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Guy-Roger Duvert (E98), né pour le ciné

Interviews

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02.07.2020

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Dans Reflets #130Guy-Roger Duvert (E98), compositeur et réalisateur exerçant de part et d’autre de l’Atlantique, explique comment il navigue entre rêve hollywoodien et exception culturelle française. On vous met son portrait en accès libre… abonnez-vous pour lire le reste du numéro !

Guy-Roger Duvert, entré au conservatoire à 7 ans, compose depuis son plus jeune âge. Mais c’est seulement à la fin de ses études à l’ESSEC, une fois dans la vie active, alors qu’il doit réfléchir sérieusement à son avenir professionnel, qu’il se décide à viser le secteur de la musique. « Le fait de voir certains de mes camarades se lancer dans des carrières beaucoup plus excentriques m’a débloqué. Heureusement que notre école valorise les parcours atypiques ! » 

Son rêve ? La musique de films. Son plan d’attaque ? Intégrer la direction financière d’une boîte de production pour mettre un pied dans le milieu. « Problème : je n’ai pas trouvé de poste. » Il intègre donc le cabinet de conseil Michael Page. « Je ne m’épanouissais pas, mais je développais mes compétences de commercial, ce qui m’a servi par la suite. » De fait, il ne renonce pas une seule seconde à son objectif : en parallèle du travail, il lit des livres spécialisés, développe son réseau et suit les cours de la Schola Cantorum de Paris, où il apprend notamment à composer pour un orchestre, ainsi, après avoir quitté son poste de consultant, qu’une formation en informatique musicale à l’INA, pour se mettre à niveau sur les logiciels dédiés. « Pour l’anecdote, l’ANPE a refusé de me financer. Raison invoquée – je cite : ‘votre activité est inutile à la société’. »

Début de partition

Dès 2002, Guy-Roger Duvert se sent prêt à faire le grand saut. Il se met à son compte en tant que compositeur. « En bon diplômé d’école de commerce, je m’étais fait tout un business plan, en projetant zéro bénéfice sur mon premier exercice, puis un demi-SMIC de progression par an. Au final, j’ai galéré pendant 4 ans. » 

Il n’en arrive pas moins à en vivre à partir de 2006. « Par chance, j’ai rencontré une réalisatrice marocaine qui m’a confié la bande originale de son long-métrage. Et le film s’est retrouvé à Cannes ! Cela m’a donné beaucoup de crédibilité, d’autant que c’est rare dans ce métier de commencer par le cinéma. »

Guy-Roger Duvert ne se cantonne d’ailleurs pas au 7ème art. Il compose pour des films institutionnels, des documentaires sur Arte et France Télévisions, et même des jeux vidéos. Il est ainsi contacté par Disney pour Pirates des Caraïbes Online. « Là, je me suis dit qu’il fallait que je transforme l’essai. J’y suis allé au coup de bluff. Je leur ai annoncé que je m’apprêtais à venir à Los Angeles, et qu’on pouvait en profiter pour se rencontrer et parler d’une collaboration sur leurs films. En vrai, je n’avais prévu aucun voyage outre-Atlantique, mais quand ils ont répondu positivement, je n’ai pas hésité à sauter dans un avion. »

Le rêve américain

Une fois en Californie, le constat est sans appel. « Les producteurs étaient prêts à bosser avec moi, mais seulement si je m’installais sur place. » Guy-Roger Duvert accepte de jouer le jeu. Il crée une société aux États-Unis, y déménage, tout en maintenant une présence en France par de réguliers allers-retours – et se met à décrocher des contrats pour des séries et des longs-métrages, mais aussi pour des comédies musicales et du théâtre, ainsi que pour des trailers, notamment ceux des blockbusters Transformers 3, Prometheus et Power Rangers. « Ça a bien fonctionné pour moi car j’ai toujours composé dans un style plutôt américain. Mon inspiration principale, c’est Hans Zimmer. »

Du son à l’image

À mesure qu’il compose pour des films, Guy-Roger Duvert en vient à s’intéresser à la réalisation. « Comme l’argent rentrait bien grâce à la musique, j’ai pu produire mon propre court-métrage de heroic fantasy, intitulé Cassandra. Ça a cartonné en festival : on a reçu une soixantaine de prix. » 

De quoi lui mettre le pied à l’étrier pour un long-métrage du même genre, Virtual Revolution, sorti en salles en 2016, et réédité en DVD Blu-ray le 3 décembre. « L’histoire : nous sommes en 2047. 75 % de la population passe son temps dans des mondes virtuels et se détourne complètement du réel. Le personnage principal travaille pour l’une des multinationales derrière ces mondes virtuels, et traque les terroristes qui veulent les détruire. Mais ces terroristes en sont-ils vraiment ? » Une ambiance à la Blade Runner qui, au-delà du divertissement et des effets spéciaux, invite à réfléchir sur l’orientation que prend notre société : « Des scientifiques très sérieux prédisent que la réalité virtuelle sera aussi convaincante que le réel d’ici 2030-2040. »

Tout un univers

Virtual Revolution a ouvert de nouvelles portes à Guy-Roger Duvert. « D’une part, des producteurs m’amènent des projets de longs-métrages et m’en proposent la réalisation. D’autre part, deux adaptations en série télé ont été optionnées : l’une en France de Virtual Revolution, en association avec Serge Hayat (E86), que j’avais contacté et qui m’avait conseillé à mes débuts, ce qui a fini par mener à une collaboration 15 ans plus tard, et pour laquelle nous sommes en train de signer avec l’une des plus grosses sociétés de production télé en France ; et l’autre aux États-Unis de mon livre Outsphere. »

Car Guy-Roger Duvert s’est aussi mis à l’écriture de romans. Il reste fidèle à son univers : « Outsphere met en scène la première colonie humaine à s’installer sur une exoplanète. Il s’agit d’une saga de science-fiction qui s'amuse à explorer des questions philosophiques liées au transhumanisme et aux oppositions entre pensées collectivistes et individualistes. » Au départ, l’ouvrage a été autoédité sur Amazon. « Mais j’ai reçu le prix Plumes francophones Amazon TV5 2019, ce qui a attiré l’attention des maisons d’édition. Le livre sortira bientôt en librairie. » Un nouveau chapitre s’ouvre, et on est pressé de le découvrir.  


Propos recueillis par Louis Armengaud Wurmser (E10), responsable des contenus ESSEC Alumni

Paru dans Reflets #130. Pour accéder à l’intégralité des contenus du magazine Reflets ESSEC, cliquez ici.

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