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Stéphane Dieutre (E80) : « J’ouvre à mes lecteurs le chemin de leur accomplissement »

Interviews

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07.20.2021

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Et maintenant que vais-je faire ? C’est le titre du nouvel ouvrage de Stéphane Dieutre (E80) – et c’est une question nous nous sommes tous déjà posée. L’auteur explique comment y répondre.

ESSEC Alumni : Pouvez-vous nous présenter votre ouvrage Et maintenant que vais-je faire ?

Stéphane Dieutre : Il s’agit d’un petit manuel d’audace et de sagesse inspiré d’Aristote et de sa philosophie de l’épanouissement heureux. Il invite à la connaissance de soi et propose un chemin pour s’approprier ses richesses intérieures, faire cohérence avec soi et rendre à sa vie un sens plus vaste que la simple existence individuelle. Le propos est illustré d’exemples et de récits de trajectoires, pour inviter le lecteur à réveiller sa propre individualité et inventer son chemin d’accomplissement.

EA : Votre propos s’inspire de votre propre parcours personnel et professionnel. Pourquoi avoir débuté votre carrière dans la communication et l’innovation, alors que vous étiez attiré par la psychologie et l’accompagnement ? 

S. Dieutre : Il m’a semblé important, pour répondre à la question posée dans ce livre, de raconter des histoires, des étapes aux différents âges de la vie, en commençant par mon propre itinéraire. J’ai vécu longtemps le syndrome du « vilain petit canard » qui ne sait ni qui il est, ni ce qu’il peut faire. Comme beaucoup d’autres j’ai cherché à rentrer dans une case. À l’ESSEC, je ne me sentais pas vraiment à ma place sans pour autant savoir où me diriger. Je me suis même inscrit à Nanterre en psychologie mais sans jamais y mettre les pieds. Ma confusion était telle qu’à la fin d’un entretien d’embauche le patron d’un cabinet de conseil m’a déclaré : « Vous êtes complètement à côté de vos pompes. » Et c’était vrai ! Pour une personnalité décalée et atypique, la communication et l’innovation semblaient alors des voies possibles…

EA : Cette première carrière vous a-t-elle néanmoins été utile pour la suite de votre parcours ? 

S. Dieutre : Dans la communication et l’innovation, j’ai pu développer deux dimensions importantes pour moi : la capacité à décoder l’humain et celle de créer des concepts. En aidant les marques à affirmer une mission singulière et spécifique, j’apprenais mon métier d’aujourd’hui : découvrir et déployer ce qu’une personne a de meilleur et d’unique à offrir au monde, l’aider à prendre conscience de ce qui peut donner sens à sa vie professionnelle.

EA : Concrètement, comment avez-vous opéré votre reconversion ? 

S. Dieutre : Ma reconversion a commencé par ce qu’il est convenu d’appeler une crise de mi-vie. J’étais hanté par une question : que dois-je faire du reste de ma vie ? La réponse est arrivée sous la forme d’étonnantes synchronicités que je raconte dans mon livre. Il n’était plus possible de nier cet « appel de l’humain ». Il m’a fallu chercher mon chemin encore un bout de temps et passer par plusieurs années de formation au coaching et à la psychothérapie avant de sauter le pas.

EA : Pouvez-vous nous en dire plus sur l’Institut Aristote, que vous dirigez aujourd’hui ? 

S. Dieutre : En 2012, ma démarche individuelle est devenue un projet d’entreprise. L’Institut Aristote est né avec la mission d’accompagner les personnes et les organisations dans la mutation vers un nouveau modèle de réussite et d’épanouissement professionnel en lien avec les autres, le monde et le sens. Aujourd’hui, nous formons une équipe d’une vingtaine de coachs formés à notre méthode qui travaillent pour de grandes entreprises comme L’Oréal, KPMG, Salesforce ou encore Vinci, ainsi que pour des particuliers qui souhaitent suivre notre parcours.

EA : En quoi consiste la méthode Aristote que vous défendez ?

S. Dieutre : Le Parcours Aristote commence par un temps d’inventaire personnel. Nous disposons d’une boussole formidable : l’énergie qui nous traverse, la joie de se réaliser que l’on ressent quand on déploie ses talents profonds. C’est le signal ! Soyons à l’écoute de ce « flow » qui exprime une part importante de nous-mêmes – et parfois même des talents que nous avons mis de côté. C’est cette polyphonie, cette pluralité de notre être qui fait notre richesse et singularité, à rebours d’un monde du travail qui pousse à la spécialisation. La démarche est structurée autour du concept original de « personnages talents », une illustration imagée qui permet de s’approprier les différentes facettes de son potentiel pour re-imaginer ou réaménager sa vie professionnelle.

EA : Vous accompagnez notamment les participants du Campus de la Transition, porté par Cécile Renouard (E90), chercheuse à l’ESSEC…

S. Dieutre : Le Campus de la Transition est une initiative extraordinaire dédiée à une transition écologique, économique et humaniste. Avec un programme très complet, le « T-Camp » accompagne une nouvelle génération de jeunes talents au début de leur vie professionnelle. Tous aspirent à avoir un impact positif sur le monde. Reste à inventer leur trajectoire individuelle face à ce grand défi collectif. Emmenés par Julie de Comarmond, coach et praticienne Aristote, nous leur proposons de prendre le temps de connaître ce qu’ils ont de plus précieux et singulier à déployer dans cette transition.

EA : Déployez-vous votre approche en interne, avec vos propres équipes ? Avec quel impact sur la gestion de votre organisation ? 

S. Dieutre : Nous explorons cette voie d’avenir qui consiste à conjuguer dans l’entreprise un plein accomplissement de chacun et une dynamique collective. Notre approche repose sur 3 piliers : l’attention au sens, la « mission » que l’on perçoit ; la possibilité d’être pleinement soi-même, autrement dit l’authenticité ; et enfin la clarté et l’autonomie dans son job.

EA : Quels sont vos conseils à ceux qui s’interrogent sur le sens à donner à leur parcours professionnel – et à ceux qui ont la responsabilité d’accompagner le développement de talents ? 

S. Dieutre : Prenez le temps de découvrir ce que vous avez en vous d’« irremplaçable », pour reprendre la formule de la philosophe Cynthia Fleury, et trouvez en vous la sagesse et l’audace d’inventer une façon heureuse, féconde et singulière de rencontrer les besoins du monde.


Propos recueillis par Louis Armengaud Wurmser (E10), responsable des contenus ESSEC Alumni 

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