temps pendant mon congé sabbatique. Puis quand je suis retournée au bureau j’ai eu pour première mission de créer et animer une formation sur l’humour en entreprise ! Je trouve toujours un équilibre.
EA : Où et quand peut-on voir votre spectacle ?
H. Daoui : Venez voir Fille unique les dimanches 5 novembre, 3 décembre et 7 janvier à 18h30 au Théâtre Le Bout à Pigalle. Réservation sur les sites de billetterie usuels. Et n’hésitez pas à suivre mes actualités sur Instagram, Tik Tok et Facebook !
Propos recueillis par Louis Armengaud Wurmser (E10), responsable des contenus ESSEC Alumni
Vous avez aimé cet article ? Pour que nous puissions continuer à vous proposer des contenus sur les ESSEC et leurs actualités, cotisez à ESSEC Alumni !
Commentaires0
Veuillez vous connecter pour lire ou ajouter un commentaire
Articles suggérés