Retour aux actualités
Article suivant
Article précédent

Patrick Thélot (E74), PDG Sofinord : « Mon secret ? Prendre des risques et beaucoup travailler »

Interviews

-

22/01/2018

Patrick Thélot (E74) fait la couverture de Reflets #121. À 69 ans, il est aujourd’hui à la tête d’un petit empire familial bâti de toutes pièces à sa sortie de l’ESSEC, il y a quarante-trois ans. Ce père de cinq enfants, grand passionné de sport et travailleur acharné, est le président heureux et fier de Sofinord, holding spécialisée dans le service aux entreprises et la sûreté aéroportuaire (Armonia, ICTS Europe, KS). Fier d’un groupe qui compte aujourd’hui 23 000 salariés à travers le monde, connaît une croissance à deux chiffres chaque année depuis une vingtaine d’années et devrait bientôt peser un milliard d’euros de chiffre d’affaires à l’occasion d’une toute prochaine acquisition. L’argent n’a jamais été son moteur : seuls les projets et la croissance le font avancer. Son ambition aujourd’hui : transmettre à sa descendance, le moment venu, ce véritable joyau dans les meilleures conditions. 

ESSEC Alumni : Qu’est-ce qui vous a conduit à choisir l’entrepreneuriat à votre sortie de l’ESSEC en 1974, plutôt que de rejoindre un grand groupe ?

Patrick Thélot : C’est un choix que j’avais fait bien avant d’intégrer l’ESSEC car j’ai toujours eu en tête de créer une entreprise. Je voulais être chez moi, je ne supportais pas l’idée d’avoir une hiérarchie au-dessus de moi et de ne pas pouvoir réaliser ce que je souhaitais. J’avais déjà quelques idées et je voulais créer sans entraves, être libre. Je n’ai jamais signé de contrat de travail de ma vie, mon premier poste a été d’être PDG moi-même et je mourrai PDG. Je suis assez fier d’avoir toujours été un patron actionnaire et d’avoir conservé 100 % du capital de mon groupe quarante-trois ans après l’avoir créé, ce qui est assez rare pour une entreprise de cette taille, qui devrait atteindre le milliard d’euros de chiffre d’affaires au début de l’année prochaine, dispose de presque 50 millions d’euros de trésorerie et n’a pas un centime de dette.

EA : En quoi votre formation à l’ESSEC vous a permis d’atteindre votre objectif ?

P. Thélot : Par la qualité de son enseignement et de ceux qui le dispensaient. Au début des années 1970, l’école bénéficiait déjà d’une belle réputation, elle était très innovante, tournée vers l’entreprise et même vers la création d’entreprise – un cours y était d’ailleurs entièrement consacré – et déjà très ouverte à l’international. Il se trouve qu’à partir de la deuxième année, j’ai fait partie du groupe de quelques élèves qui avait créé le Forum étudiant entreprise, qui n’était autre que l’ancêtre de l’actuel Salon de l’Étudiant. C’était une association loi 1901, mais cela m’a permis d’apprendre à connaître les contraintes d’une entreprise, avec un budget et des clients à trouver, la communication nécessaire à la réussite du projet ; j’ai donc appris à organiser ce genre d’événement.

EA : Ce sera le point de départ de votre aventure entrepreneuriale…

P. Thélot : Lorsque je suis sorti diplômé de l’ESSEC, il me semble me souvenir que nous n’étions que deux, Dominique Guerin et moi-même, à nous être tournés immédiatement vers la création d’entreprise, deux seulement sur une promotion de quelque 250 étudiants. Effectivement, c’est d’abord en organisant des salons, puisque c’est ce que je savais faire, que j ‘ai commencé à bâtir ce qui est devenu aujourd’hui un groupe de 23 000 salariés à travers le monde. Cela n’a pas duré très longtemps : j’avais très vite compris que je ne me ferais pas une véritable place, parce que le monde des salons est un monde extrêmement fermé, tenu à l’époque par deux ou trois organisateurs. J’ai senti rapidement que j’étais une espèce d’empêcheur de tourner en rond...

[…]

 

Propos recueillis par Michel Zerr

 

Paru dans Reflets #121. Pour accéder à l’intégralité des contenus du magazine Reflets ESSEC, cliquer ici

 



Illustration : © Arnaud Calais

J'aime
2504 vues Visites
Partager sur

Commentaires0

Veuillez vous connecter pour lire ou ajouter un commentaire

Articles suggérés

Interviews

Reflets Mag #154 | Nathalie Joffre (E05) : l’art et la mémoire

photo de profil d'un membre

Louis ARMENGAUD WURMSER

12 novembre

Interviews

Sandrine Decauze Larbre (E09) : « Rien ne prépare à faire face à 30 élèves »

photo de profil d'un membre

Louis ARMENGAUD WURMSER

12 novembre

Interviews

Mai Hua (E99) : « Mes docu-poèmes touchent à l'universel en explorant l'intime »

photo de profil d'un membre

Louis ARMENGAUD WURMSER

12 novembre