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Caroline Matte (M14) et Guillaume Payan (M09) : « Notre but : identifier les meilleures start-up pour Facebook et Orange »

Interviews

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04.16.2018

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Dans Reflets #122, Caroline Matte (B12&M14), responsable du Startup Garage from Facebook à Station F, et Guillaume Payan (M09), responsable d’Orange Fab à San Francisco, expliquent pourquoi les grandes entreprises sont de plus en plus nombreuses à développer des incubateurs, accélérateurs et autres écosystèmes de start-up. Une approche gagnant-gagnant ? Oui, assurent-ils.

ESSEC Alumni : Pour quelles raisons des entreprises comme Orange et Facebook décident-elles d’accompagner des start-up ?

Guillaume Payan : Orange Fab a été lancé en 2013 à San Francisco dans le but de se rapprocher de start-up de la Silicon Valley développant des produits et services susceptibles de bénéficier à Orange et à ses clients. Seule différence avec les programmes d’accélération classiques : nous ne prenons pas nécessairement de parts dans les start-up accompagnées.

Caroline Matte : Facebook est une plateforme : sans développeurs pour utiliser nos API et proposer de nouvelles applications à nos utilisateurs, nous perdons notre raison d’être. Nous devons donc constamment co-construire des contenus avec l’écosystème des développeurs. D’où l’idée du Startup Garage. Le projet : s’implanter à Station F, en plein cœur de l’écosystème entrepreneurial le plus dynamique d’Europe, et travailler avec des techs spécialisées dans la collecte, l’analyse et l’usage de données personnelles. À terme, l’initiative est appelée à essaimer, avec l’ouverture de plusieurs centres d’innovation dans le monde. Mais nous avons choisi de démarrer par la France, car celle-ci abrite aujourd’hui l’écosystème entrepreneurial le plus dynamique d’Europe.

EA : Concrètement, qu’apportez-vous à vos start-up ?

C. Matte : Facebook met à leur disposition des moyens conséquents : locaux au cœur de Station F, accompagnement sur mesure, mentoring, ateliers, événements… Le but : réfléchir collectivement aux questions de confidentialité et de sécurité des données. Comment créer une relation de confiance avec l’usager ? Comment lui expliquer ce qu’on fait avec ses données personnelles ? Échanger avec de jeunes entrepreneurs confrontés aux mêmes problématiques permet autant de les sensibiliser que d’apprendre de leur expérience. Le partage de connaissances se fait dans les deux sens et fonctionne : tous les participants du programme profitent de leur passage pour prendre des mesures sur ce front. Certains implémentent de nouveaux template pour se conformer aux réglementations européennes. D’autres recrutent des avocats spécialisés. Tous agissent. Par ailleurs, beaucoup évoluent sur le plan économique – là aussi, grâce à notre expertise. Welcome To The Jungle est entrée en forte croissance après avoir changé sa stratégie marketing sur Facebook avec notre aide. Riminder a commencé à embaucher et est passé en phase « go to market ». Bruno a annoncé une levée de 1 million. Cela nous a convaincus de nous orienter en priorité sur la phase « early stage » pour les prochaines promotions ; c’est là que nous sommes le plus utiles.

G. Payan : L’offre d’Orange Fab à San Francisco s’est étoffée au fur et à mesure des saisons. Nous avons notamment lancé le programme « Fab Force », qui rassemble des grands groupes (TF1, Michelin, Total, Geopost, Mazars…) cherchant à accéder à un deal flow qualifié de start-up de la Silicon Valley. Objectif : multiplier les opportunités de distribution et de partenariats pour nos start-up, et ce faisant, accroître l’attractivité d’Orange Fab pour toujours capter les meilleurs entrepreneurs. Nous proposons en outre un « Fellowship Program », programme d’aide au business development en lien direct avec les sociétés membres de « Fab Force », ainsi qu’un fond d’investissement, Orange Digital Ventures. Le but reste toujours le même : identifier les meilleures start-up dans lesquelles investir ou avec lesquelles travailler. 

EA : Est-ce aussi une manière de capter une éventuelle future concurrence ? 

G. Payan : […]

 

Propos recueillis par Louis Armengaud Wurmser (E11)

 

Extrait du dossier « Start-up et grandes entreprises : compétition ou coopération ? » paru dans Reflets #122Pour accéder à l’intégralité des contenus du magazine Reflets ESSEC, cliquer ici.

 

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