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Reflets Mag #149 | Mathieu Sidokpohou (E98), DG Europe d’adidas

Interviews

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05/10/2023

Reflets Mag #149 invite en couverture Mathieu Sidokpohou (E98), directeur général Europe d’adidas, qui raconte son parcours de « pur produit de l’école de la République française ». Découvrez un extrait de l’article en accès libre… et pour lire les prochains numéros, abonnez-vous !

Reflets Magazine : Quel a été votre parcours jusqu’à votre arrivée chez adidas ?

Mathieu Sidokpohou : Je fais partie de ces gens qui sont un pur produit de l’école de la République française, je lui dois à peu près tout puisqu’elle m’a permis d’intégrer l’ESSEC au milieu des années 1990. Né d’un père d’origine béninoise et d’une mère française, j’ai grandi dans l’Est de la France. Quand je suis arrivé à l’ESSEC, comme beaucoup, je n’avais pas d’idée très précise de ce que je voulais faire, et c’est lors d’un cours sur la publicité que j’ai eu LA révélation. Je suis tombé amoureux des marques, les grandes marques, celles qui ont vraiment un impact sur la vie des gens au quotidien. Cela a beaucoup structuré ma vie professionnelle. J’ai enchaîné les stages chez Colgate-Palmolive pour qui je vendais de la lessive sans frotter, chez L’Oréal en Suède, et enfin chez Procter & Gamble en France. C’est dans cette dernière entreprise que j’ai finalement démarré ma carrière en marketing, et j’y ai passé au total seize années.

RM : Avant de rejoindre Sephora en 2015...

M. Sidokpohou : J’étais déjà installé depuis trois ans à Singapour où j’étais directeur marketing hair care Asia chez Procter et je me suis dit à l’époque que ce serait pas mal de changer de perspective. C’est à ce moment que j’ai eu l’opportunité de prendre la direction générale de Sephora pour l’Asie du Sud-Est et la zone Pacifique, qui allait de l’Inde à la Corée en passant par l’Australie, mais sans la Chine continentale. Puis au bout de trois ans chez Sephora, je suis rentré en France où j’ai rejoint le groupe Danone en tant que global vice president sur les marques « fonctionnelles » de la division « Dairy & Plant Based », en particulier Activia et Actimel.

RM : Dans quelles circonstances êtes-vous arrivé chez adidas ?

M. Sidokpohou : D’une manière très classique. Il y a quatre ans, j’ai reçu un coup de fil de leur part me demandant si cela m’intéresserait de venir travailler avec eux. Ils me proposaient alors de prendre la direction générale de la marque pour la France. Et là je me suis dit : « Enfin un job qui va me permettre de concilier tout ce que j’aime faire sur une marque magnifique et dans le milieu du sport ! » J’ai ensuite rapidement étendu mes responsabilités à l’Europe du Sud avant d’arriver il y a quelques mois ici, à Herzogenaurach, en pleine campagne bavaroise, à la direction générale d’adidas pour toute l’Europe, notre région la plus développée en chiffre d’affaires et le berceau historique de la marque.

RM : Cette ascension aussi rapide était-elle prévue au départ ?

M. Sidokpohou : Non, ce n’était pas prévu comme cela, je pense toutefois que la volonté d’adidas en recrutant des profils comme le mien est de les faire évoluer. Il est vrai que nous sommes assez peu nombreux à avoir directement débuté à un poste de DG au sein de cette incroyable maison, sans venir du milieu du sport. Il semblerait que cela se soit bien passé pour moi, mais non, il n’y avait rien d’écrit d’avance.

RM : Quelle est votre feuille de route ?

M. Sidokpohou : Ma mission est à la fois assez simple et ambitieuse. Adidas a ses racines en Europe, une assise européenne extrêmement forte, notamment au travers du football, mais nous voulons aussi être la meilleure marque de sport à l’échelle mondiale. Et notre job n °1, c’est d’offrir ce qu’il y a de mieux à nos athlètes. J’insiste sur ce point parce que nous sommes aussi une marque de lifestyle, beaucoup de gens portent du adidas pour faire tout autre chose que du sport, mais notre premier métier est d’accompagner les athlètes dans l’amélioration de leurs performances, quel que soit leur sport. Mon ambition pour l’Europe est donc de faire de nos partenaires, athlètes et fédérations, notre priorité n° 1. Cela concerne essentiellement la dimension d’innovation produits. Nous innovons pour améliorer la performance. Prenons l’exemple du nouveau champion du monde du 100 mètres en août dernier à Budapest, l’Américain Noah Lyles, qui a établi par deux fois sa meilleure performance de l’année en portant les nouvelles pointes adidas. C’est symbolique de ce que nous voulons et de ce que nous devons faire. Notre priorité est donc avant tout le sport.

RM : Et en ce qui concerne le lifestyle ?

M. Sidokpohou : C’est aussi un élément important de notre développement, mais je rappelle que rien de ce qui existe dans le lifestyle n’existerait s’il n’y avait pas eu le sport avant. Prenez la chaussure Stan Smith : elle est au départ une chaussure développée dans les années 1960 pour jouer au tennis. Elle s’appellera d’abord Robert Haillet, du nom du joueur de tennis français qui l’a conçue, avant que l’Américain Stan Smith ne s’en empare par la suite dans les années 1970. Idem pour les chaussures Gazelle ou Samba, qui ont d’abord été conçues pour jouer au handball et au football avant de devenir des objets de mode iconiques. Pour résumer, notre raison d’être dans le lifestyle n’est qu’une extension de notre capacité à être leaders dans le sport.

RM : Autre priorité de votre mission ?

M. Sidokpohou : La troisième et dernière priorité de ma feuille de route, c’est de fédérer en interne. Nous sommes une marque leader dans un écosystème très large, dont la distribution est évidemment un élément clé. Nous évoluons dans un business de passion, celui du sport, et nous devons utiliser cela pour fédérer nos équipes en interne, notamment avec tous ces grands événements passés ou à venir que sont la Coupe du monde féminine de football, les Championnats du monde d’athlétisme, la Coupe du monde de rugby, le Championnat d’Europe des Nations de football l’année prochaine chez nous en Allemagne, et bien sûr les JO de Paris en 2024. Il nous faut donc cultiver cette passion, ce terreau, pour fédérer nos équipes, les plus jeunes de nos collaborateurs qui sont davantage en quête de sens.

RM : Quel est votre plan stratégique et vos ambitions pour Paris 2024 ?

M. Sidokpohou : [suite de l’article à découvrir dans Reflets Mag #149]

 

Propos recueillis par François de Guillebon, rédacteur en chef de Reflets Mag, et Michel Zerr, correspondant pour Reflets Mag

Paru dans Reflets Mag #149. Voir un aperçu du numéroRecevoir les prochains numéros.

 

Image : © adidas

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