Geoffroy Roux de Bézieux (E84), président du Medef : « Si on ne se transforme pas, on risque de disparaître »
Dans Reflets #126, Geoffroy Roux de Bézieux (E84), multientrepreneur devenu président du Medef, expose son ambition : incarner un patronat moderne. On vous met son interview en accès libre… abonnez-vous pour lire le reste du numéro !
ESSEC Alumni : Comment votre parcours vous a-t-il préparé à présider aux destinées du Medef ?
Geoffroy Roux de Bézieux : J'ai une carrière d'entrepreneur ; en un peu plus de vingt ans, j'ai créé plusieurs sociétés, notamment dans le secteur des télécoms. J'ai aussi un engagement de militant patronal depuis une dizaine d'années, d'abord comme président de CroissancePlus, puis comme vice-président délégué du Medef aux côtés de Pierre Gattaz au cours des cinq dernières années. C'est donc assez naturellement que j'ai pu me préparer à ces nouvelles fonctions.
EA : Jusqu'à huit autres candidats se sont présentés à la présidence du Medef. Qu'est-ce qui a fait la différence en votre faveur ?
G. Roux de Bézieux : Je pense que la différence s'est faite sur les thèmes de campagne. Je me suis présenté en candidat de la transformation numérique et j'ai beaucoup insisté sur la nécessaire transformation du Medef. J'estime que si les mouvements syndicaux et patronaux, et singulièrement le Medef, ne se transforment pas rapidement, alors que l'économie, elle, s'est considérablement transformée, ils risquent de disparaître.
EA : Vous vous inscrivez en rupture ou au contraire dans la continuité de l'action de votre prédécesseur ?
G. Roux de Bézieux : Les deux. Il y a une forme de continuité parce que j'étais dans l'exécutif précédent et qu'il y a un certain nombre de choses qui ont été faites que j'assume. Par ailleurs je veux créer une rupture parce qu'il y a une demande des adhérents, mais aussi parce que l'économie est elle-même en rupture à travers la révolution technologique. Le Medef aura à faire face à un danger structurel s'il ne réagit pas et s'il ne se modernise pas. Nous devons donc changer de logiciel afin d'être en capacité d'appréhender les grands enjeux économiques à venir.
EA : Estimez-vous le climat plus favorable pour les entreprises depuis l'arrivée de la nouvelle majorité ?
G. Roux de Bézieux : Il est incontestable que depuis un peu plus de 18 mois ce gouvernement a redonné confiance aux entrepreneurs, ce qui est essentiel dans une économie de marché. J'ajoute que des mesures concrètes ont été prises sur la fiscalité du capital d'une part, et sur le marché du travail d'autre part ; de ce point de vue, le jugement est plutôt positif. Pour autant, on reste avec un problème de compétitivité important. Les entreprises françaises sont celles qui supportent le plus d'impôts en Europe et dans l'OCDE, à cause de l'importance des dépenses publiques qui représentent près de 57 % du PIB. Cela reste l'angle mort de la politique menée actuellement.
Propos recueillis par François de Guillebon, rédacteur en chef de Reflets ESSEC Magazine
Paru dans Reflets #126. Pour accéder à l’intégralité des contenus du magazine Reflets ESSEC, cliquer ici.
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