« Faire bouger les lignes et se mettre en mouvement pour un monde plus juste et sûr.»

Diplômée de l’ESSEC et de Sciences Po Paris en 2014, Julie a démarré son parcours dans le secteur non-profit, en co-fondant Empow’Her, organisation qui accompagne les femmes entrepreneurs à travers le monde, et en tant que responsable des activités à Drancy (93) pour l’association d’insertion par le sport, Sport Dans la Ville. Elle rejoint en 2016 Nuova Vista, cabinet de conseil spécialiste des sujets de responsabilité et d’impact, qui fait partie aujourd’hui du groupe Kéa. 

E.S.B. : Quel est ton parcours et qu’est ce qui t’a amené à t’intéresser au sujet de la RSE ? 

J.A : L’impact a toujours été un fil rouge dans mon parcours. J’ai démarré dans le monde associatif avant de me tourner vers lemonde de l’entreprise, avec la conviction que les entreprises devaient faire partie de la solution et qu’il y avait beaucoupd’impact positif possible en les accompagnant à se transformer.C’est ce que je fais depuis 8 ans aux côtés des dirigeants et des équipes.

E.S.B. : la RSE concrètement dans ta vie ? 

 J.A: "4 ans avant les débats autour de la loi PACTE et les notions de raison d’être et de société à mission, Nuova Vista s'est associé à Citizen Capital, Camif et Mines ParisTech pour expérimenter un processus collaboratif permettant de définir l'Objet Social Etendu d'une entreprise. Auditionné par Nicole Notat et Jean-Dominique Senard en février 2018, puis co-initiateur de la Communauté des Entreprises à Mission dès mars 2018, le cabinet a toujours associé la réflexion autour de la raison d'être et de la mission à leur mise en oeuvre et pilotage depuis plus de 5 ans en sus de ses travaux partagés au sein de la Communauté des Entreprises à Mission Nuova Vista franchit une étape supplémentaire en devenant société à mission au sens de la loi PACTE en 2020. 

E.S.B. : Comment définis-tu la RSE ? 

 J.A: "Je ne suis pas fan de cet acronyme qui me semble dépassé et reste malheureusement connoté (contrainte, reporting, « beside the business ») malgré les défis environnementaux et sociétaux que l’on connaît. La question aujourd’hui n’est plus comment améliorer à la marge l’empreinte environnementale et sociétale de l’entreprise toute chose égale par ailleurs, en continuant le « business as usual » mais bien comment je réoriente l’entreprise et son modèle autour de 2 pivots: 1/ l’utilité - pourquoi l’entreprise existe-t-elle ? A quoi sert-elle ? Qui sert-elle ? 2/ la soutenabilité - comment son modèle est-il compatible avec les frontières planétaires et les besoins sociaux essentiels (le fameux « donut » de l’économiste Kate Raworth que j’invite tout le monde à découvrir) ? Cela demande de penser l’entreprise différemment, en prenant vraiment en compte les parties prenantes. Cela demande de revisiter sa raison d’être, sa gouvernance, le pilotage de la performance, les modèles opérationnels, les modèles de réussite …Vaste programme mais cela demande surtout d’accepter de se mettre en mouvement avec lucidité, audace et humilité." 

 E.S.B : Comment est-ce un catalyseur au business et avec quel type de ROI ? 

 J.A: "Face à l’ampleur des défis à relever et de l’incertitude, les entreprises ont un enjeu de transformation inédit. Plusieurs postures sont possibles : de façon caricaturale, soit on prend la vague (à ce stade, on peut même parler de tsunami), on se conforme à la réglementation quand elle arrive et on subit ; soit on adopte une posture plus proactive et ambitieuse, on accepte que les règles du jeu changent et vont continuer à changer, on essaie d’anticiper et de se donner un cap qui permette de ne pas se perdre en chemin et de donner du sens aux équipes. C’est le rôle d’une raison d’être ou d’une mission, par exemple, complémentaires avec des stratégies de durabilité ou de RSE. Donc le ROI pour moi dépend de la manière dont on prend le sujet : la proactivité me semble plus porteuse d’innovation et de sens." 

E.S.B : Que voudrais tu dire aux Alumni ESSEC du Club et autres ? 

 J.A: "Allons-y ! Chacun.e dans son entreprise et dans son job, mettons-nous en mouvement avec lucidité et audace ! C’est inévitable alors soyons acteur.rices de la transformation."