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Franck Annese (E00), fondateur du groupe So Press : « So Foot, c’est plutôt une blague au départ »

Interviews

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04.09.2018

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Franck Annese (E00) fait la couverture de Reflets #122. Lui qui se rêvait footballeur professionnel, le voilà aujourd’hui à la tête de So Press, le petit groupe multimédia qui monte, qui monte, et qui rassemble plusieurs magazines emmenés par les fleurons que sont rapidement devenus So Foot et Society. Mais So Press, c’est aussi une régie publicitaire, un studio de production (Also) et un label musical (Vietnam), l’ensemble employant une centaine de personnes, dont un gros tiers de journalistes. Une entreprise vraiment pas comme les autres, un peu foutraque, à l’image de son chef de bande quarantenaire, qui ne jure que par la règle des trois H pour créer ses journaux : humain, humour, histoires. 

ESSEC Alumni : Comment passe-t-on de l’idée de devenir footballeur professionnel à une intégration à l’ESSEC ?

Franck Annese : Vers l’âge de 17 ans, j’ai compris que je ne pourrais jamais faire carrière dans le football ; il a donc fallu commencer à réfléchir à quoi faire par la suite. En terminale, comme j’étais bon en maths, mes profs ont tenté de convaincre mes parents de me faire aller en « maths sup maths spé » avec l’objectif de présenter Polytechnique, ce qui faisait leur fierté. C’était sans compter sur mon meilleur pote, qui m’a convaincu de faire une prépa pour entrer en écoles de commerce avec lui au lycée Kléber de Strasbourg. Je me suis finalement retrouvé là-bas tout seul, lui ayant choisi au dernier moment d’intégrer une école post-bac à Londres. Pendant les deux années de prépa, j’ai fait beaucoup de musique, un peu de foot, et très très peu travaillé. À tel point que le matin du concours d’entrée à l’ESSEC, mon père m’a téléphoné pour me dire qu’il n’était pas très utile de s’y rendre et de viser plutôt quelque chose de moins ambitieux.

EA : Mais c’est passé tout de même…

F. Annese : Oui, de justesse, avec trois sur vingt en maths et dix-sept en philo, ce qui m’a permis d’arracher l’avant-dernière place permettant d’être admissible. Tout s’est joué lors de l’entretien.

EA : Une fois entré à l’ESSEC, vous conservez le même rythme qu’en prépa…

F. Annese : De fait, je ne suis pas allé souvent en cours non plus, j’ai continué à faire beaucoup de musique, et monté plusieurs assoces avec d’autres élèves au sein de l’école, notamment le Shamrock qui proposait l’organisation de concerts un peu partout et qui vient de fêter ses vingt ans, mais aussi une radio, Rêve FM, qui est toujours la radio du campus de l’ESSEC, et puis en 1999 un fanzine, Sofa, qui est ensuite devenu un magazine culturel.

EA : Sofa sera donc le point de départ de l’aventure So Press ?

F. Annese : Oui, mais sans que nous ne l’imaginions à l’époque. À ma sortie de l’ESSEC, je suis entré chez Ernst & Young, où je ne suis pas resté très longtemps, puis j’ai rejoint l’équipe de l’émission Culture Pub sur M6. Cela m’a permis de pouvoir continuer à m’occuper de Sofa et finalement de lancer So Foot.

EA : Le lancement de So Foot part de quelle idée ?

F. Annese : Cela part de l’idée d’une bande de potes qui jouent au foot, qui aiment le foot, et qui ont envie de se marrer. C’est plutôt une blague au départ. Quand on sort les premiers numéros en 2002, c’est un hors-série de Sofa édité par l’Association sportive Sofa 2000 qui est notre club corpo. C’était absolument n’importe quoi, totalement abominable, hideux, vraiment du bricolage. En fait, on était déconnecté de l’actualité football stricto sensu, mais le football comme phénomène de société nous intéressait et on pensait à l’époque qu’il y avait des choses à raconter qui n’étaient racontées nulle part ailleurs. Il faut bien dire que les premiers sujets ne ressemblaient à rien, c’était au-delà de l’absurde, totalement barré.

EA : Et ça se vendait ?

F. Annese : […]

 

Propos recueillis par Michel Zerr

 

Paru dans Reflets #122. Pour accéder à l’intégralité des contenus du magazine Reflets ESSEC, cliquer ici.

 



Illustration : © Arnaud Calais

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