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Alban du Rostu (E16) : « Nous voulons devenir des leaders de la philanthropie »

Interviews

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28/09/2023

Alban du Rostu (E16) dirige le Fonds du Bien Commun, modèle hybride qui applique les principes du private equity à la philanthropie. Objectif : financer et accompagner le changement d’échelle de projets associatifs et entrepreneuriaux susceptibles de transformer la France au bénéfice des générations futures. 

ESSEC Alumni : Comment votre parcours vous a-t-il mené à la tête du Fonds du Bien Commun ? 

Alban du Rostu : Après un début de carrière en finance aux États-Unis puis en conseil en stratégie chez McKinsey, j’ai été rattrapé comme tant d’autres en ce moment par la question du sens. Comment aligner ma vie professionnelle avec mes valeurs personnelles et mettre mes compétences au service de l’intérêt général ? C’est alors que j’ai rencontré Pierre-Édouard Stérin, entrepreneur à succès et premier business angel français qui s’est engagé à donner 100 % de son patrimoine pour le bien commun. Un business plan et deux semaines plus tard, je prenais la responsabilité de lancer et structurer le Fonds du Bien Commun.

EA : Quels types de projets soutenez-vous ?

A. du Rostu : Nos efforts portent sur quatre domaines prioritaires. Primo, l’éducation : développement du langage avec l’association 1001mots, ateliers ludiques pour les enfants de milieux populaires ne pouvant partir en vacances avec les Ateliers Amasco fondés par Michel Wendling (E03), investissements dans l’EdTech… Deuxio, la croissance humaine et spirituelle, c’est-à-dire tout ce qui permet de former des jeunes libres et épanouis : lutte contre la dépression via le sport avec Je bouge pour mon moral, soutien aux missions d’Esprit de Patronage et au scoutisme… Tertio, la solidarité : aide aux familles comptant un enfant porteur de handicap avec Tombée du Nid, organisation de maraudes avec La Maraude des Parlementaires qui mobilise 60 députés et sénateurs de tous bords politiques, création de la chaîne de restaurants Bonne Table embauchant 50 % d’anciens sans-abris… Enfin, la culture et le patrimoine : organisation du spectacle Symphonia sur Notre-Dame de Paris, lancement du Prix Sésame avec la Fondation du Patrimoine pour préserver le patrimoine rural… 

EA : Quel accompagnement proposez-vous ?

A. du Rostu : Notre quarantaine de salariés sont issus de l’investissement, du conseil en stratégie, de l’entrepreneuriat. Cependant leur accompagnement vise un retour sur investissement non pas financier mais en impact social. Ce positionnement s’affirme dès la sélection des projets : nos critères privilégient l’objectif visé, la capacité de passage à l’échelle et la qualité des équipes. Puis nous définissons conjointement un plan de développement ambitieux à 5 ans et des indicateurs de performance.

EA : Quelles sont vos ambitions pour l’avenir ?

A. du Rostu : Nous prévoyons d’injecter 1 milliard d'euros dans les 10 prochaines années à travers des dons, des investissements à impact et des créations de projets ! En 2023, nous déploierons 40 M€, puis 60 M€ en 2024 et 80 M€ en 2025.

EA : Comment les ESSEC peuvent-ils soutenir vos activités ?

A. du Rostu : Avant tout en nous rejoignant ! L’équipe compte déjà plusieurs ESSEC dont Anne-Louise Moiroud (E19) et Thibault Cambournac (E19). Nous recrutons – et nous veillons à bien rémunérer nos employés car nous voulons montrer qu’il est possible de faire carrière dans le monde associatif et dans l’économie à impact sans avoir à sacrifier ses ambitions. Nous cherchons en outre des entrepreneurs pour rejoindre notre incubateur et monter avec nous des startup à impact. Et nous avons aussi besoin de coachs et mentors bénévoles pour accompagner ponctuellement des associations.


 

Propos recueillis par Louis Armengaud Wurmser (E10), responsable des contenus ESSEC Alumni

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Image 1 : Alban du Rostu

Image 2 : de gauche à droite : Anne-Louise Moiroud, Alban du Rostu et Thibault Cambournac

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