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Sébastien Bencherqui (C13), co-fondateur de Bubblz : « On n'avait ni équipe, ni argent, ni produit, ni marché. Mais on avait une idée ! »

Interviews

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28/03/2018

En 2013, Sébastien Bencherqui (C13) a créé Bubblz, start-up spécialisée dans la gestion et la digitalisation des processus en entreprise. Cinq ans plus tard, il raconte sa success story à la française.

Bubblz met à la disposition de ses clients une plateforme SaaS qui facilite la supervision, la sécurisation et l'analyse de différents flux de travail afin de gagner en performance et en productivité. Elle permet en outre à différents domaines d'activité cohabitant au sein d'une même organisation de configurer leur propre application, sans qu’elles aient à se lancer dans un codage complexe et fastidieux. Soit un véritable « choc de simplification »… Mais comment a fait Sébastien Bencherqui pour porter une telle offre, lui qui n’avait rien d’un magicien de l'informatique lorsqu'il s’est lancé ?

Sébastien Bencherqui explique : « Je crois en l'apprentissage par la pratique. Quand vous développez par vos propres moyens un projet comme Bubblz, vous vous formez en accéléré à tous les domaines de l’entreprise, du codage à la stratégie. » Certes, les défis et les risques sont nombreux. Mais pas insurmontables. « En fin de compteil suffit de faire attention, connaître ses risques et apprendre à les maîtriser. » Le jeune entrepreneur va même plus loin : « À mon avis, le seul risque réel est financier. Car l’expérience entrepreneuriale se vend très bien sur le marché du travail. Votre carrière n’en pâtira pas, même si votre projet n’aboutit pas. En cinq ans, j'ai pu acquérir des compétences que je n'aurais jamais pu développer en tant qu'employé. »

La force du collectif

Sébastien Bencherqui a aussi su bien s’entourer. Dès le début de son aventure, il a sollicité le soutien d’ESSEC Ventures, qui a joué le double rôle d'incubateur et d’amorceur de fonds pour son projet, et qui compte encore aujourd’hui parmi les partenaires financiers de Bubblz, après la clôture d'une nouvelle levée de fonds. Un accompagnement sur le long terme qui atteste de la confiance que sait inspirer Sébastien Bencherqui à ses investisseurs comme à ses clients. « J’ai l’habitude de dire que l’entrepreneuriat est un chemin long et sinueux vers la crédibilité. Quand nous avons commencé, nous n'avions ni équipe, ni argent, ni produit, et surtout pas de marché. Mais on avait une idée. J'ai recruté une équipe avec laquelle nous avons développé un premier produit. Cela nous a pris beaucoup de temps, et nous avons dû trouver les ressources financières pour vivre le temps de générer notre premier gros chiffre d'affaires. Nous avons alors pris conscience que le premier marché ciblé n'était pas optimal. Nous avons donc basculé et visé un deuxième marché, plus rentable. C'est ce pivotement qui a encouragé de nouveaux partenaires financiers à nous rejoindre et nous a permis d’en arriver là où nous sommes aujourd'hui. »

Vive la France

Autre partenaire de Bubblz : l’État. « Lorsque vous êtes une start-up technologique, l'État français vous aide beaucoup par le biais de plusieurs dispositifs tels que l'octroi d'un statut spécial aux jeunes entreprises innovantes ou des allégements fiscaux pour la recherche. Sans oublier la BPI qui a vocation à financer les entreprises tout au long de leur développement. » Il prévient cependant que pour bénéficier de ces aides, il faut réaliser des démarches fastidieuses et chronophages. « Moi, j’ai dû y consacrer six semaines ! Mais les avantages qu’on en retire sont si extraordinaires que cela vaut la peine de prendre le temps. L'un de nos actionnaires, Xavier Niel, a déclaré que la France était un paradis fiscal pour les entrepreneurs… Même s'il y a eu un peu d'exagération derrière cette déclaration, le fait est qu’en France, nous nous trouvons dans un environnement fiscal favorable. »

Sébastien Bencherqui a tout de même pensé à s'installer aux États-Unis. « Mais contrairement à ce que l'on pourrait penser, les Etats-Unis ne sont pas un paradis pour les start-up. L'écosystème nord-américain présente certainement des avantages, notamment la capacité de réunir des capitaux d'investissement privés, ou le fait d'accéder à un marché unique de près de 300 millions de personnes. En revanche le coût du travail – y compris les rémunérations – est 4 à 5 fois plus élevé et les salariés sont moins loyaux. »

Le sens des responsabilités

Si Bubblz a du mal à structurer une démarche sociétale à ce stade, l'entreprise n’en est pas moins fière de soutenir des initiatives qui lui sont chères et qui lui permettent de mettre ses compétences technologiques au service de justes causes. « Récemment, un client est venu nous voir avec l'idée de créer 1000 emplois dans le secteur de la communication en Ile-de-France, en sachant qu'il y avait à l’époque 60 000 demandeurs d'emploi. Le client avait besoin de notre technologie et en un jour, nous avons pu mettre en place un module Bubblz chez Pôle Emploi qui leur a permis de créer immédiatement 40 postes. Aujourd'hui, ils reçoivent des centaines d'offres par jour de la part des recruteurs qui adhèrent au programme et grâce à Bubblz, ils fluidifient l'ensemble du processus de recrutement. »

Les trois mots de la fin

Lorsqu'on lui demande de donner trois conseils universels aux entrepreneurs en herbe, quel que soit leur pays ou leur nationalité, Sébastien Bencherqui n'hésite pas : « Je vous donne trois mots qui résument très bien pour moi les défis de l'aventure d’un entrepreneur : crédibilité, détermination et humilité ! »

 

Propos recueillis par Tom Gamble, International Projects and Communication Manager de l’ESSEC

 

En savoir plus :

www.bubblz.net

 

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