Mamoun Guedira (E10), conseiller ministériel : « Le marché du tourisme marocain est en pleine croissance »
Dans Reflets #126, Mamoun Guedira (E10), conseiller du Ministre du tourisme, du transport aérien, de l’économie sociale et de l’artisanat au Maroc, explique comment l’industrie touristique de son pays est sortie de la zone de turbulences ouverte par le Printemps arabe. On vous offre un extrait de l’article… abonnez-vous pour lire le reste !
ESSEC Alumni : Comment le marché du tourisme marocain se porte-t-il aujourd’hui ?
Mamoun Guedira : Le marché est en pleine croissance. En 2017, le Maroc a accueilli 11,35 millions de touristes, soit une hausse de 10 % par rapport à 2016. Les recettes touristiques ont atteint l’équivalent de 6,3 milliards € contre 5,7 milliards € en 2017. Globalement, ce marché repose sur ses fondamentaux traditionnels que sont les marchés émetteurs européens (France, Espagne, Allemagne), mais certains marchés à l’instar du Brésil et de la Russie sont loin d’avoir pleinement réalisé leur potentiel. Enfin, depuis la levée des visas pour ses ressortissants, la Chine s'affirme comme le marché long-courrier le plus prometteur de ces dernières années, avec environ 130 000 touristes chinois au Maroc en 2017.
EA : Où en est-on des objectifs de la Vision 2020, plan de développement du secteur touristique lancé par le roi Mohammed VI ?
M. Guedira : La Vision 2020 avait pour objectif de référencer le Maroc dans le Top 20 des destinations touristiques mondiales, de faire émerger certains territoires géographiques thématiques, de créer des programmes favorisant le tourisme durable et de niche, et ainsi d’atteindre 20 millions de visiteurs annuels en 2020.
Ce chiffre ne sera pas atteint à la date prévue, pour des raisons qui relèvent, à mon avis, d’un positionnement trop optimiste à l’origine : le plan reposait notamment sur le développement simultané de nombreux projets de stations balnéaires dans l’ensemble du Maroc, ambition qui a pris un coup dans l’aile avec la crise des subprimes et, surtout, le Printemps arabe, à cause duquel le Maghreb a eu pendant un moment l’image d’une destination peu sûre, voire dangereuse.
EA : Heureusement, ce temps-là est révolu…
M. Guedira : Tout à fait. Depuis, l’arrivée de technologies digitales disruptives combinée à l’essor des compagnies aériennes low-cost (notamment à Marrakech, parfois pour les deux saisons d’été et d’hiver) ont complètement rebattu les cartes. Aujourd’hui, le nerf de la guerre, c’est le référencement digital face aux autres destinations. Les réseaux sociaux et les « trip-planning systems » ont permis l’émergence d’un touriste averti, qui choisit comment construire son voyage en ligne, seul ou avec l’aide d’un opérateur. De ce point de vue, Marrakech, Tanger ou encore Taghazout affichent un potentiel réceptif prometteur. Ce sont de petites victoires qui, additionnées les unes aux autres, permettront à moyen terme de faire définitivement du Maroc une destination touristique de renommée mondiale.
EA : Le marché du tourisme marocain est-il toujours aussi dépendant des Français ?
M. Guedira : […]
Propos recueillis par Louis Armengaud Wurmser (E10), responsable des contenus ESSEC Alumni
Extrait du dossier « Le Maroc à la pointe de l’Afrique ? » paru dans Reflets #126. Pour accéder à l’intégralité des contenus du magazine Reflets ESSEC, cliquer ici.
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